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Brodeuses

Un film d'Eléonore Faucher


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"Brodeuses" sur ARTE

 

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Sommaire

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La critique des Spectateurs

Interviews diverses

  

            Le Grand Prix de la Semaine de la Critique a été décerné à Eleonore Faucher  pour la réalisation de son premier long métrage " Brodeuses" avec Ariane Ascarideet Lola Naymark.
Elle a reçu aussi le prix de la SACD,
( Société des auteurs et compositeurs dramatiques ).
               
              Le film »Brodeuses» d'Eléonore Faucher a remporté le Grand Prix du festival France Cinéma de Florence (Italie) dont la 19è édition s'est achevée dimanche, ont annoncé les organisateurs.
               
              Zaragoza le 13 Novembre 2004.
              "Brodeuses" d'Eléonore Faucher, vient de remporter le grand prix de la critique et du public au festival de Zaragoza, (Espagne).

Synopsis
Quand, du haut de ses 17 ans, Claire apprend qu'elle est enceinte de cinq mois, elle décide d'accoucher sous X.
C'est chez Mme Medikian, brodeuse à façon pour la haute couture, qu'elle trouve refuge. Et jour après jour, point après point, à mesure que le ventre de Claire s'arrondit, se transmet entre elles deux, plus que l'art de la broderie, celui de la filiation.

 

Classement du 15 octobre 2004 de  MCinéma.com
 
 LES NOUVEAUTES DE LA SEMAINE  
 
****BRODEUSES avec Lola Naymark
***MAN ON FIRE avec Denzel Washington
***UNCOVERED : TOUT SUR LA GUERRE EN IRAK
***PARDEVANT NOTAIRE
***GANG DE REQUINS avec Will Smith
**BASSE NORMANDIE avec Simon Reggiani
**ARSÈNE LUPIN avec Romain Duris
**AALTRA avec Benoit Délépine
**STRUGGLE avec Aleksandra Justa
**MY ARCHITECT avec Nathaniel Kahn
**LE GRAND RÔLE avec Stéphane Freiss
**DANS LE ROUGE DU COUCHANT avec Marisa Paredes
*UN SOUPÇON DE ROSE avec Jimi Mistry
LE FLEUVE SAUVAGE avec Montgomery Clift
LETTRE D'UNE INCONNUE avec Joan Fontaine
MORASSEIX avec Damien Odoul
LE SORTILÈGE DES TROIS LUTINS avec Gabriel Ledoze

 

 Cliquezici
 où sur l'icone ci-dessus pour accéder à la bande d'annonce
  du film " Brodeuses "

 

 Image

Affiche officielle de Festival de Cannes 2004

 

affiche brodeuses 2

Affiche définitive de "Brodeuses"

 

Image

Affiche  de "Brodeuses" pour l'Allemagne

 

Cliquez ici

 Téléchargez le dossier Pédagogique de Laurence Emile-Besse
de l'Institut Français de Berlin

 

Le cinéma Eldorado de Dijon

Vendredi 22 octobre à 20h15
   au Cinéma Eldorado de Dijon
   Projection du film BRODEUSES
  suivie d'une rencontre avec l'actrice 
   Lola Naymark
et le producteur Alain Benguigui

 


Deauville le 30 Juin 2004.
    
     
         Le Prix D'Ornano
a été décerné à Eléonore Faucher pour son film  "Brodeuses".
                                         REGLEMENT
                         PRIX MICHEL D'ORNANO 2004

           1. Créé en 1991, le Prix Michel d'Ornano a pour but de récompenser un premier scénario français adapté à l'écran, et d'aider à sa reconnaissance, sa promotion et son exportation
           2. Afin de participer au Prix Michel d'Ornano 2004, les films devront remplir les conditions suivantes :
       - être des longs métrages de fiction de production française tournés en 35 mm

       - être tirés d'un scénario original (première œuvre du scénariste portée à l'écran)

       - être de production indépendante à ouverture internationale

       - avoir été produits entre juin 2003 et juin 2004

       - être inédits en salle de cinéma à la date du 3 septembre 2004
 
 

Article du Télérama :


       De Claire (Lola Naymark), on ne voit, d'abord, que les cheveux de feu. Parfois, son joli sourire, mais c'est plus rare. C'est que Claire est enceinte, déteste son boulot à l'Intermarché d'Angoulême et rêve de devenir brodeuse. Elle se fait, donc, porter pâle (elle s'invente un cancer) et propose ses services à Madame Melikian (Ariane Ascaride, étonnante et sobre), qui a travaillé chez Lacroix, jadis, mais qui n'est plus qu'une morte vive depuis le décès accidentel de son fils.

          Deux femmes qui vont se redonner le goût de vivre, ce serait banal, sans l'étonnante sensibilité de la réalisatrice. Eléonore Faucher (premier film) se faufile avec un art consommé entre les poncifs d'un tel scénario Avec autorité, elle donne la priorité aux silences, à la retenue, à l'épure. Mais il suffit qu'une main en effleure une autre, en guise de pardon, pour que l'émotion naisse, immédiate et durable.

          L'émotion, Eléonore Faucher en joue, tout au long de son film, en grande pro . On l'en félicite, évidemment : une telle maîtrise est rare. On aurait seulement aimé, par moments, un peu moins de professionnalisme et un peu plus d'emportement. Etre si jeune, encore, et si sage, déjà, est-ce bien raisonnable ?


Pierre Murat.

 


Lola Naymark

 

 


   

Article de " NICE MATIN " le mardi 25 Mai 2004
 
Ouverture de la semaine de la critique.
    
" Brodeuses ", ce soir à la cinémathèque en présence de la réalisatrice, Eléonore Faucher et de la comédienne Lola Naymark.
 
           Elue à la tête de la semaine internationale de la critique du festival de Cannes depuis 2001, Claire Clouzot est aujourd'hui l'invitée de la cinémathèque de Corse pour présenter cette nouvelle édition que Casa di Lume propose aux cinéphiles de la région depuis maintenant quatre ans. Critique, romancière, Claire Clouzot nous fera partager son expérience  de ce cru 2004 et surtout nous montrera le film d'ouverture qui lui tien particulièrement à coeur : " Brodeuses " d'Eléonore Faucher avec Lola Naymark et Ariane Ascaride. Cet attachement s'est concrétisé par le prix de la critique qui a été décerné à ce film comme " Or " de Keren Yedaya consacré également par la camera d'Or 2004.
           C'est le deuxième film d'Eléonore Faucher (Les toilettes de Belle-Ville 1996). Il s'agit de l'histoire de Claire qui a 17 ans. Cette dernière a toujours vécu dans la campagne nantaise avec ses parents quand elle se retrouve enceinte de cinq mois et demi sans l'avoir voulu. Elle décide d'accoucher sous X. C'est alors qu'elle rencontre Madame Melikian - incarnée par l'excellente Ariane Ascaride, brodeuse à façon pour la haute couture, qui lui apporte un nouveau regard sur la vie.
           La réalisatrice sera à la cinémathèque aux côtés de Claire Clouzot et de la comédienne Lola Naymark à qui le film doit beaucoup.
           Cette soirée d'ouverture est à l'image de l'excellente programmation que nous aurons l'occasion d'apprécier jusqu'au 30 mai prochain. Pour l'instant, l'indispensable rendez-vous est fixé ce soir à 21 heures, salle Abel Gance.
                                                                          Pierre Claverie.

 

 

 

     
     BRODEUSES

      Synopsis : When Claire learns that she is five months pregnant at the tender age of 17, she decides to give birth anonymously. She finds refuge with Madame Melikian, an embroiderer for haute couture designers. And, day by day, stitch by stitch, as Claire's belly grows rounder, the threads of embroidery create a filial bond between them.
2003/88min (release dates: 13 October 2004)
Directed by: Eléonore Faucher
With: Lola Naymark, Ariane Ascaride
Distributor (Japan) : Cinequanon

CANNES INTERNATIONAL FILM FESTIVAL 2004

PARIS (AP) - 

            L'actrice Emmanuelle Béart présidera la 12e édition du Festival du film français de Yokohama (Japon), qui aura lieu de mercredi à dimanche. Elle conduira la délégation française, composée notamment de 21 réalisateurs, 24 comédiens et 19 producteurs.
           Sur les 18 longs métrages récents ou inédits qui seront présentés, sept films sont d'ores et déjà achetés au Japon. Cent cinquante acheteurs japonais, 40 autres venus de Chine, Corée du Sud, Malaisie, Hong Kong, Taïwan, Philippines, Indonésie, Inde, Singapour, Thaïlande, Vietnam, et 300 journalistes japonais sont attendus.
Pour la première fois, le festival se clôturera avec la remise d'un Prix du Public.
           Les longs métrages présentés seront «A tout de suite» de Benoît Jacquot, «Après vous» de Pierre Salvadori, «Bon voyage» de Jean-Paul Rappeneau, «Brodeuses» d'Eleonore Faucher, «Le Chien, le général et les oiseaux» de Francis Nielsen, «Comme une image» d'Agnès Jaoui, «Janis and John» de Samuel Benchetrit, «Jeux d'enfants» de Yann Samuell, «Mariages!» de Valérie Guignabodet, »Moi César 10ans 1/2, 1m39» de Richard Berry, «Nathalie...» d'Anne Fontaine, «Père et fils» de Michel Boujenah, «Podium» de Yann Moix, »Le Rôle de sa vie» de François Favrat, «Violence des échanges en milieu tempéré» de Jean-Marc Moutout, «Une vie à t'attendre» de Thierry Klifa, «Viva Laldjérie» de Nadir Moknèche, et «Wild Side» de Sébastien Lifshitz. Sept courts métrages seront également présentés. AP

 

 

 

Photos du 12ème festival du film Français à Yokohama 2004.

 

Eléonore, Lola et Ariane

 Eléonore Faucher, Réalisatrice

 Eléonore, Ariane et Lola et Alain Benguigui ( Producteur )

 

Ariane et Lola

 Ariane et Eléonore

Lola et Ariane

 

 Eléonore et Emmanuelle Béart

Eléonore et Emmanuelle Béart

 Eléonore et Emmanuelle Béart

 

 Céremonie de fermeture du festival de Yokohama


Programme du 12ème Festival du film Français de Yokohama 2004


Pro.gramme de Yokohama

Programme de Yokohama.

 

Image   
                         Figaro Magazine Edition Japonaise                   

 

 

 

 

 

 

 Article de Brigitte Baudin, paru dans le Figaro du 15 mai 2004
 

Elle a trente ans et en paraît vingt avec sa fraicheur brune, son enthousiasme et son sourire juvénile. Après une formation de chef opérateur à l'école de Vaugirard et la réalisation de plusieurs courts métrages, Eléonore Faucher se retouve aujourd'hui en compétition avec la caméra d'or à la Semaine de la Critique avec Brodeuses, son premier long métrage.
Un bel ouvrage finement tissé. Le portrait d'une adolescente

qui cherche sa voie et la trouve en exerçant l'art savant de la broderie. Claire (Lola Neymark) a 17 ans. Enceinte de cinq mois, elle quitte sa famille sans rien révéler de son état et décide d'accoucher sous X. Elle abandonne le supermarché où elle travaille et se réfugie chez Madame Melikian (Ariane Ascaride), brodeuse pour les grands couturiers, qui non seulement lui transmet son art mais aussi l'aide à accepter l'enfant qu'elle porte.
<<Je suis conservatrice, très attachée aux greniers, aux vestiges du passé, explique Eléonore Faucher. J'ai hérité cela de mes grands-parents. Mon grand-père, capitaine au long cours, gardait ses guêtres en cuir et ses chapeaux comme des reliques. C'était émouvant ! Ma grand-mère avait toujours une boite à couture à la portée de la main pour réparer un trou fait par l'usure du temps. L'idée du film m'est venue du fil et de l'aiguille, alors que  je réparais un corsage. Initialement, je voulais raconter l'histoire d'une raccomodeuse. J'ai fini par opter pour une brodeuse, à l'univers plus artistique et poétique.>>
Afin de nourrir ses personnages, Eléonore Faucher a visité les ateliers de Lesage. Elle a surtout regardé et filmé Nadja Berruyer, une brodeuse indépendante, dont le travail est montré dans le film. ( Voir aussi, au bas de cette page )
<<Chez elle, c'est la caverne d'Ali Baba, renchérit Eléonore Faucher. Il y a des stocks de perles mulitcolores, de paillettes, de strass, de dorures. C'est une magicienne. Lorsqu'elle n'oeuvre pas pour les grands couturiers, elle réalise des costumes de théâtre et de cinéma.>>

 

Article paru dans Monsieur cinéma le 24 mai 2004 
L'avis de la rédaction LA JEUNE FILLE AUX PERLES
BRODEUSES est un premier film extrêmement fin et séduisant. Eléonore Faucher décrit avec talent un moment de vie d’une jeune femme, et tisse une précieuse toile à l’image du travail dont elle montre les ficelles : la broderie. Avec sa co-scénariste Gaëlle Macé, elle a confectionné un récit riche, qui évolue vers l’ouverture et vers l‘épanouissement, en douceur. Les grands axes sont comme des matériaux que la cinéaste travaille devant nos yeux; la grossesse, la mort, le savoir-faire manuel, les sentiments. Et Eléonore Faucher ne s’appesantit pas sur ce qui pourrait donner lieu à des docu-dramas, et

brasse l’accouchement sous X, le deuil d’un fils, et la vie autonome d‘une jeune fille. Le travail sur l’image (bravo au chef opérateur Pierre Cottereau) et les couleurs, décliné autour de la rousseur de Claire/Lola Naymark, fait merveille. La réalisatrice est aidée de comédiennes fortes et délicates, à l’image de leur personnage. La jeune Lola Naymark fait une entrée remarquée avec un rôle magnifique et pas facile, tant l‘expressivité de son personnage ne passe pas par des actes et des gestes très extériorisés. A ses côtés, de la gravité à la légèreté, Ariane Ascaride exprime une large gamme d’émotion. BRODEUSES, une heureuse découverte. (Olivier Pélisson)

 A propos Cannes 2004 : Semaine Internationale de la Critique. Gaëlle Macé, qui co-écrit le scénario de BRODEUSES, a notamment collaboré avec Jackie Berroyer et Patrick Bouchitey sur le script de VICE & VERSA, la deuxième réalisation de Bouchitey après LUNE FROIDE. Lola Naymark a joué dans MONSIEUR IBRAHIM ET LES FLEURS DU CORAN de François Dupeyron. Elle y interprétait la voisine de Momo.

 
 Genre Comédie dramatique Durée :01:27:00 Pays FRANCE Catégorie Découverte
Emotion Public A partir de 12 ans Date de sortie le 13/10/2004

 Article du Festival d’Aden Le jeudi 1er juillet 2004
 
           Brodeuses.
Rencontre avec la réalisatrice.
           Dans ce superbe premier film, deux femmes ressentent, à distance, le même désespoir. Les raisons sont pourtant différentes, voire inverses. La première est une jeune fille qui se retrouve enceinte sans le vouloir, vit l’évènement  dans le secret et pense accoucher sous X. L’autre est une femme de cinquante ans que la mort de son fils a plongé dans la solitude. L’une préfèrerait éviter la présence d’un enfant quand l’autre est rongée par son absence. Lorsque les deux femmes, qui ont comme passion commune la broderie, sont amenées à travailler ensemble, se tisse comme une nouvelle vie possible. Dans le silence et l’observation de l’autre naît une attention nouvelle aux frémissements de la vie. L’une tombe, l’autre se relève. A travers la grisaille de la vie de province, la luminosité des paysages se révèle et  la jeune fille se laisse aller au plaisir. Un enfant va naître. La broderie est presque achevée. Tout commence

Le Film Français - Spécial Cannes  - Samedi 15 Mai 2004
BRODEUSES

A la semaine de La critique.
Filiation et transmission.
           Second long métrage produit par Alain Benguigui (Sombrero Production), Brodeuses est le fruit d’un développement qui a pris trois années entières.  «  En lisant le scénario, j’ai été touché par la rencontre de deux femmes qui traversent chacune une crise et vont assumer leur vie ensemble, autour du métier à tisser. « Eléonore Faucher » est partie d’éléments épars et personnels pour bâtir son scénario : « La main qui tire le fil, pour repriser un vêtement cher. Affectivement cher bien sûr. Comme un être cher. La boite à couture de ma grand-mère, qui avait sa place au salon, au même titre que le bac à revues. Le souvenir de ma mère, à propos de la couturière qui venait régulièrement chez elle, pour habiller les filles sur le même modèle. La peur aussi qu’une grossesse puisse mal se passer. Le fil et la filiation ».
           A Angers, Ariane Ascaride fait une lecture publique du scénario. « Elle a aimé le scénario et j’ai aimé le scénario tel qu’elle le lisait. Beaucoup de lecteurs projetaient de la noirceur sur mon film, ne sentaient pas certaines pointes d’humour. Je le savais. Elle aussi. Tout de suite. Et sans que je lui aie dit quoi que ce soit ».
 P.CA

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Article paru dans le monde du 20/05/2004

Film français d'Eléonore Faucher, avec Ariane Ascaride, Lola 
Naymark. (1h29)

           Pour son premier long métrage, Eléonore Faucher file la métaphore de la broderie, avec une jolie réussite. La trame est simple en effet : dans la campagne des Charentes, une très jeune femme (Lola Naymark) va mettre au monde dans quelques mois un bébé dont elle cache l'existence à sa famille. Pas très loin, une mère (Ariane Ascaride) fait le deuil de son fils. L'une est apprentie, l'autre est maitresse dans l'art de la broderie. Ensemble, en travaillant, elles apprennent à composer avec l'existence. Sur ce récit, un peu convenu, Eléonore Faucher fixe délicatement tout ce qui fait le prix d'un film ; une attention à la lumière de l'hiver, à la texture des peaux et des étoffes, un grand respect pour ses deux actrices, qui trouvent très vite leur harmonie. Il arrive par moments que le décalage entre le rythme  un peu gauche de la narration et la grâce des images fasse boiter ce joli film, sans jamais l'empêcher tout à fait de plaire.
 
Thomas Sotinel

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Article paru dans le monde du 21 mai 2004
 
LA GENESE D'UN PREMIER FILM

Bienvenue dans le monde de la couture.
 
Brodeuses, film français d'Eléonore Faucher avec Ariane Ascaride, Lola Neymark, Thomas Laroppe, Marie Felix.
( 1 h 28 ).
Semaine internationale de la critique.
 
"Deux chosesont été très compliquées : être assez satisfaite du scénario pour pouvoir le présenter aux autres. Et trouver le financement", explique Eléonore Faucher, qui présente à Cannes son premier long métrage, Brodeuses. "C'est au moins aussi long de trouver de l'argent pour un court métrage que pour un long métrage", dit cette jeune femme, née en 1973. Elle en sait quelque chose : elle a mis trois ans à financer son second court métrage. Le premier avait été effectué dans le cadre d'un projet de fin d'études. Pour Brodeuses, les choses sont allées vite, après le tournage : Eléonore Faucher a su que le film était sélectionné avant même qu'il ne soit complètement achevé.
Eléonore Faucher écrit des scénarios depuis cinq ans. "L'univers de la couture m'intéressait comme mode de transmission féminine. Ma grand-mère et ma mère effectuaient ces petites tâches pour passer le temps, et en fait, il se passait beaucoup de choses entre elles. C'est cette atmosphère qui m'intéressait", raconte la jeune femme. Quand elle a écrit le scénario, elle venait d'avoir un enfant. Cela a influencé le cours de son récit.
Eléonore Faucher n'a pas eu de difficulté à convaincre Ariane Ascaride de jouer un personnage beaucoup plus âgé. "Ariane avait fait une lecture de mon scénario au Festival d'Angers et elle avait été très convaincante. Beaucoup voyaient dans l'histoire que je voulais raconter quelque chose de noir, de social. Ariane Ascaride y a ajouté un côté comique. Du coup, on ne savait plus si c'était du lard ou du cochon", souligne Eléonore Faucher, l'une des rares étudiantes de l'école Louis-Lumière qui se soit lancée dans la réalisation.
PROJET SOLITAIRE
La cinéaste a également été séduite par Lola Naymark, une toute jeune comédienne de 17 ans qui a commencé à faire du cinéma enfant, dix ans plus tôt, en jouant notamment dans des téléfilms avec Claudia Cardinale.
"Pour monter ce projet, dit-elle, j'ai reçu l'avance sur recettes en juillet 2002. Puis Canal+, et les régions Rhône-Alpes et Poitou-Charente sont intervenues. Comme mon producteur, Bertrand Van Effenterre (Mallia Films), bouclait le financement d'un film qu'il voulait réaliser lui-même, j'ai cherché un producteur exécutif. J'ai trouvé Alain Benguigui (Sombrero Productions). Bertrand m'a aidée à toutes les étapes cruciales du film. Il n'empêche qu'on est toujours assez seul, dans ce travail. Il faut prendre l'initiative de chaque démarche."
Le tournage de Brodeuses, dont le budget s'est élevé à 1,2 million d'euros, a duré trente-cinq jours. Il s'est effectué avec une équipe réduite - une trentaine de personnes. Eléonore Faucher souligne "la frustration de ne pas pouvoir faire ce qu'on veut quand on n'a pas d'argent. Nous avons essayé de mettre des effets spéciaux, mais c'était trop "cheap". Nous n'avons pas pu les garder". Elle déplore aussi d'avoir dû tourner vite : "On n'a jamais trop de temps. C'est pourtant ce qui permet de faire du bon travail. Mais, conclut-elle, il faut savoir être philosophe."
Nicole Vulser

 ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU 21.05.04

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SEMAINE DE LA CRITIQUE
Des talents indiscutables à la Semaine de la critique
LE MONDE | 24.05.04 | 13h48

          La sélection, de haute qualité,  a révélé des cinéastes comme Keren Yedaya ou Eléonore Faucher.
En attribuant son prix à Mon trésor, de Keren Yedaya, le jury de la Caméra d'or, présidé cette année par Tim Roth, n'a pas seulement récompensé un beau film poignant, d'une grande sensibilité. Il a aussi salué implicitement la qualité de la sélection de la Semaine internationale de la critique, la section parallèle dans laquelle ce premier film israélien était présenté.

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Article paru dans le monde du 14 Septembre 2004.

"Maria Full of Grace", Grand Prix à Deauville
LE MONDE | 13.09.04 | 13h57
           Le premier long métrage de Joshua Marston, Maria Full of Grace, a reçu, dimanche 12 septembre, le Grand Prix du Festival du cinéma américain de Deauville. Le jury, présidé par Claude Lelouch, a récompensé cette fiction réaliste ainsi que The Woodsman, de Nicole Kassell - un autre premier film - (prix du jury) et The Final Cut, d'Omar Naïm (prix du scénario).


Maria Full of Grace suit le voyage d'une jeune "mule" colombienne, pleine de cocaïne (elle en a avalé des sachets par dizaines), de Bogota à New York. Son interprète, Catalina Sandino Moreno, avait déjà été distinguée par un prix d'interprétation au Festival de Berlin. Le film a également reçu le Prix de la critique internationale et le Prix du public. The Woodsman, dont le rôle principal est tenu par Kevin Bacon, raconte le retour à la liberté d'un homme détenu pendant douze ans après avoir été condamné pour pédophilie. En dehors de la compétition, le film français Brodeuses, d'Eléonore Faucher, a reçu le prix Michel d'Ornano, pendant que Jim Harrison se voyait décerner le Prix littéraire du festival pour De Marquette à Vera Cruz (Christian Bourgois).

 ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU 14.09.04

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        "Brodeuses" :
 
 Au rythme du fil et de l'aiguille, un pointilleux apprentissage

de la vie

LE MONDE | 12.10.04 | 17h06
              Une femme en deuil enseigne à une jeune fille enceinte les secrets de son art. Une réflexion délicate et subtile sur la transmission.
Film français d'Eléonore Faucher. Avec Lola Naymark, Ariane Ascaride, Thomas Laroppe, Marie Félix, Jackie Berroyer. (1 h 28.)
              Le point de départ de Brodeuses pourrait être celui d'un film de Ken Loach. A seulement 17 ans, Claire (Lola Naymark) tombe enceinte sans l'avoir souhaité. Seule et désemparée, elle veut à tout prix cacher sa grossesse. Au supermarché où elle travaille, elle attribue son ventre gonflé et ses malaises à un cancer. Puis elle cesse carrément de venir.
C'est que Claire a une passion et un talent, la broderie, et qu'elle a justement trouvé à l'employer. Mme Mélikian (Ariane Ascaride), brodeuse professionnelle qui travaille pour de grandes maisons parisiennes, doit finir une commande. Elle a besoin d'aide : son fils, qui avait coutume de l'assister, vient de mourir dans un accident de moto.
              Si elle a pour premier effet de détourner le film de la voie sociale où il semblait s'engager, l'intervention de la broderie n'a rien d'un artifice de scénario. Elle permet à ce premier film d'Eléonore Faucher - Grand Prix bien mérité de la Semaine de la critique au Festival de Cannes 2004 - d'imposer une vision de la vie et du cinéma. La broderie apparaît en effet à la fois comme un artisanat, un travail méticuleux qui demande infiniment de patience et d'attention, et comme une œuvre artistique, dont l'accomplissement procure un bonheur indicible.
DOUBLE APPRENTISSAGE
              Brodeuses sera donc le récit soigné à l'extrême d'un double apprentissage. Apprentissage d'un métier, bien sûr, superbement filmé : peu à peu, au gré des indications de Mme Mélikian, nous voyons Claire progresser, saisir au vol les nuances de son art. Apprentissage, aussi, d'un rapport au monde. C'est un chemin vers l'acceptation de la vie que filme Eléonore Faucher avec une élégante simplicité. Il lui suffit pour cela de montrer ses magnifiques actrices au travail, dans les profondeurs de la cave de Mme Mélikian.
              Lola Naymark et Ariane Ascaride sont savamment assemblées, comme pourraient l'être deux couleurs : le roux des cheveux de l'une ressort au côté de la silhouette endeuillée de l'autre. La malice et l'énergie de l'apprentie contrastent avec la souffrance de sa patronne, écorchée vive. La cinéaste montre aussi, avec tant de délicatesse qu'elle semble parfois les surprendre par accident, les mille détours que prend leur relation pour passer de la méfiance à une complicité profonde.
              Mme Mélikian voudrait mourir, mais Claire ne la laissera pas faire. Claire aimerait cacher, au point de l'oublier, l'enfant qu'elle porte ; Mme Mélikian l'en empêchera à son tour. Autant dire que Brodeuses est de ces films qui ont l'extrême délicatesse de considérer un rapport entre deux êtres comme une matière assez précieuse pour être maniée avec subtilité, et, surtout, assez riche pour nourrir une oeuvre.
Florence Colombani

 ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU 13.10.04

Eléonore Faucher : dans la main des femmes
ADEN | 12.10.04

              Dans le très beau premier film d'Elénore Faucher, Brodeuses, il y a des mains de femmes qui tirent un fil. Il ne s'agit pas d'un simple fil de broderie, mais de tous les fils qu'il nous faut tirer et démêler.
C'était quoi, les derniers gestes qui nous ont marqués au cinéma ? Assurément, la main sur une arme. Peut-être le geste d'écrire - le cinéma paie encore son tribut à la littérature. Mais dans l'immense majorité des films qui se passent entre les mots et les corps, se souvenir d'un geste, précisément : jusqu'où remonter ? Jusqu'à La Salamandre, d'Alain Tanner, en 1971, où Bulle Ogier, ouvrière à la chaîne, répète mécaniquement le geste de conditionner des saucisses dans le fracas de son usine.

Jusqu'aux Portraits d'Alain Cavalier, magnifiques, racontant l'histoire d'une vie à travers les mains des femmes - celles qui leur permit de vivre en répétant les gestes de leur artisanat : matelassière, illusionniste, gaveuse d'oies...
Dans le très beau premier film d'Elénore Faucher, Brodeuses, il y a donc des mains de femmes qui tirent un fil. C'est un travail minutieux, difficile, long. Qui aboutit, ici, avec de la persévérance et de la passion. On ne pourra pas les oublier. Car il ne s'agit pas d'un simple fil de broderie, mais de tous les fils qu'il nous faut tirer et démêler. Le fil d'Ariane, qui sert de guide à ceux qui sont perdus dans un labyrinthe. Et le fil de la vie, que les trois Parques mythologiques peuvent effilocher et couper quand bon leur semble. Donc, le fil de l'histoire, aussi. Et le fil qui relie les êtres, cordon ombilical : le fil de la filiation. "Un jour, dit la réalisatrice, j'étais en train de repriser un petit haut en me disant que je ferais mieux de le jeter ; j'ai réalisé que je n'aurais jamais fait ce geste si je n'avais pas vu ma grand-mère repriser de vieux vêtements qui se trouvaient parfois dans sa boîte à couture depuis des années. Nous n'étions pas particulièrement proches, mais je me suis rendu compte que j'étais faite de tous ces gestes-là, que ma grand-mère et mes autres grands-parents, que mes parents existaient quelque part en moi et que même si je ne suis que moi-même, je ne suis rien sans eux."
Brodeuses est l'histoire de deux solitaires. Deux femmes qui ressentent, à distance, le même désespoir. Leurs raisons sont pourtant différentes, voire inverses. La première est une jeune fille qui se retrouve enceinte sans le vouloir, vit l'événement dans le secret, et pense accoucher sous X. L'autre est une femme de 50 ans que la mort de son fils a plongée dans la solitude. L'une préférerait éviter la présence d'un enfant quand l'autre est rongée par son absence. Lorsque les deux femmes, qui ont comme passion commune la broderie, sont amenées à travailler ensemble, se tisse une nouvelle vie possible.
"Dans le film, la broderie joue comme un journal intime, dit la réalisatrice, parce que l'art, c'est aussi savoir exprimer ce qui vous habite. Claire, la jeune fille, travaille à partir de matériaux de récupération - peaux de lapin, rondelles de plomberie - sans technique. Ce côté tactile comptait beaucoup pour moi. Il fallait que le métier à broder chez Mme Mélikian, la femme d'expérience, évolue comme le bébé s'épanouit dans le ventre de Claire. L'atelier est à mes yeux une sorte de grotte où elle se cache, comme un ventre. Et les tissus transparents, à travers lesquels les femmes sont filmées, qui laissent voir les mains au travail et les visages, sont comme ces voiles de chair que l'enfant va traverser pour naître."
Car il s'agit bien, dans ce film attentif aux moindres effilochages de parcours, d'apprendre à broder le motif de sa propre existence. Entre les deux femmes, dans le silence et l'observation de l'autre, naît une attention nouvelle aux frémissements de la vie. Quand l'une tombe, l'autre la relève. Alors, à travers la grisaille de la vie de province, la luminosité des paysages se révèle peu à peu, et la jeune fille se laisse aller au plaisir. Son épaisse chevelure rousse se défait en fils flamboyants. Un enfant va naître. La broderie est presque achevée. Tout commence.

Philippe Piazzo

Brodeuses
d'Eléonore Faucher. Sortie cette semaine.

Cannes 2004 : Palmarès de la 43e Semaine Internationale de la Critique
24 Mai 2004
  

Beau succès pour le cinéma français au palmarès de la 43e Semaine Internationale de la Critique dont le Grand Prix a été attribué ex-aequo à Brodeusesd'Eléonore Faucher (France) et Or, mon trésor de Keren Yedaya (France/Israël).

Le Grand Prix de la Semaine de la Critique, décerné par la presse, est doté par Cinepolis d'un montant de 5000 € et d'une invitation de 3 mois en résidence au Moulin d'Andé pour chaque réalisateur.

A l'image du Grand Prix, le Prix de la SACD (qui remettait pour la première fois un prix doté de 1500 € à l'un des scénaristes des 7 longs métrages sélectionnés) a également été attribué ex-aequo à : Éléonore Faucher et Gaëlle Macé pour Brodeuses et Keren Yedaya et Sari Ezouz pour Or, mon trésor !

 

 

Article paru dans http://www.france5.fr/cannes/W00102/18/111451.cfm 
Brodeuses
Avec ce film, Eléonore Faucher nous offre un cinéma parlant de la filiation, du deuil et de l'amour.
A 17 ans, peut-on accepter de voir son ventre porter la vie, quand la présence même de son propre corps en mutation vous paraît étrangère ?

Claire est une fille de la terre, portant des bottes et coupant des choux.

Mais elle brode, telle une résistante du silence, du geste sensuel, de la beauté et de la sophistication. Elle brode pour combattre cette terre, cette rustrerie, tous ces non-dits propres à la campagne. D'une beauté sidérante, Claire respire la vie ; explose d'amour quand elle sourit.
Quand elle se fait embaucher par une mère en deuil qui vient de perdre son fils, étrangement, elles se comprennent, elles s'aiment. Sans réellement se parler, l'amour naissant entre ces deux femmes transparaît dans les gestes, le regard et tout ce qui est palpable mais pas visible. 
Toutes les deux, face à leurs broderies, déclinant les même gestes, concevant les mêmes formes, dans une sensualité plus substitut de l'acte sexuel que réel érotisme.
Avec une caméra près des corps, près de la terre, Eléonore Faucher signe un film sur le manque. Le manque d'un fils pour madame Melikian, le manque d'une mère réellement féminine dans ces gestes, dans ces atours et son regard pour la jeune Claire. 
Elles se trouvent, elles s'aiment en silence dans leur même passion. Au fond, ces deux femmes se désirent, s'envient et font l'amour à chaque fil brodé.

Etrangement, c'est quand Claire couche avec Guillaume sur les herbes fraîches qu'elle semble accepter son enfant et l'idée d'être mère. Elle s'est sentie aimée, désirée dans sa grosseur et ses cheveux. Et maintenant, elle est prête à donner tout son c¿ur à sa fille, à son bonheur.
Je voudrais mettre en avant l'aspect social du film qui, sans militantisme politique, dénonce un certain déterminisme social auquel Claire échappe. Quand on aime une chose, quand on a une réelle passion, on peut sortir de sa misère pour s'envoler vers d'autres sphères.
Aimez, soyez passionnés et vous irez, d'Intermarché au couturier Lacroix et ses défilés.

Critique rédigée par Willeme Guillaume du lycée Paul-Valéry au sein de l'atelier La toute jeune critique.
Cannes, samedi 15 mai 2004.

BRODEUSES,

de Eléonore Faucher
Le film d'Eléonore Faucher ressemble à une des broderies de Claire et de Madame Melikian : on reste admiratifs. La jeune fille aux boucles rousses ne se contente pas de broder pour les autres, elle tisse aussi sa propre vie.
Le spectateur est agréablement surpris :malgré un titre peu accrocheur le film nous réserve des moments inattendus. Ainsi elles tissent ensemble main dans la main de magnifiques pièces. On est autant ébloui par le scénario et l'interprétation des acteurs que par les oeuvres des deux femmes. Le public est inondé de couleurs et se laisse emporter. La couleur ne vient pas seulement des broderies ou de la chevelure de Claire, mais aussi de la complicité qui s'installe peu à peu entre l'adolescente enceinte et perdue, et la mère en deuil. De fil en aiguille, ces deux femmes que tout semblait opposer deviennent indispensables l'une à l'autre et parviennent à surmonter leurs problèmes. Paradoxalement, ce métier de l'ombre apporte de la lumière dans leurs vies et les fait renaître.
Comme dans le court-métrage d'Arnaud Demuynck, Signes de vie , la femme parvient à surmonter l'absence d'un homme et retrouve goût à la vie.
 
Lycée Maurice Genevoix, Ingré (45)
Gabriella, Mouna, Christelle, Myriam
Brodeuses,
de Eléonore Faucher

 

dans Variety 
 
Posted: Fri., May 14, 2004, 12:16pm PT
 
A Common Thread
Brodeuses 
(Critics Week / France)
A Pyramide Distribution release of a Sombrero Prods., Mallia Films, Rhone Alpes Cinema production with participation of Canal Plus and CNC. (International sales: Flach Pyramide Intl., Paris.) Produced by Alain Benguigui, Bertrand Van Effenterre.

Directed by Eleonore Faucher. Screenplay, Faucher, Gaelle Mace.
 
Claire - Lola Naymark
Madame Melikian - Ariane Ascaride
 

By LISA NESSELSON
Touching perfs and a very keen eye distinguish "A Common Thread," a beautifully observed story of an unwed pregnant teen who forms a wry friendship with a woman whose only son recently died. Thoughtful cross-generational portrait is full of familiar building blocks rendered fresh by first time feature helmer Eleonore Faucher. French lingo career seems assured; fests shouldn't hesitate. Raised on a farm near the industrial town of Angouleme, 200 miles southwest of Paris, Claire (Lola Naymark) works as a cashier at a huge supermarket but lives for the spare hours she can devote to embroidering her original designs on fine fabrics and rabbit pelts. A curvy redhead of 16 or 17, Claire lives alone in a small studio and has thus far concealed her unwanted pregnancy from co-workers and family. She shares her condition in detailed letters to her best friend who lives in Lyons. Through a chain of circumstances, Claire is taken on as an assistant by Madame Melikian (Ariane Ascaride), a master embroiderer who sews delicate ornamentation for the top fashion houses. Stern but fair, Madame Melikian is still in mourning for her twentysomething son who was killed in a motorcycle accident and who performed the work Claire is now doing. Ever so gradually, the mother-to-be, who doesn't want a baby, and the bereaved mother, who is ambivalent about continuing to live without her beloved son, forge a relationship built on unspoken understanding and mutual respect for their craft. Pic's understated power accrues from the unpretentious observation of details. Although there's nothing inherently special about the setting, the lensing and lighting are nearly as rich as the compositions in "Girl With a Pearl Earring." Whether the action involves gutting a live eel or stitching opalescent sequins to gossamer cloth, the camera is deployed with wisdom. Naymark and Ascaride couldn't be better.
 
Camera (color), Pierre Cottereau; editor, Joelle Van Effenterre; music, Michael Galasso; production designer, Philippe Van Herwijnen; sound (Dolby), Melissa Petitjean. Reviewed at Cinematheque Francaise Grands Boulevards, Paris, May 7, 2004. (In Cannes Film Festival -- Critics Week.) Running time: 89 MIN.
 

 
With: Thomas Laroppe, Jacky Berroyer, Marie Felix, Marina Tome, Arthur Quechen.

Lu dans la revue Inside Film Magazine. ( Australia )
 
Critics Week Prizes
* Critics’ Week Grand Prix (jointly)
Brodeuses (Dir. Eleonore FAUCHER (France))
Or (Mon Tresor) (Dir. Keren Yedaya (France/Israel))

* Prix SACD (jointly)
Eleonore FAUCHER and Gaelle Mace, Brodeuses
Keren Yedaya & Sari Ezouz, Or (Mon Tresor)

 

Ariane, Lola et Eléonore


Du côté des cinéphiles :
  
             (L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendante du travail et des choix du Jury oecuménique.)

           Quelle joie de suivre jusqu’au bout ce beau premier film ! Sur un sujet délicat, où il était facile de déraper : Claire, 17 ans, vivant à la campagne, est enceinte de 5 mois, sa mère ne remarque rien, elle est livrée à elle-même, que faire ? Heureusement, elle a un talent, et une passion : la broderie. Cela lui permettra, aidée en particulier par la brodeuse professionnelle jouée par Ariane Ascaride, de vivre toute une évolution, jusqu’au moment où, rayonnante, elle pourra dire :

"Je vais le dire à ma mère ! Je vais le garder !". Un film d’une grande qualité humaine et d’une grande vérité, qui sait, à son rythme, regarder et respecter les personnages qu’il introduit. Et la jeune Lola Naymark illumine le film de sa présence et de son sourire. un film qui méritera d’être soutenu et se prêtera bien à un débat. Jacques le Fur


Broder la vie.
           Certains reprochent à ce premier film sa lenteur et son vide. Attendre un enfant que l’on refuse et assumer la mort d’un fils ne peuvent être acceptés en 5 minutes. Eleonore Faucher brode jour après jour le canevas d’une filiation entre deux femmes, plan après plan, point après point, avec une émotion sincère et prenante. Sa mise en scène épurée nous fait partager la vie quotidienne et répétitive de ces deux jeunes femmes qui se sauvent mutuellement, jusqu’à l’émotion. Lola Neymark, aux cheveux de feu, irradie le film de sa présence et Ariane Ascaride tout en noir et en retenue lui offre un pilier sur lequel se construire. Superbe.
Corine Rochesson

La Semaine de la critique
             L’intégrale de la Semaine de la critique est présentée à la Cinémathèque française des Grands-Boulevards mercredi 2 et jeudi 3 juin à 19h et 21h30. A voir en priorité "l’Après-midi de Monsieur Andesmas" de Michelle Porte, tiré du roman de Marguerite Duras, avec Michel Bouquet et Miou-Miou, "CQ2" le nouveau film à la réalisation de Carole Laure et

"Brodeuses" d’Eléonore Faucher, un formidable premier film qui raconte l’itinéraire de Claire, une adolescente enceinte qui retrouve espoir en rencontrant une brodeuse à façon pour la haute couture, avec Lola Naymark et Ariane Ascaride.
Cinémathèque Française - salle des Grands-Boulevards, 42, bd Bonne-Nouvelle (10e); 01-56-26-01-01

Lu dans "Moda" Revue Carioca du Brésil.
 
Um outro filme, “Brodeuses” de Eléonore Faucher me pareceu muito interessante.
As “Bordadeiras” da cineasta francesa mostra que um trabalho dedicado a alta costura pode funcionar como um alinhavo na comunicação das vidas das pessoas e foi assim, observando sua mãe e avó bordando, que ela imaginou o argumento para o seu filme.
A história gira em torno de uma moça grávida que, escondida dos pais, passa a trabalhar na casa de uma bordadeira

prestadora de serviço para as maisons de alta costura.
As duas vão bordando, bordando e as reflexões sobre a vida vão surgindo...

Article de "La Stampa".
 
FESTIVAL di CANNES 2004
         Settimana, l'invasione delle ragazze"Brodeuses", "Or" e "Cq2", com'è dura l'adolescenza nel mondo 20 maggio 2004 di Gianni Rondolino "Quando, a 17 anni, Claire sa di essere incinta, non si pone delle domande: partorirà senza dare il proprio nome" (dalla scheda di presentazione di "Brodeuses", ricamatrici, della francese Eléonore Faucher). "Ruthie e Or, una madre e sua figlia di 17 anni, vivono in un piccolo alloggio di Tel Aviv" (dalla scheda di "Or" della israeliana Keren Yedaya). "Raquel, un'adolescente di 17, aspetta su una panca di fronte alla prigione femminile" (dalla scheda di "Cq2" della canadese Carole Laure).
 
      Tre personaggi della stessa età, in crisi familiare ed adolescenziale; tre film provenienti da tre Paesi diversi; tre registe giovani al loro esordio, o quasi, nel cinema. E' come un'invasione di gioventù e di femminilità nell'edizione di quest'anno della "Settimana della Critica", che si conclude oggi con la proiezione speciale di "Sotto falso nome" del nostro Roberto Andò. Un'invasione che ha prodotto qualche

scompenso nella selezione, privilegiando taluni temi rispetto ad altri, col rischio di una sorta di omogeneità contenutistica e formale a scapito di quella varietà di proposte di soggetti che è sempre stata una delle caratteristiche di fondo della "Settimana" gestita dai critici cinematografici francesi.
 
      Anche se dobbiamo dire che due dei tre film citati, "Brodeuses" e "Or", si sono fatti notare per quella cura dei particolari ambientali, quell'approfondimento psicologico dei personaggi, quell'analisi dei sentimenti (in un'ottica prettamente femminile), da farli risaltare in un panorama non particolarmente esaltante. Perché tanto la Claire di "Brodeuses", nella sua fragilità di giovane donna sola, incompresa in famiglia, inesperta, in attesa di un bimbo che vuole tenere ad ogni costo; quanto la volitiva e determinata Or, che si paga gli studi facendo i lavori più umili, cercando di togliere dalla strada la madre prostituta, sconfitta lei stessa in una società dura e crudele, sono personaggi a tutto tondo, che non si dimenticano facilmente.
 
Di certo sono ben più consistenti dei fragili protagonisti di "Temporada de Patos", la stagione delle anatre, del messicano Fernando Eimbcke, due ragazzi annoiati, la domenica, in un appartamento borghese; o della coppia maschile, vittima e carnefice, di "Calvaire" del belga Fabrice Du Welz.
 
Paiono allora più interessanti e complessi, anche nella loro dimensione simbolica, "Atash", Sete, del palestinese-israeliano Tawfik Abu Wael, che ci dà uno spaccato della vita famigliare araba ancorata alle ferree leggi della tradizione islamica, quasi un mondo isolato, chiuso ad ogni influenza esterna; e "A Casablanca gli angeli non volano", una coproduzione italo-marocchina diretta da Mohamed Asli, in cui la lezione di Zavattini e del Neorealismo italiano serve da supporto ad una triplice storia di sradicamento e di inurbanamento che ci mostra, del Marocco contemporaneo, una realtà drammatica, fra miseria e disoccupazione.

Image

Cannes a Roma
Domenica 6 giugno '04
Semaine de la Critique di Cannes
Cinema Roma

Brodeuse (la ricamatrice) - di Eléonore Faucher

CREDITS
Regia: Eléonore Faucher
Francia durata 1h27
Claire - Lola Naymark, Madame Melikian - Ariane Ascaride
Sceneggiatura Eléonore Faucher, Gäelle Macé
Produzione Sombrero Productions

Claire ha un talento: ricamare. Piccoli rollini di metallo come rotelle di un meccanismo ricoprono la stoffa trapuntata di paillettes e di gemme; rasi flessuosi e punte di lapin morbidamente rotolano nella sua mano, appallottolandosi. Questo piccolo gioiellino di una giovane e deliziosa regista, Eléonore Faucher, colpisce i sensi che adoranti si distendono per seguire allietati un film dal ritmo finalmente umano, teneramente implicito nei suoi rimandi silenziosi, intessuto di parole non dette e di respiro emotivo. La chiacchierata in macchina tra Claire e Guillaume è un punto sospeso nello spazio del non verbale, dell'appena accennato sentimento, prorompente come effluvio all'inizio. E la gravidanza di lei, supportata dalla maestra ricamatrice, acquista un senso nuovo, quello della scoperta: emergono, insieme al bambino che cova dentro al grembo, le nuove attitudini di Claire, il suo afferrare la vita appuntandola sul cuore ma senza farle male.
           Ecco che nella seconda parte del film Claire cresce, si divincola dalle brutture del concepimento assistito, e gettando indietro colui che non l'ha neppure concepito, vola altrove: Lucile, l'amica del cuore c'è ancora ma passa in secondo piano. Claire insieme al bambino fa nascere la sua persona e la sua realizzazione passa per un foulard presentato al celebre stilista Lacroix.
           Tutto questo film è improntato sul "fare" manuale, come spiega la stessa regista presente alla proiezione:" vuole sottolineare il valore intrinseco dell'artigianato, dell'ereditarietà della professione attraverso l'insegnamento di un maestro, Madame Melikian. Il bambino di cui è incinta Claire invece è un tratto biografico perché la mia bambina ha appena un anno". Sorride la regista, che ha studiato cinema a Nantes e ha lavorato come assistente alla regia per parecchio tempo prima di approdare a quest'opera prima con il finanziamento del Centre Nationale de Cinématographie e la Fondazione GAN.
Una danza di tessuti e di luccicanti perle il film introdotto da un corto "Signes de vie" perfettamente amalgamato per poesia e ritmo sequenziale: il corto d'animazione introduce una donna bruna e longilinea che avanza fra i cipressi di un cimitero quando è avvicinata da un ombra di sfere di luce. L'ombra dalle forme umane rappresenta l'amante perduto che l'avvolge nelle sue spire per trattenerla da un salto suicida sulla cima di un altura a strapiombo sul mare. Prima il vento impetuoso e poi il suo stretto abbraccio le impediscono di gettarsi nel mare. La spinta verso il basso si trasforma presto in ritmo vorticoso in cui i due si fondono e separano ondeggiando finché esausti si stendono a terra fondendosi in miriadi di abbracci.

                                                 di Livia Bidoli

 

Article paru dans "Tournages Le site .com"
 
Semaine de la critique : un palmarès brodé d'or
La 43e Semaine de la critique a décerné son Grand Prix a deux films : Or, de

Keren Yedaya et Brodeuses de Eleonore Faucher.
 
         Rappelons que ce Grand Prix de la Semaine de la Critique est décerné par un jury de journalistes. Il est cette année attribué ex aequo à deux longs métrages : Or, de Keren Yedaya (France/Israël) et Brodeuses (1) de Eleonore Faucher (France). Tournages se félicite de ce choix dans la mesure où nous vous avions déjà parlé de ce long métrage français dans le cadre du portrait consacré à Rémy Grandroques
"Après le succès de sa première production (Bord de mer de Julie Lopes Curval, caméra d'or à Cannes en 2002) Sombrero Productions a accompagné son second film à Cannes, Brodeuses d'EléonoreFaucher", explique dans un communiqué, Thomas Verhaeghe de Sombrero Productions. Le film a d'ores et déjà été vendu dans plus de 10 territoires. Coproduit par Mallia Films et vendu par Flach Pyramide, le film sortira en salles le 13 octobre, distribué par Pyramide. Sombrero produira prochainement le second film de Julie Lopes Curval, NOUS DEUX.
 
Double(s) récompense(s)
Outre le Grand Prix, ces deux longs métrages ont également été honorés par le Prix SACD qui récompense le scénario. Ainsi, ce sont Eleonore Faucher et Gaëlle Macé pour Brodeuses d'une part, Keren Yedaya et Sari Ezouz pour Or d'autre part qui ont été distinguées.
 
Chris Landreth tous azimuts
Le Prix Canal + du Meilleur Court métrage a été attribué à Ryan, de Chris Landreth (Canada), un somptueux film relatant, à grands renforts d'images numériques mixées avec des prises de vues réelles, la descente aux enfers d'un ancien présentateur vedette de radio américaine devenu SDF. Touchant et superbe.
Kodak a également récompensé Chris Landreth en lui décernant son Prix Découverte du court métrage.
Enfin, le Prix de la (Toute) Jeune Critique a aussi épinglé le court métrage de Chris Landreth, sa préférence allant, pour le long métrage, à Or de Keren Yedaya.

 

Palmarès - 25/5/2004 - Par : Poitou-Charentes Tournages
Le Grand Prix de la Semaine de la Critique :
Ex-aequo BRODEUSES de Éléonore Faucher (France), OR (mon trésor) de Keren Yedaya (France/Israël)
 
       Sélectionné à la semaine de la critique "Brodeuses", 1er long métrage d'Éléonore Faucher avec Ariane Ascaride, Lola Naymark, tourné en décembre 2003 en Charente, a reçu le prix de la semaine de la critique descernée par la presse.
Très bien accueilli la semaine précédente par les exploitants

( lors des projections AFCAE). Malgré un programme chargé sur le festival de Cannes, le jour de la présentation du film, samedi 15 mai, les trois avant-premières ont fait salle comble, et l'équipe du film est venue honorer de sa présence notre cocktail organisé à leur intention.
 
Photo ci-dessus : Éléonore Faucher (réalisatrice), Alain Benguigui (producteur), Lola Naymark et Ariane Ascaride (comédiennes)

 

ZURBAN Paris 
 
De fil en aiguille
« BRODEUSES »
D’Eléonore Faucher avec Lola Naymark, Ariane Ascaride,

Thomas Laroppe…


           Il y a des sujets qui ne s’imposent pas comme les plus prometteurs en terme d’adaptation cinématographique. La broderie, par exemple. Statique, minutieux, muet, le maniement du fil et de l’aiguille n’est pas franchement du plus excitant. Brodeuses est là pour nous prouver le contraire. La réalisatrice a le talent de transcender son support (l’art de la broderie, donc) pour faire éclore l’amitié de Claire, une adolescente en déni de grossesse, va porter à l’aride madame Mélikian, qui survit comme elle peut à la mort de son fils. Portée par la fougue de la jeune Lola Naymark et la densité d’Ariane Ascaride, le film se révèle d’une infinie délicatesse. Et il séduit par une élégance formelle (mention spécialeà la lumière) assez rare pour un premier film.
 
                                                    Le dimanche 16 mai 2004               Charlotte Lipinska

 

ZURBAN Paris
 
Trois questions à…
Eléonore Faucher
Elle présente " Brodeuses " à la semaine de la critique, un film tout en délicatesse.
 
           CL : L'amitié naissante entre vos deux personnages féminins s'établit à travers la broderie. Le sujet est peu banal au cinéma, d'où le tenez-vous ?

 EF : Je voulais du fil et une aiguille. Je trouve le geste de broder très beau. Mais une fois qu'on a dit ça, c'est vrai qu'il y a des dizaines de métiers possibles dans la couture. Quand on voit une robe de haute couture, les gens ne s'imaginent pas les centaines d'heures de travail que cela représente . . .
          CL : Votre long métrage doit aussi beaucoup à l'harmonie entre Ariane Ascaride et la jeune Lola Naymark. Aviez-vous écrit " Brodeuses " pour elles au départ ?
           EF : Pas du tout ! Je pensais d'ailleurs qu'Ariane Ascaride était beaucoup trop jeune pour le rôle. Mais elle a été d'une telle justesse à la lecture que ce critère n'avait plus d'importance. En revanche, j'avais en tête une image extrêmement précise pour le rôle de Claire. Le teint, la chevelure rousse flamboyante . . .
                   Ma directrice de casting a compris que je n'en démordrai pas ! C'est elle qui a trouvé Lola.*
          CL : " Brodeuses " est à la semaine de la critique. Quelle a été votre réaction à l'annonce de sa sélection ?
          EF : Très contente, évidemment ! C'est magique pour un premier film. D'autant qu'il n'était pas encore terminé. Nous n'avions envoyé qu'une copie de travail sans mixage. Du coup, cela m'a évité quelques nuits blanches. Je n'avais plus à me demander si je devais couper telle ou telle scène. Sa sélection prouvait que le film tenait debout comme ça. . .
 
 Le jeudi 20 mai 2004       Propos recueillis par Charlotte Lipinska
 


Nieuwe projecten van Paradiso26/05/2004

Paradiso Filmed Entertainment, één van de toonaangevende onafhankelijke distributeurs van de Benelux, is verheugd volgende nieuwe projecten te mogen aankondigen: twee

blikvangers van het afgelopen Festival van Cannes nl. ‘Cronicas’ en ‘Brodeuses’, twee nieuwe New Line producties ‘The Man’ en ‘Monster in Law’ en ‘Fade Out’ van Greenestreet International.
Cronicas’ is de tweede film van Sebastian Cordero. Deze spannende film neemt ons mee in de wereld van Manolo Bonilla, een TV-journalist die een seriemoordenaar tracht te vatten in een afgelegen Zuidamerikaans dorp. ‘Cronicas’ (van Focus Features) is de tweede Anhelo productie na ‘Y tu mama tambien’ die zal verdeeld worden door Paradiso. ‘Brodeuses’ is de veelbesproken Franse debuutfilm van Eléonore Faucher met als hoofdrolspelers Lola Neymark en Ariane Ascarine. ‘Brodeuses’ zal hoogstwaarschijnlijk in oktober vlak na de Franse release in de Belgische zalen verschijnen. Paradiso verdeelt ook de volgende New Line films: ‘The Man’ en ‘Monster in Law’. ‘The Man’ van regisseur Les Mayfield met Samuel L. Jackson in de hoofdrol is een vlotte actie-komedie in de stijl van ‘Rush Hour’. ‘Monster in Law’ van Robert Luketic (bekend van Legally Blonde) is een hilarische komedie met Jennifer Lopez en Jane Fonda in de voornaamste rollen. Jane Fonda maakt in deze film een opgemerkte comeback na een break van 19 jaar. ‘Fade Out’ werd geregisseerd door Michael Cristofer en wist voor de hoofdrollen Billy Bob Thornton en Kate Beckinsale te strikken. Nieuw ook op de releaselijst van Paradiso, is de Spaanse film 'Nudos'.

 

Lu dans la revue Italienne( Trova Cinema )
 
Cannes, ex aequo a 'Or' e 'Brodeuses' per la Semaine de la Critique
 


Un ex aequo per il premio de la Semaine de la Critique che va ai film 'Or' (Mon tresor) di Keren Yedaya e 'Brodeuses' di Éléonore Faucher. La rassegna, organizzata dal sindacato dei giornalisti cinematografici, ha premiato un film francese ('Brodeuses'), che racconta la difficile maternità di una ragazza di diciassette anni e un film franco-israeliano ('Or'), storia del rapporto tra una madre e una figlia che cerca da tempo di portarla via dalla strada.

 

A la semaine de la critique

 

16 Mai Brodeuses de Eléonore Faucher - 16/05/2004
   Avec ce film, Eléonore Faucher nous offre un cinéma parlant de la filiation, du deuil et de l'amour.
A 17 ans, peut-on accepter de voir son ventre porter la vie, quand la présence même de son propre corps en mutation vous paraît étrangère ?
Claire est une fille de la terre, portant des bottes et coupant des choux. Mais elle brode, telle une résistante du silence, du geste sensuel, de la beauté et de la sophistication. Elle brode pour combattre cette terre, cette rustrerie, tous ces non-dits propres à la campagne. D'une beauté sidérante, Claire respire la vie ; explose d'amour quand elle sourit.
Quand elle se fait embaucher par une mère en deuil qui vient de perdre son fils, étrangement, elles se comprennent, elles s'aiment.

Sans réellement se parler, l'amour naissant entre ces deux femmes transparaît dans les gestes, le regard et tout ce qui est palpable mais pas visible.
Toutes les deux, face à leurs broderies, déclinant les même gestes, concevant les mêmes formes, dans une sensualité plus substitut de l'acte sexuel que réel érotisme.
Avec une caméra près des corps, près de la terre, Eléonore Faucher signe un film sur le manque. Le manque d'un fils pour madame Melikian, le manque d'une mère réellement féminine dans ces gestes, dans ces atours et son regard pour la jeune Claire.
Elles se trouvent, elles s'aiment en silence dans leur même passion. Au fond, ces deux femmes se désirent, s'envient et font l'amour à chaque fil brodé.
Etrangement, c'est quand Claire couche avec Guillaume sur les herbes fraîches qu'elle semble accepter son enfant et l'idée d'être mère. Elle s'est sentie aimée, désirée dans sa grosseur et ses cheveux. Et maintenant, elle est prête à donner tout son coeur à sa fille, à son bonheur.
Je voudrais pour finir féliciter l'aspect social du film qui, sans militantisme politique, dénonce un certain déterminisme social auquel Claire échappe. Quand on aime une chose, quand on a une réelle passion, on peut sortir de sa misère pour s'envoler vers d'autres sphères.
Aimez, soyez passionnés et vous irez, d'Intermarché à Lacroix et ses défilés


Willeme Guillaume du lycée Paul-Valéry

 

SAMEDI 15 MAI

Ariane Ascaride
En direct du Festival de Cannes

             Née à Marseille, Ariane Ascaride est une habituée de la Croisette. Présente à Cannes en 1997 pour Marius et Jeannette, de Robert Guédiguian, en 1999 pour Nadia et les hippopotames, de Dominique Cabrera et en 2002 pour Marie-Jo et ses deux amours, de Robert Guédiguian, elle est à nouveau à Cannes cette année, pour présenter le film d'Eléonore Faucher, Brodeuses, en compétition pour la Caméra d'Or attribuée par le Jury de la Semaine Internationale de la Critique.

 L'histoire : Claire a dix-sept ans, habite seule et travaille comme caissière dans un hypermarché. Sa passion c’est la broderie. Elle fuit ses parents et tente de se faire sa propre vie, d’autant plus qu’elle apprend lors d’une visite chez une gynécologue qu’elle est enceinte. Et de cinq mois. Alors, elle ne se pose pas de questions : elle accouchera sous X. C’est chez madame Melikian (rôle tenu par Ariane Ascaride), brodeuse à façon pour la haute couture, qu’elle se terre pour cacher sa grossesse. Et jour après jour, point après point, à mesure que le ventre de Claire s’alourdit, se transmet entre elles plus que l’art de la broderie. Celui de la filiation.

Dossier de presse (Paris le 25 août 2004)

 

 

 

 

 

Article paru dans Sreendaily.com
 
A Common Thread (Brodeuses)
 
Allan Hunter in Cannes 04 June 2004

Dir: Eleonore Faucher. Fr. 2004. 88mins
           Assured and tenderly felt, A Common Thread (Brodeuses) announces a promising new talent in writer-director Eleonore Faucher. The story of a rural teenager coming to terms with her pregnancy and her future has some affinities with Agnes Varda's Vagabonde and the Dardennes brothers Rosetta. A Common Thread doesn't share their gritty social realist approach or emotional intensity, but is much warmer in tone and ultimately more conventional.
          It is a small film but one made with great craft, and control that gently seduces the audience with its sympathetic characters and human-interest drama. It will be of note to all festival programmers but especially those from events championing new talent and first features. It also holds enough appeal to secure some modest theatrical returns for distributors that have the resources to nurture the film and build its profile. At Cannes the film tied for the Critics' Week Grand Prix with Keren Yedaya's Or.
Graced with the frizzy ginger locks and freckles of a young Nicole Kidman, Lola Naymark is Claire, a naive teenager who finds herself pregnant and cannot decide whether she wants to keep the child. Collecting cabbages in the field of a local farmer, she is willing to do whatever it takes for her financial survival but her real talent lies in embroidery. She keeps the news of the pregnancy from  her family and the father and tells colleagues in the supermarket that her weight gain is a side-effect of her treatment for a non-existent cancer.
          When local embroiderer Madam Melikian (Ariane Ascaride) loses her son and work partner in a motorbike accident, Claire approaches her for a job. The core of the film becomes the bond that develops between a woman whose child has died and a girl anxious about a child that has yet to be born.
          Attractively photographed by Pierre Cottereau, Brodeuses also has an unusual element in the embroidery commissions that the women make together. Melikian has worked for some top haute-couture designers and there is an obvious metaphor in the threads of their joint endeavours creating personal connections between the two of them.
          A Common Thread avoids the sentimentality of a film like How To Make An American Quilt but in lesser hands the device might have seemed laboured. Eléonore Faucher has the confidence and maturity to make it work and is immeasurably helped by the two central performances.
Naymark's Claire is independent but vulnerable and never begs for pity whilst Ascaride is typically commanding as a grief-stricken woman whose maternal instincts are reawakened by her new friend. Thomas Laroppe is also effective in a small role as Guillaume, a friend of Melikian's son who survived the accident and now senses an emotional connection with Claire.
           Faucher's desire to create a happy ending may seem a little too neat and tidy for some and there are aspects of the story that might not repay close scrutiny (namely the convenience of such a distinguished embroiderer living in the area). Still, there is nothing to spoil the pleasure of the film at the time and there is something refreshing about a director who takes such an optimistic view of the human condition and our ability to overcome all kinds of adversity.
 
 Allan Hunter à Cannes le 04 Juin 2004
 
Réalisatrice: Eléonore Faucher. Fr. 2004. 88 mn
  Avec assurance et une tendresse certaine, Brodeuses annonce un nouveau talent prometteur en la réalisatrice - scénariste Eléonore Faucher. L'histoire d'une adolescente de la campagne face à  sa grossesse et son avenir a quelques similitudes avec Vagabonde  d'Agnès Varda et Rosetta des frères Dardennes. Brodeuses ne partage pas leur approche réaliste sociale et osée ou leur intensité émotionnelle, mais a un ton beaucoup plus chaleureux et en définitive plus conventionnel.
           C'est un petit film, mais fait avec un grand professionnalisme et une maîtrise qui séduit le public en douceur avec ses personnages compatissants et son  drame d'intérêt humain. Il sera important pour tous les programmeurs de festival, mais particulièrement ceux qui défendent de nouveaux talents et les premiers longs métrages. Il suscite aussi suffisamment d'intérêt pour garantir quelques récompenses artistiques modestes pour les distributeurs qui ont les ressources d'élever le film et de construire sa notoriété. À Cannes le film s'est uni pour le Grand Prix de la Semaine de la Critique à Or (Mon Trésor) de Keren Yedaya
           Gracieuse avec ses mèches bouclées rousses et les taches de rousseur d'une  jeune Nicole Kidman, Lola Naymark est Claire, une adolescente naïve qui se retrouve enceinte et qui ne peut pas décider si elle veut garder l'enfant. Ramassant des choux dans le champ d'un agriculteur du pays, elle veut faire tout ce qu'il faut pour survivre, mais son véritable talent se révèle dans la broderie. Elle cache la nouvelle de  sa grossesse à sa famille et à son père et dit à ses collègues au supermarché que sa prise de poids est due à un effet secondaire de son traitement pour un cancer inexistant.
           Lorsque la brodeuse du pays Madame  Melikian (Ariane Ascaride) perd son fils et associé dans un accident de moto, Claire la contacte  pour un travail. Le coeur du film devient le lien qui se développe entre une femme dont l'enfant est mort et une fille anxieuse au sujet d'un enfant qui doit cependant être mis au monde.
           Photographié d'une manière attrayante par Pierre Cottereau, Brodeuses a aussi un élément inhabituel dans les comités de broderie que les femmes exécutent ensemble. Mme Melikian a travaillé pour quelques grands stylistes de la  haute couture et il y a une métaphore évidente dans les fils de leurs efforts communs tissant des rapports personnels entre elles deux.
        "Brodeuses" évite la sentimentalité d'un film comme "How To Make An American" mais dans une moindre mesure le procédé pourrait avoir semblé difficile. Eléonore  Faucher a la confiance et la maturité pour le faire réussir et est aidée avec bonheur par deux  interprétations essentielles.
           Claire, jouée par Lola Naymark, est indépendante, mais vulnérable et n'implore jamais la pitié pendant qu'Ariane Ascaride domine  très bien  le rôle d'une femme frappée par le chagrin dont les instincts maternels sont réveillés de nouveau par sa nouvelle amie. Thomas Laroppe est aussi efficace dans le petit rôle de Guillaume, (un ami du fils de Mme Melikian) qui a survécu à  l'accident et qui, à présent éprouve des sentiments pour Claire.
           Le désir d'Eléonore Faucher de créer une fin heureuse peut sembler un peu trop carré pour certains et il y a des aspects de l'histoire qui pourraient ne pas  récompenser son étude  minutieuse  (à savoir la proximité d'une brodeuse si distinguée vivant dans le secteur). Cependant, il n'y a rien pour gâcher le plaisir du film sur le coup et il y a quelque chose de rafraîchissant à propos d'une réalisatrice qui donne une vue si optimiste de la condition humaine et de notre capacité à surmonter toutes sortes d'adversité.
 
 
 
Traduction: Dominique Saillard Professeur au lycée d'enseignement général et technologique de Châlons-en-Champagne
 
Prod cos: Sombrero Pictures, Mallia Films
Int'l sales: Flache Pyramide
Prod: Alain Benguigui
Co-prod: Bertrand Van Effenterre
Scr: Eleonore Faucher, Gaelle Mace
Cine: Pierre Cottereau
Ed: Joele Van Effenterre
Music: Michael Galasso
Main cast: Lola Naymark, Ariane Ascaride, Marie Felix, Thomas Laroppe, Arthur Quehen, Jacky Berroyer


 

PREMIERS PLANS
                            Festival d'Angers

              Ariane Ascaride, femme courage à l'écran notamment dans "Marius et Jeannette"  (son film qui la révélé au public) de Robert Guédigian, l'homme dans de sa vie. Femme courage également dans "Drôle de Félix" d'Olivier Ducastel et Jacques Martineau ou plus récemment dans "Nadia et les hippopotames" de Dominique Cabrera, Ariane Ascaride était invitée à présenter une lecture publique de scénario de "La Brodeuse" écrit par Eléonore Faucher. Elle sera également présente en clôture de festival avec l'avant-première de "Ma vie à Rouen" d'Olivier Ducastel et Jacques Martineau.

Eléonore FAUCHER
 
Après des classes préparatoires cinéma à Nantes, Éléonore Faucher intègre l’école Louis Lumière en 1991. Durant ses études, elle réalise un premier court métrage, Les toilettes de Belle-ville, primé au festival de Créteil, puis au 20e court de Paris, ainsi qu’au Festival de Valenciennes. En 1998, elle réalise un second court métrage plus personnel, Ne prend pas le large. Elle commence l’écriture de Brodeuses en 2002, qui reçoit l’aide à la réécriture du CNC et le soutien de la Fondation Gan.

 
After cinema preparatory classes in Nantes, Éléonore Faucher enters Louis Lumière school in 1991. During her studies, she directs a first short-film, “Les toilettes de Belle-ville”, awarded at the Créteil festival, then at the « 20th short » of Paris, also at the Valenciennes festival. In 1998, she directs a second short-film which is more personal , “Ne

prend pas le large”. She begins the writing of “Brodeuses” in 2002, which receives the rewriting help of the CNC and the support of Gan Fondation.
 

Note de la réalisatrice.
 
      Un jour, après avoir fait une simple reprise de chandail, j'ai commencé à écrire Brodeuses. C'est le mouvement de ma main et du fil qui m'ont lancée, et comme Claire dans le scénario, j'espérais que quelque chose d'unique et de très beau sortirait de ce geste. Le chandail a aussi son importance. Il venait de ma mère. Elle l'avait tricoté il y a plus de trente ans, et me l'avait confié quand j'étais enceinte.
        Après avoir supporté vaillamment ses débordements charnels, avec un peu d'espoir, il endurerait encore les miens ! Depuis, je lui ai dit de garder ses pulls. Mais mon inspiration tourne toujours autour de mes parents et de la transmission.
        Dans Brodeuses, j'ai voulu rendre l'odeur de ce terreau sans lequel aucune plante ne pousse et que Mme Melikian enrichit pour aider Claire à s'épanouir.
        J'ai voulu que leur histoire soit magnifiée à l'écran. Que la mise en scène, les images, le son, la musique rendent avec force le lyrisme, parfois onirique, qui vient en contrepoint de la rudesse derrière laquelle ces deux femmes se protègent.

Director's note
 
       One day, after darning a hole in a sweater, I started writing Brodeuses. The movement of my hand and the thread set me off and, like Claire in the screenplay, I hoped that this gesture would lead  to something unique and very beautifull. The sweater has its importance too. My mother had given it to me. She had  knitted it more than thirty years before and had passed it on to me when
I was pregnant.
          After bravely bearing the swelling of her body, with a little hope, it would manage to endure mine ! Since then, I have told her to keep her sweaters. But my inspiration continues to revolve around my parents and the notion of transmission.
          In Brodeuses, I have tried to get across the scent of the soil without which no plant can grow and which Mrs Melikian enriches to  help Claire to bloom.
          I wanted their story to be idealized on the screen, with the direction, photography, sound, and music contributing strongly to the lyricism, dream -like at times, that serves as a counterpoint to the severity with which these two women protect themselves.

 
BRODEUSES

 Le 3e Festival du film de Châtenay-Malabry, qui s'ouvre aujourd'hui, a pour invitée la Pologne. Jusqu'au 27 juin, cette ville des Hauts-de-Seine mettra en compétition, devant un jury présidé par l'acteur polonais Daniel Olbrychski, huit films internationaux, dont « Brodeuses », de la Française Eléonore Faucher, qui sera projeté

en plein air dans le parc de la maison de Chateaubriand, « Cligne des yeux », du Polonais Andrzej Jakimowski (photo), « La Face cachée de la Lune », du Canadien Robert Lepage, et « Mur », de Simone Bitton, un documentaire découvert à Cannes. Un colloque sur « le paysage du cinéma polonais », des films polonais inédits, des films du réalisateur d'animation Piotr Kamler complètent la manifestation avec, encore, la présentation en avant-première du nouveau film de Ken Loach, « Just a Kiss », et celle d'un court-métrage de et avec Maurice Pialat, jusqu'alors inédit, « Drôles de bobines ».


Article paru dans "Allocine.com"

 
          Claire a 17 ans. Elle a toujours vécu dans la campagne nantaise avec ses parents quand elle se retrouve enceinte de cinq mois et demi sans l'avoir voulu. Elle décide d'accoucher sous X. C'est alors qu'elle rencontre Madame Melikian, brodeuse à façon pour la haute couture, qui lui apporte un nouveau regard sur la vie.

 

Article de Jean-Luc Wachthausen parut dans le Figaro du
[24 mai 2004] , et auquel j'adhère en tous points. Je cite

"Pas de doute, Cannes aura été jusqu'au bout un véritable forum

politique, de Sarajevo à l'Afghanistan, de la Maison-Blanche au Moyen-Orient, laissant de côté les bons sentiments ou les bonnes intentions pour opter vers un radicalisme affiché qui plonge le cinéma non plus dans le domaine subversif de l'art mais dans celui, plus irrationnel de l'engagement moral entre le bien et le mal, le faux et le vrai, l'ombre et la lumière, etc. "
Commencé sous la menace des intermittents qui se sont pliés bon gré mal gré au dialogue instauré par le ministre de la Culture, Renaud Donnedieu de Vabres, il s'achève spectaculairement avec une palme d'or très discutable, plus politique que cinématographique, plus choc que légitime et sans doute plus utile à Michael Moore qu'au festival lui-même, pris très souvent en otage par un jury soucieux d'imposer ses marques."
 


Un film d’Eléonore Faucher
« Brodeuses »

Françoise MAUPIN, mercredi 13 octobre 2004

       Claire, 17 ans, belle chevelure rousse et caractère rebelle, rêve d’un autre destin que celui qui s’offre à elle : être caissière dans un supermarché et fille-mère de surcroît. Elle décide d’accoucher sous X. Mais Claire a son jardin secret : elle aime la broderie. Elle va sonner à la porte de Mme Mélikian, qui exerce ce métier pour les maisons de haute couture. Celle-ci, qui vient de perdre son fils, a besoin d’une assistante.
CRITIQUE.
              Avec une histoire pareille, on pourrait facilement tomber dans le mélodrame naturaliste. Il n’en est rien. Eléonore Faucher, dont c’est le premier film, adopte les méthodes de ses personnages : elle peaufine en douceur. Entre ces deux femmes blessées, celle qui pleure un enfant perdu et celle qui refuse celui qu’elle porte, le contact passe petit à petit au fil d’une drôle de passion commune : celle de transformer à force de patience et d’imagination un vulgaire bout de chiffon en une pièce de rêve. Ce film a une qualité rare : il donne sa place au temps. Entre ces deux femmes, se tisse une relation faite de silences, de non-dits et de complicité partagée. Les deux actrices, Lola Naymark et Ariane Ascaride, sont toujours juste dans ce film qui raconte non seulement l’apprentissage d’un métier, mais aussi celui d’une vie.

 


Cabourg, 10 au 13 juin 2004:       
 
            
 
           le Festival du Film de Cabourg... de nombreux films en compétitions, sont attendus: Ariane Ascaride, Josiane Balasko, Nathalie Baye, Bérénice Béjo, François Berléand, Richard Berri, Samuel Le Bihan, Irina Björklund, Julien Boisselier, Sandrine Bonnaire, Caroline Bottaro, Sami Bouajila, Isabelle Broué, Patrick Bruel, Cécile Cassel, Emma de Caunes, Garance Clavel, Mathieu Demy, Grégori Dérangère, Dominique Deruddère, Lorant Deutsch, Adrien De Van, Dinara Droukarova, Nadia Fares, François Favrat, Eléonore Faucher, Zoé Félix, Stéphane Freiss, Georg Friedrich, Sara Forestier, Jacques Gamblin, Julie Gayet, Agnès Jaoui, Abdellatif Kechiche, Thierry Klifa, Andreï Makine, David Moreau, Lola Naymark, Safy Nebbou,

Laura Smet, Steve Suissa, Angelo Torres, Arnaud Viard, Karin Viard, Stéphane Vuillet, Jonathan Zaccai …

 

Affiche officielle du Festival de Deauville 2004

LE PRIX MICHEL D'ORNANO
          Le Prix Michel D'Ornano - décerné par un jury international composé de journalistes anglo-saxons (Joan Dupont – International Herald Tribune, Charles Masters – Hollywood Reporter, Lisa Nesselson – Variety, Keith Richburg – Washington Post, Nancy Tartaglione – Screen International , Dana Thomas – Newsweek et du président Jean-Guillaume d’Ornano - sera remis à Deauville le Dimanche 5 septembre 2004 au film : BRODEUSES d’Eléonore Faucher avec Lola Naymark et Ariane Ascaride. (Pyramide sortira le film le 10 octobre 2004)
LA MPA (Motion Pictures of America) remettra le prix à la réalisatrice Eléonore Faucher avant la projection du film au Casino de Deauville.

          Ce prix, dédié à la mémoire de Michel d’Ornano (ancien ministre, maire de Deauville et fondateur du Festival du Cinéma Américain), a été créé en 1991 par les compagnies membres de la Motion Picture Association (les " majors companies " de production et distribution de films américains) afin de récompenser un premier scénario français. Depuis 1998, ce prix est attribué à un premier scénario français mais cette fois adapté à l’écran, permettant ainsi d’aider à sa reconnaissance, sa promotion et son exportation. Siegfried l’avait emporté cette année-là pour " Louise (Take 2 )", Florence Vignon et Stéphane Brizé pour " Le bleu des villes " en 1999, Virginie Wagon pour "Le secret" en 2000, Gilles Paquet-Brenner pour " Les jolies choses " en 2001, Claude Duty pour "Filles perdues, Cheveux gras" en 2002, et Julie Bertolucci pour " Depuis qu’Otar est parti " l’année dernière.

 

 Lu dans le site du groupe Dataciné:
                  Le prix Michel d'Ornano décerné par un jury international composé de journalistes anglo-saxon a été remis à Deauville le dimanche 5 septembre au film Brodeuses d'Eléonore Faucher avec Lola Naymark, Ariane Ascaride.

 

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Brodeuses

De Eleonore Faucher
Une belle critique de Claire SASSONIA Source: commeaucinema.com
Un regard de femme, sensible et délicat

L'une est rousse, l'autre brune. L'une a 17 ans, l'autre 50. L'une est enceinte, l'autre en deuil. Elle a perdu son fils. Quand la jeune Eléonore Faucher se penche le thème de la filiation, elle filme la confrontation de deux femmes diamétralement opposées, mais réunies par une passion commune : la broderie. La cinéaste met en lumière ce métier de l'ombre, fait de patience, de délicatesse et de minutie. Pourtant, outre la broderie, il y a bien autre chose qui rapproche les deux héroïnes : la solitude. Solitude face à la mort d'un enfant, et face à la naissance. Pour exprimer à la fois la dissemblance et la communion des protagonistes, la réalisatrice joue avec les contrastes. Si l'une regrette la maternité, l'autre la refuse. La sobriété d'Ariane Ascaride semble répondre à la fougue de Claire, ses vêtements noirs font écho aux couleurs vives qu'arbore l'adolescente. Et, de fil en aiguille, la douleur se fait moins vive, l'espoir pointe le bout de son nez.

          BRODEUSES, c'est l'histoire d'une transmission. Transmission d'un métier, de la vie. Avec subtilité, la réalisatrice parvient à tisser ce lien entre les deux femmes, sans dialogues expansifs, sans effusions. Les gestes et les expressions des visages en disent plus long que tous les mots, à l'image de cette magnifique séquence où Claire offre une étole à Mme Mélikian, fruit de longues heures de travail. Sublime, Ariane Ascaride a choisi la retenue et la pudeur pour interpréter la douleur d'une mère. Même Lola Neymark, flamboyante et effrontée, préfère la réserve et la nuance à un jeu trop démonstratif.

          Seule la photographie se veut plus éloquente : elle s'enveloppe de grisaille et de brume quand chaque femme porte son fardeau, puis se pare des teintes chaudes et lumineuses d'un bel après-midi d'automne lorsque l'espoir renaît.
Tout est réfléchi, rien n'est laissé au hasard. C'est un film peuplé de symboles que nous livre Eléonore Faucher, mettant sa sensibilité de femme au service d'une œuvre sur la maternité.

Claire SASSONIA


Lu dans Arte-TV.com

Sortie du 13 octobre 2004 Brodeuses


d’Eléonore Faucher
(France, 2004, 1h30)
Avec Lola Naymark, Ariane Ascaride, Jacky Berroyer…


Synopsis : Claire, du haut de ses 17 ans, apprend qu’elle est enceinte. Désorientée, elle choisi d’accoucher sous X et de tout dissimuler à sa famille, dont elle cherche sans trop savoir

comment à s’émanciper. Elle trouve un travail de brodeuse chez madame Mélikian, qui vient de perdre son fils. Entre la jeune effrontée, peu préparée à l’existence, et la dame en noir, qui lui enseignera la patience en lui permettant de travailler avec elle sur les ouvrages de broderie, délicats et exigeants, dont on lui a passé commande, les liens commencent à se tisser.

Critique : Eléonore Faucher vient du court métrage et, par bonheur, son style n’est pas trop marqué par un quelconque courant dominant du cinéma français. Travaillant sur le mode du récit d’apprentissage et n’usant pas de l’ancrage de celui-ci dans un milieu provincial pour exploiter le vérisme le plus circonstanciel (loin, donc, d’un film comme « La Vie rêvée des anges »), la réalisatrice préfère jouer sur les silences, pour les transcender par de discrètes fulgurances oniriques qui s’avèrent plutôt réussies (les rêves de Claire, en plein questionnement).

              La pédagogie et l’enseignement des valeurs ne sont, à vrai dire, pas le fil conducteur de ce récit, un peu plus noueux qu’il n’y paraît. Quand Claire, rousse flamboyante aux formes généreuses, exhale sa féminité sans trop savoir comment la vivre, madame Mélikian, plus retenue (on découvre une Ariane Ascaride convaincante, loin de ses rôles chez Robert Guédiguian), lui répond par un silence éloquent. Peu à peu, comme par accident, en observant « ce qu’on s’apporte sans la moindre douceur, presque malgré soi », comme le dit Eléonore Faucher, les deux femmes vont se rapprocher, l’épanouissement aléatoire de Claire dans son nouveau travail se conjuguant à celui de l’enfant dans son ventre que, peut-être, elle gardera. Pour tenir le fil de cette rencontre entre deux personnalités contraires, qui peut casser à tout moment, Eléonore Faucher opte, entre le huit clos de l’atelier de couture et l’espace à ciel ouvert d’une province française regardée de manière déniaisée, pour le réalisme le moins démonstratif, trouvant en permanence le ton juste.

Julien Welter

 

Brodeuses
Deux femmes solitaires renouent les fils de leurs vies. Une rencontre miraculeuse, un premier film lumineux.

 Claire donne de grands coups de couteau dans les choux qui crèvent la terre froide. Elle aimerait bien que les bébés naissent dedans, plutôt que de s'imposer sans prévenir au fond de son ventre. Elle lave ensuite ses mains sous un pis de vache. Le lait, c'est bon pour décrasser les doigts, pas pour encombrer les seins pigeonnant dans le mohair. Enceinte involontaire à 17 ans, Claire s'attaque avec une détermination paisible à tout ce qui lui rappelle sa maternité non désirée. Jamais rageuse ni hystérique, elle se bat pour le droit au silence, à la dissimulation, à la honte même. Chez elle, le déni de grossesse est un art suprême et inaccessible.

          Comme la broderie, qu'elle pratique en cachette, le soir, après sa journée de caissière à Intermarché. Pas le genre canevas criard qui finit en coussin sur la plage arrière de la voiture. Haut les mains, peau de lapin, des paillettes et du satin, en deux trois coups d'aiguille, Claire transforme le moindre morceau de toile de jute en pièce de collection digne de chez Lesage. Son talent la mène chez Mme Mélikian, une brodeuse professionnelle aussi solitaire et douée qu'elle...

          Voilà pour la trame d'un premier film atypique, cousu de fils changeants, de toutes les couleurs et de toutes les matières. Eléonore Faucher a fabriqué Brodeuses comme un oiseau fait son nid, picorant des brins de banalité, des fétus de tristesse, des grains de rêverie. Sensible aux matières, elle a tourné son film en brodeuse, mêlant le rêche au duveteux, l'âpreté à la tendresse. Le nez collé sur son travail, elle ausculte les corps de près, puis prend soudain ses distances et contemple la beauté des êtres dans leur ensemble. Digne et atemporelle, son héroïne a l'air de voyager à travers les époques. Belle comme une Vierge de la Renaissance, elle peut brusquement s'assombrir comme une héroïne de Zola, ou s'illuminer sous son turban bleu, telle la jeune fille à la perle de Vermeer. Et quand elle chevauche sa pétrolette dans la campagne glaciale, ou alpague ses collègue sur le parking, elle ressemble à une syndicaliste de la France d'aujourd'hui...

          Cette esthétique ondoyante charge le film de mystère, multiplie les reflets éblouissants, décuple les interprétations possibles. Que doit-on cacher, que doit-on montrer, que doit-on regarder en face ? Ce n'est pas à nous de décider. La vie est pleine de basculements irrémédiables qui se chargent de prendre les décisions à notre place, semble croire EléonoreFaucher. Mais il ne tient qu'à nous de considérer ces catastrophes comme des renaissances.

          Claire a cette conviction, qui la pousse à fréquenter ses semblables. Ainsi, sous son regard, le visage tuméfié du frère de sa meilleure amie (défiguré après un accident de la route qui a causé la mort d'un garçon de son âge) prend une toute autre lumière. Cette tache de mort devient tache de naissance et encouragement au renouvellement... Le miracle a aussi lieu sur Mme Mélikian, son employeuse, triste et sombre comme une veuve de guerre, qui reprend goût à la vie par sa seule présence. Leur ouvrage finit par se transformer en croquis de biologie, lumineux et vibrionnant. Les deux femmes piquent des perles et des fils d'argent sur un tulle de mariage. Et l'on croit voir apparaître des embryons en formation...

          Sans jamais s'attarder sur l'émotion, Eléonore Faucher saisit l'éphémère dans ce qu'il porte en lui de définitif. Elle crée un climat de raideur flottante, qui n'est bizarrement jamais source d'angoisse. Et l'on se sent aussi émerveillé que le personnage incarné par Jackie Berroyer, qui s'interroge face à une noix : « Peut-être que ça a un sens... »

Marine Landrot

  

   Premier film
 
De la belle ouvrage, brodée au point de croix.
 
          La cinéaste Eléonore Faucher signe une oeuvre

               La cinéaste Eléonore Faucher signe une oeuvre délicate et subtile sur les rapports entre deux femmes que la broderie réunie.
 
              Une cascade de cheveux roux, des yeux bleu-vert dans un visage parsemé de taches de rousseur, un regard effronté et pourtant comme apeuré. Une présence rebelle et enfantine. Fille d'agriculteurs, Claire, 17 ans, caissière dans un supermarché, découvre qu'elle est tombée enceinte sans amour. Elle hésite, puis se décide à accoucher sous X. Dans son errance, elle propose ses services à une brodeuse de haute couture, Mme Mélikian, femme austère, de noir vêtue, sèche et sans sourire qui porte le deuil de son fils qui travaillait avec elle et s'est tué dans un accident de moto.
              La jeune fille et la femme mûre, l'apprentie et la maîtresse, mêlent leurs gestes au-dessus du métier à broder. Elles s'observent sans un mot, se jaugent, s'éprouvent. D'un regard, Mme Mélikian sent que Claire est enceinte. Elle l'accompagne, la guide sans peser sur elle, lui montre le chemin sans le lui indiquer, avec rudesse parfois. L'espoir naît dans le coeur de la femme-enfant et la confiance doucement s'installe dans l'esprit meurtri de la mère.
              De longs plans, une délicatesse de formes et de couleurs automnales, une lente subtilité donnent à ce film original et singulier une teinte unique, puisée aux sources du souvenir et de la reconnaissance. Dans cet hommage rendu à la puissance de la transmission et au fil qui nous lie aux générations précédentes dont nos gestes sont le prolongement, Eléonore Faucher accomplit une oeuvre de mémoire qui passe par la relation entre ces deux femmes. Elles se rapprochent l'une de l'autre, à petit pas, au point de croix, accordées progressivement aux nécessités d'achever un ouvrage pour les grands couturiers, de mener à bien leur activité de l'ombre et d'en retirer plaisir et fierté.
              La réalisatrice laisse glisser sa camera sur un brocard arachnéen, grêlé de perles (qui fait penser à"l'explosante fixe" des surréalistes) et s'insinue dans les nuances de ce métier à broder qui prend de l'ampleur au fur et à mesure que le ventre de Claire s'arrondit. L'air buté de l'adolescente laisse place, peu à peu, au sourire épanoui de la jeune femme qui s'assume et accepte les conséquences d'un moment d'égarement auquel son besoin d'amour l'a conduit.
              Film de femme, sur un métier de femmes, discret et silencieux: <<la couture est une métaphore du cinéma>>, admet la cinéaste qui ne craint pas d'allonger ses plans pour donner du temps au temps, un luxe dans le cinéma d'aujourd'hui. La gravité légère qui accompagne la grossesse de Claire (Lola Naymark) et l'acceptation progressive du deuil de Mme Mélikian (Ariane Ascaride) confèrent une belle épaisseur à cette oeuvre fine et superbement ourlée qui a remporté le grand prix de la Semaine de la critique à Cannes.
 
              Jean-Claude RASPIENGEAS.
Journal La Croix du mercredi 13 octobre 2004.


Article de "Pélerin" du jeudi 14 Octobre 2004

 
Brodeuses
 
              Il y a toujours quelque chose d'émouvant à découvrir le premier long métrage d'un jeune auteur, lorsque ce film incarne,

comme ici, la promesse d'un ton personnel et d'un bel univers. A l'image du magnifique travail de broderie accompli par les deux <<petites mains>> de l'histoire, Brodeuses, d'Eléonore Faucher,tisse et noue, séquence après séquence, des liens touchants et fragiles entre les personnages de l'histoire. Claire (LolaNaymark) a 17 ans quand elle se découvre enceinte de cinq mois. La jeune fille prend trop vite la décision d'un accouchement sous X, en affrontant seule ce choix difficile. Parler à sa mère lui est pesque impossible. C'est auprès d'une certaine Mme Mélikian (Ariane Ascaride) que cette <<presque enfant>> trouve finalement refuge. Cette brodeuse, employée par les plus grandes maisons de couture, vient de perdre son fils victime d'un accident de la route. Entre cette mère en deuil et cette jeune fille au ventre arrondi se joue un drame émouvant. Apprentissage d'un art exigeant, et héritage du sentiment précieux et intime de la maternité.... Sur fond de paysages rudes emprunts de nature et d'hiver, Eléonore Faucher tire les fils de sa mise en scène, sans jamais forcer de peur de l'accroc. De ce souci de délicatesse, naît une oeuvre à la fois simple et subtile, que l'on garde très longtemps en soi.
 
E.W

Ciné Mardi - 5 Octobre      31-08-2004
BRODEUSES
 
FRANCE 2004 - 1H30
Semaine de la Critique Cannes 2004 - Exclusivité

Tourné en grande partie sur Angoulême, ce film est présenté à l’initiative de Poitou-Charentes Tournages. Il sera suivi d’un débat en présence de Eléonore Faucher qui interviendra le lendemain auprès des élèves Cinéma-Audiovisuel au LISA.

 Réalisatrice Eléonore Faucher
Scénario Eléonore Faucher, Gaëlle Macé
Photo Pierre Cottereau
Musique Michael Galasso
Interprètes Ariane Ascaride (Mme Melikian), Jackie Berroyer (Mr. Lescuyer), Lola Neymark (Claire), Marie Félix (Lucile), Thomas Laroppe (Guillaume)

 

Série d'avant-premières en Seine-Saint-Denis (15-21 septembre)

Deux mois avant la 9ème édition des Rencontres Cinématographiques de la Seine-Saint-Denis (12-28 novembre), l'association Cinémas 93, qui fédère une vingtaine de salles art et essai publiques du département, propose du 15 au 21 septembre une nouvelle série d'avant-premières. Pour la quatrième année consécutive, l’association et les salles concernées font partager leurs coups de cœur de la rentrée. Parmi les films retenus, de nombreuses réalisations dévoilées en mai dans les différentes sections cannoises comme Brodeuses d’Eléonore Faucher, Comme une image d’Agnès Jaoui, Quand la mer monte de Gilles Porte et Yolande Moreau, Tropical Malady

d’Apichatpong Weerasethakul ou encore Mon trésor de Keren Yedaya. A noter la présence d'invités à la plupart de ces séances exceptionnelles.

 Le Programme : (sous réserve)
Brodeuses
Mercredi 15/09 à 20h45 à L’Etoile de La Courneuve
Vendredi 17/09 à 20h à L’Ecran de Saint-Denis
Dimanche 19/09 à 18h à l’Espace 1789 de Saint-Ouen

 

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           Paroles et critiques de jeunes
               Avec le film A ce soir, la mort et le deuil deviennent réalités pour cinq jeunes.
Et dans Brodeuses, ce sont la naissance et la vie qui offrent, pour des collégiens, un autre versant d'une même journée de

pratiques  et découvertes..
Brodeuses
Sabri, Céline, Sophia et Sabine, du Cap-d'Ail, ont utilisé tout un arsenal multimédia - vidéo, radio et Internet -, pour vous présenter leur point de vue sur le film Brodeuses d'Eléonore Faucher, projeté à la Semaine internationale de la critique.


Le film d'Eléonore Faucher sera présenté le Sam 26 Juin 2004, à 20h15 Grande salle soirée Fondation GAN au Festival de La Rochelle.

 
BRODEUSES

 On ne peut pas dire qu'il en impose le premier film de Eléonore Faucher. Peu ou pas de battage médiatique, un sujet mince, une actrice principale inconnue... Et pourtant sa modestie même nous le rend attachant et en ces temps où on flatte trop souvent le chaland dans le sens du poil.
Prenons le temps d'évoquer Brodeuses, un petit bout de pellicule qui

ne cherche jamais à plaire mais qui y parvient pourtant. Evacuons dès à présent cette fausse piste, Brodeuses qui met en scène une jeune fille enceinte ayant l'intention d'accoucher sous X n'est pas un film sur le rejet de la maternité. Jamais la réalisatrice ne consent à s'écarter de son sujet en évoquant l'avant-grossesse de Claire, ni en cherchant à révéler ce qui motive ce geste. Le sujet du film le voici : Claire, pour avoir la paix, s'écarte de tout le monde et se rapproche de Mme Mélikian, brodeuse de son état, et qui vient de perdre son jeune homme de fils, pour lui proposer ses services d'assistante. Bien sur, on aura vite compris la métaphore de la broderie, deux personnes farouches apprennent à se connaître, à tisser des liens... Dans la mesure où cette analogie est parfaitement assumée, elle est facilement acceptée d'autant plus qu'elle est la matière même du film.

              Autour d'un travail commun qu'elles pratiquent chacune à sa manière, l'une avec la rigueur technique de son savoir, l'autre autodidacte procédant par instinct, ces deux têtes dures se lègueront chacune un enseignement modeste mais essentiel : Claire accceptera son destin de mère et Mme Mélikian parviendra enfin à faire le deuil de son fils En fin de compte, elles accomplissent le même élémentaire mouvement vers la vie.
              Si Brodeuses pâtit par moments de faiblesses d'écriture et d'un symbolisme par trop évident, ces défauts de première oeuvre sont compensés par une mise en scène qui sans être révolutionnaire parvient à faire oublier l'austérité de l'ensemble avec de belles séquences de broderie qui alternent musique et sons d'ambiance et laissent ainsi respirer le film par lui-même.
               Brodeuses c'est aussi la révélation d'une actrice, Lola Naymark qui sans chercher à prouver quoi que se soit offre au personnage l'élan de ses 17 ans et c'est beaucoup grâce à elle que l'on est touché par Claire, cette jeune fille que la grossesse précoce change rapidement en femme.
              Pour toutes ces raisons, il convient de donner sa chance à Brodeuses, un film bien plus séduisant que n'importe quel Arsène Lupin.
Pierre Lucas le 24 octobre 2004


Brodeuses           

  Pour son premier film, Eléonore Faucher signe une histoire forte et touchante, marquée par une vraie personnalité et portée par deux actrices extraordinaires.

              Claire (Lola Naymark) a dix-sept ans, elle travaille comme caissière à Intermarché, ne vit plus chez ses parents et a une passion dévorante : la broderie. Quand elle découvre qu'elle est enceinte, elle se réfugie chez Madame Melikian (Ariane Ascaride), brodeuse à façon pour la haute couture, qui vient de perdre son fils et la prend sous son aile. Une profonde amitié va naître entre ces deux femmes, basée sur la transmission du savoir et d'une certaine filiation par procuration.

              Pour son premier film, Eléonore Faucher n'a pas hésité à s'attaquer à un sujet difficile mêlant dimension humaine et sociale. Loin des facilités cinématographiques habituelles, Brodeuses va chercher au plus profond de son histoire (et du talent de ses actrices) une sensibilité extrêmement touchante, sans que rien des difficultés de la "vraie" vie ne soit gommé ou embelli.

              Récompensé au printemps dernier par le Grand Prix de la Semaine de la Critique à Cannes, Brodeuses mérite de trouver son public. Un public qui aime le cinéma, qui aime les acteurs, qui aime les auteurs qui ont une personnalité.


Joël Fompérie
© Jowebzine.com - Octobre 2004


"Brodeuses", d’Eléonore Faucher 

 
Exécuté à points serrés, « Brodeuses », premier film d’ EléonoreFaucher, raconte la rencontre miraculeuse de deux écorchées autour de travaux d’aiguilles. Rencontre avec la réalisatrice.

Bel ouvrage
 
Genèse d’un titre
« “Brodeuse” au singulier était mon titre de travail, mais un certain nombre de personnes ont rechigné devant sa sonorité brute, pas très attirante. Alors j’ai cherché autre chose, je me suis arrêtée un instant sur “Du bout des doigts”, qui évoquait à la fois les gestes des mains et la pudeur du film, puis je suis revenue à mon point de départ, à cette phonétique rugueuse qu’on retrouve dans le côté “enfant sauvage” de mon héroïne avant qu’elle ne se découvre une sorte d’élégance d’âme au contact de la femme jouée par Ariane Ascaride. Quant au pluriel, il s’est ensuite imposé de lui-même puisque je raconte l’histoire d’un duo indissociable. »

Inspiration
« La concentration imposée par la broderie crée une espèce de vide qui se peuple progressivement de pensées assez peu cartésiennes, dans un processus semblable à celui de l’écriture automatique, par association d’idées. Du coup, on découvre parfois des choses auxquelles on ne s’attendait pas, et c’est ce qui arrive à ces deux femmes. »

Masculin féminin
« Les deux personnages masculins n’ont pas des rôles flatteurs : le premier laisse un enfant qui n’aura pas de père, et l’autre prive une mère de son fils. Mais ça ne correspond en rien à ma vision des hommes. Au contraire, ça montre à quel point les femmes ont besoin d’eux, soit lorsqu’ils ne sont plus là, soit lorsqu’ils leur permettent de retrouver de l’estime pour elles-mêmes – le cas de la jeune Claire lorsqu’elle comprend qu’elle peut à nouveau se révéler séduisante aux yeux d’un garçon. »

Accouchement sous X
« Je ne milite bien entendu pas pour l’abandon d’enfant qu’entraîne l’accouchement sous X, mais je suis tout à fait favorable à l’existence de cette loi, de la même façon que je suis pour l’avortement médicalisé : c’est toujours mieux que laisser mourir son enfant dans une poubelle faute de pouvoir le confier à quelqu’un ou de se faire charcuter dans la clandestinité. Sans généraliser, je pense qu’il ne faut pas déconsidérer celles qui ont recours à l’accouchement sous X : elles ont des raisons qui nous échappent forcément, elles éprouvent une culpabilité terrible et n’ont vraiment pas besoin d’être jugées. Dans ce sens, la compréhension silencieuse de Madame Mélikian vis-à-vis de Claire est peut-être une des bonnes attitudes à adopter. »

Ariane Ascaride
« Alors qu’aucune session de casting n’avait encore été organisée pour mon film, elle a donné une lecture publique du scénario au festival Premiers Plans d’Angers, dont je suis sortie totalement bouleversée. Elle m’a ensuite fait savoir qu’elle était intéressée par le rôle de Madame Mélikian, et son implication a beaucoup aidé au montage financier. »

En chantier
« Je prépare un film dont l’action se situe en Algérie en 1962, au moment des accords d’Evian. Mais son titre de travail risque cette fois de ne pas être celui que je retiendrai puisqu’il s’appelle “Quand les cigognes claquaient du bec dans les eucalyptus”... »
Propos recueillis par Bernard Achour

Bernard Achour

Un film cousu au point de croix 

Exacerbé. Deux femmes, l’une sur le point d’abandonner son enfant et l’autre qui a perdu son fils. Un premier ouvrage de dame qui ne fait pas dans la dentelle.

Brodeuses,
d’Éléonore Faucher,
France, 1 h 28.

              Parfois, il suffit d’un plan pour savoir que ce que l’on a sur l’écran est l’oeuvre d’un cinéaste. Ainsi de Brodeuses, qui s’ouvre en travelling latéral très rapproché sur des mottes d’une terre bien grasse, s’achevant sur des mains qui récoltent des choux. Suit le visage d’une comédienne (Lola Naymark), rousse, au visage agréablement tacheté de son. Nous sommes au ras des choses, du corps, sans rien savoir de cette jeune femme que l’on retrouve aussitôt, sans que les données soient liées, caissière d’une grande surface, un Intermarché, ce sera dit plus tard, du côté d’Angoulême, ce sera pour plus tard aussi. Qu’un personnage aussi transparent, au sens physique du terme puisque n’arrêtant pas le regard (elle s’appelle d’ailleurs Claire), puisse déjà avoir son mystère est chose trop rare pour ne pas être mentionnée.

              D’emblée, on ne peut que s’attacher à elle, ce qui n’est pourtant pas aisé tant ce paquet de nerfs tient de l’oursin, Sandrine Bonnaire dans Sans toit ni loi si l’on veut. « Il y a toujours un truc qui fait que je ne peux pas avancer », dit-elle à un moment. Enceinte de cinq mois et demi, elle renvoie dans les cordes la gynécologue qui tente de lui prodiguer conseil. Le père de l’enfant ? Elle a fait une croix dessus, on peut comprendre d’ailleurs tant le garçon pue l’immaturité. Quant à la famille de Claire, mieux vaut éviter, à l’exception du petit frère, puisqu’elle n’est pas informée de la grossesse. Pendant une demi-heure, nous sommes seuls face à elle, avec elle, en des plans le plus souvent rapprochés qui mettent en valeur sa sensibilité d’écorchée. Qu’on imagine Isabelle Huppert dans la Dentellière (pour la carnation de l’héroïne comme pour le cousinage entre les titres) échappant à la caméra de Goretta pour se trouver enserrée entre Agnès Doublet et Orso Miret. Au-delà, la Mouchette de Bresson affleure, sinon que Éléonore Faucher ne refuse ni l’emploi de la musique ni le jeu entre divers types de focales, un pied dans le mélodrame dolent l’autre dans le naturalisme exacerbé.

              Après, les choses se structurent avec l’arrivée d’un nouveau personnage qui sera traité à égalité, Mme Melikian (Ariane Ascaride), brodeuse de son état. Là encore, il suffit d’un plan, sur les bas couture d’une autre époque comme sur la multiplication des paires de chaussures rangées dans un escalier de cave, pour faire sentir charnellement ce que la suite confirme. Mme Mélikian a travaillé pour les plus grands couturiers.

              Entre Claire, qui ne sait encore si elle va abandonner son enfant, et l’Arménienne qui vient de perdre son fils, une symétrie pointe. Il serait trop simple qu’elle débouchât sans heurts sur une amitié. Avec ce premier long métrage, Éléonore Faucher s’inscrit d’emblée dans la liste des réalisateurs à suivre.

Jean Roy


Le journal l’Humanité.


Article paru dans l'édition du 13 octobre 2004.


 

Quand l’émotion tient à un fil 

              Avec Brodeuses, son premier long métrage, Eléonore Faucher tisse méticuleusement, plan par plan, un hymne à la vie des plus prometteurs.


              La trame de Brodeuses tient dans la rencontre de deux existences opposées. Claire (lumineuse Lola Naymark), 17 ans, caissière dans un supermarché de province, prétexte les effets secondaires d’un traitement du cancer pour expliquer sa soudaine rondeur. En réalité, elle est enceinte. Cinq mois déjà, trop tard

 pour avorter: Claire accouchera sous X et, pour cacher sa grossesse jusqu’à son terme, se fait engager comme apprentie chez Mme Mélikian (Ariane Ascaride), brodeuse à l’ancienne pour des maisons de haute couture.


              Mme Mélikian, c’est l’opposé de la promesse de vie portée malgré elle par Claire, de sa chevelure flamboyante, de ses vêtements colorés. Mme Mélikian porte le noir du deuil de la tête aux pieds depuis le décès de son fils unique; elle-même n’est qu’une morte en sursis tentée par l’irréparable. Mais, qu’elles utilisent des pièces de métal ou de fourrure pour une étole, ou des perles et de la nacre pour une robe de prestige, Claire et Mme Mélikian sont habitées par le même amour du travail bien fait.


Le ventre rebondi de l’une, la mort dans l’âme de l’autre, et l’insoupçonnable puissance de la vie: tel est le métier sur lequel se penche la scénariste et réalisatrice Eléonore Faucher. Mais qu’est-ce qui fait d’un assemblage de fils, d’une succession de séquences, une œuvre d’art? Des petits riens. Des non-dits, des effleurements de mains, des révélations à travers la transparence de l’étoffe, des regards qui suffisent à exprimer la complicité, l’amour maternel, le pardon. Ainsi, point par point, plan par plan, le film marie la précision de l’écriture, la constance de la mise en scène, le goût des matières, d’où naît une indéniable émotion. «C’est une fille», finit par dire Claire de son enfant. «C’est une cinéaste», dira-t-on de celle qui a conçu Brodeuses.

              
          Récompensé... Grand Prix de la Critique au festival de Cannes 2004, le film a également reçu le prix Michel D'Ornano Le chandail révélateur Après avoir réalisé deux courts-métrages ("Les toilettes de Belleville" et "Ne prend pas le large"), Eleonore Faucher met en scène son premier long-métrage avec Les Brodeuses ; elle explique : "Un jour après avoir fait une simple reprise sur un chandail, j'ai commencé à écrire Brodeuses. C'est le mouvement de ma main et du fil qui m'ont lancé, et comme Claire dans le scénario,j'espérais que quelquechose d'unique et de très beau sortirait de ce geste.

J'ai mis presque trois ans à écrire le film. Mon inspiration tourne toujours autour de mes parents et de la transmission "La métaphore du fil... Au coeur de l'histoire, le fil est très omniprésent dans Brodeuses. Symbolisant la filiation, le renouvellement de génération, le film s'est fait juste un an après que la réalisatrice eut accouché de sa fille que sa grand-mère parte en maison de retraite. Le choix de Claire La réalisatrice explique que la jeune actrice Lola Naymark correspondait exactement à la description de Claire dans le scénario, avec ses cheveux roux flambloyants, et son air effronté. "Lola était une évidence. C'est déjà une formidable comédienne, avec à la fois beaucoup de fraîcheur et beaucoup de métier". Avant de jouer aux côtés d'Ariane Ascaride dans Brodeuses, elle avait tourné avec Omar Sharif dans Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran de François DupeyronLa broderie tisse la toile... La couture est vraiment dans le film, une métaphore du cinéma. Eleonore Faucher, la réalisatrice commente : "Quand on voit un film, on ne s'imagine pas le travail des techniciens. De même quand on voit un mannequin qui défile sur un podium, on ne s'imagine pas les heures de travail des petites mains qui sont derrière. Dans le film la broderie joue comme un journal intime, elle exprime ce qui habite les personnages."

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Brodeuses de Eléonore Faucher   
                 Le plus réussi dans le premier film de cette jeune réalisatrice française, c’est la capacité à nous émouvoir. A nous procurer cette belle et véritable émotion qui vous étreint soudain la gorge sans que vous compreniez tout à fait pourquoi. Quand deux mains se frôlent en signe d’apaisement et de pardon, quand une étole devient un présent de remerciement ou encore quand deux femmes se penchent sur un travail commun, alors le film offre ses meilleurs moments.
                Un film en fait très paradoxal, qui ne facilite pas le jugement : car a priori qualifié d’aimable et d’abouti, Brodeuses à la réflexion et au recul comporte bien des imperfections. Drôle de qualificatif pour un film qui se veut justement parfait dans sa forme léchée et un tantinet besogneuse qui noie le spectateur sous un déluge de détails esthétiques (voire esthétisants) qui surchargent inutilement une histoire que l’auteur a pourtant voulu sobre, peu bavarde et intemporelle. C’est presque étrange aujourd’hui que quatre-vingt-dix minutes s’écoulent sans que la sonnerie d’un portable ne résonne.

                   Claire est une jeune fille indépendante et rebelle, pas décidée à se laisser faire. Lorsqu’elle apprend sa grossesse, dont l’origine reste floue, elle décide de ne pas garder l’enfant à l’issue de son accouchement. Pour dissimuler son état à son entourage et à sa famille, elle arrête son travail de caissière au supermarché local. Elle profite de ce temps disponible pour reprendre contact avec Madame Mélikian, une brodeuse réputée, pour laquelle elle a déjà exécuté de menues tâches il y a une année. Cette femme seule et enfermée dans son récent chagrin – son fils est mort suite à un accident de moto – accueille Claire sans chaleur excessive. Réunies par une même passion : celle de la broderie artisanale pour la haute couture, les deux femmes s’apprivoisent. Entre celle qui refuse d’être mère et celle qui doit accepter de ne plus l’être, la complicité et l’amitié s’établissent, d’autant plus facilement que Claire peu proche de sa mère qui ne semble pas avoir remarqué son état, est en recherche inconsciente d’aide et de conseil. Bien vite, Madame Mélikian devient une mère de substitution pour la jeune fille.
Alors que l’image est un camaïeu impressionnant de couleurs automnales, de bleus et de verts tendres, déclinées aussi bien dans les paysages et les intérieurs que dans les vêtements, les dialogues et l’expression des actrices sont étrangement discrets, privilégiant la portée d’un regard ou d’un geste. On est donc étonnés que la sensible Eléonore Faucher n’ait pas opté pour un traitement un peu moins exhibitionniste et appliqué.

               Ce qu’elle a par contre très bien maîtrisé, c’est le choix et l’utilisation de ses acteurs. Dans le rôle de Claire, la débutante Lola Neymark est remarquable : flamboyante et effrontée, elle illumine le film de bout en bout. Ariane Ascaride dans une sobriété inhabituelle et un jeu intériorisé compose une Madame Mélikian à la fois fragile et solide et parvient à tenir éloignée sa participation envahissante dans le travail de Guédiguian

                 Dans sa conception et sa facture, Brodeuses renvoie aussi à un autre film récent : La femme de Gilles, où là aussi le naturalisme était à l’œuvre. En plaçant son histoire dans le monde particulier, presque retranché, de l’artisanat, loin de l’agitation et des bruits futiles de la ville, Eléonore Faucher a fait de son premier long métrage un joli écrin dans lequel l’amour du beau et du travail bien fait peut aussi servir de passerelle entre des êtres en difficulté passagère.
              Brodeuses, qui a reçu le Grand Prix de la Semaine de la Critique au dernier festival de Cannes, est un film très féminin par son histoire et son traitement, donc poétique, sensible et émouvant. Indéniablement, sa réalisatrice a un regard et un savoir-faire. Sans être un film haute-couture, c’est de la belle ouvrage ciselée et efficace mise au profit d’une histoire âpre et profonde. Et après tout, c’est déjà pas si mal…

Patrick Braganti
Français – 1 h 28 – Sortie le 13 Octobre 2004
Avec Lola Naymark, Ariane Ascaride, Thomas Laroppe

              Film intimiste, Brodeuses surprend par la qualité de ses images. Le directeur de la photographie : Pierre Cottereau tisse un cadre somptueux avec les couleurs chaudes de la campagne en automne. Il joue avec les lumières naturelles et magnifie la nature. Ici, pas de place au hasard, les clins d’œil à la peinture flamande sont trop nombreux.

              Posé sur ce superbe décor, les personnages brillent par leur simplicité leur humanité. Manque d’assurance, remise en cause, ils doutent, parlent peu.
Cette économie des mots donne au film une certaine lenteur. Le long métrage épouse alors son sujet : il devient broderie lui même et le résultat ne peu s’apprécié qu’une fois l’œuvre achevée.

Brodeuses****
Le coeur à l'ouvrage
A.Lo.
Mis en ligne le 12/10/2004
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              Eleonore Faucher signe un premier film maîtrisé qui révèle Lola Naymark Claire (Lola Naymark) a 17 ans et apprend qu'elle est enceinte. Sa décision est rapidement prise: accoucher sous X. En attendant, pour cacher à tous, ses parents y compris, son état, elle quitte son travail de caissière. Elle trouve un exutoire dans sa passion pour la broderie, qu'elle peut enfin mettre en oeuvre chez Mme Melikian (Ariane Ascaride), brodeuse à façon pour la haute couture, qui vit recluse depuis la mort accidentelle de son fils.
               Tourné à Angoulême, sous la lumière si particulière du plateau charentais, «Les brodeuses» est un premier film délicat signé Eléonore Faucher, qui en a co-écrit le scénario. La broderie n'en est pas le thème mais le coeur, artisanat salvateur qui révèle les dons de Claire et Mme Melikian, une femme en devenir et l'autre qui a cru que sa vie était désormais derrière elle. Trait d'union entre elles, Guillaume (Thomas Laroppe), l'ami défiguré du fils de Mme Melikian.
              Si l'on devine rapidement où l'histoire nous mène, ce sont ses fils délicats qui importent ici, même si l'ouvrage n'est pas exempt de quelques maladresses. Sous des dehors simples, «Les brodeuses» témoigne d'une mise en scène assurée. Les mains, les visages, les nuques sont filmés en gros plans. Des touches oniriques portent l'ensemble, paysages brumeux au petit matin, magie de la mise en branle de la machine à broder, constellation de perles sur le métier à tisser.
Lola Naymark, déjà aperçue par ailleurs, y trouve un rôle à la mesure de son talent prometteur. Elle est une Claire parfaite d'un bout à l'autre, adolescente inquiète au seuil de la maternité. Le regard baissé, elle avance, honteuse de son état, mais retrouvant progressivement sa gourmandise pour la vie. Ariane Ascaride compose idéalement et avec intensité cette Mme Melikian, fleur fanée qui retrouvera progressivement son éclat aux côtés de sa flamboyante apprentie.
              Ce film a l'éclat des broderies tissées dans la cave de Mme Melikian: humble ouvrage destiné pourtant à rehausser une création de Christian Lacroix qui brillera sur les podiums parisiens.
© La Libre Belgique 2004

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Le Nouvel Observateur

 

La critique de Pascal Mérigeau
Moissonneuse-batteuse et ouvrage de dame

 

 Le noir et blanc, ça fait toujours un peu chef-d’œuvre, c’est comme ça, on n’y peut rien. Sauf quand il est charbonneux, cradingue, explosé, mais là, il faut vraiment le vouloir. Aucun doute, Delépine et Kervern l’ont voulu comme cela, leur noir et blanc. Premier effet : on se demande ce qu’on est en train de voir. Un film tourné avec une caméra cassée ? Sur de la pellicule récupérée à la décharge ? Peut-être. Et puis d’abord, qu’est-ce que c’est que cet « Aaltra » ? Facile, ça, on le découvre assez vite : Aaltra est une marque de moissonneuse-batteuse. L’histoire d’une moissonneuse-batteuse, alors ? Non, enfin oui, aussi. Face à face, deux bonshommes qui n’ont rien à voir ensemble : le premier est un télétravailleur, le second un ouvrier agricole. Ils ne peuvent pas se supporter et, au sortir de quelques péripéties, en viennent aux mains et se retrouvent tous les deux en fauteuil roulant. Le tragique de leur situation ne les rapproche pas encore, mais ça ne tarde guère, et c’est ensemble qu’ils partent sur les routes, une seule idée en tête : retrouver le constructeur de matériel agricole qu’ils tiennent pour responsable de leur malheur et exiger de lui des indemnités. Tu parles d’un truc ! Et ce que vous ignorez encore, c’est que l’entreprise Aaltra est implantée en Finlande. Voilà, c’est un road-movie en fauteuil roulant, bricolé par deux plaisantins à qui la télé a permis de se faire connaître, « Guignols de l’info  » et « Groland » pour Delépine, déjà réalisateur d’un premier film oubliable (et oublié, merci), émission rock « le Plein de super » pour le second. Ils ont bien sûr convoqué quelques copains, et s’ils n’ont pas eu tort, ils n’ont pas eu toujours raison non plus, vu que l’apparition de l’entarteur Noël Godin se révèle d’une grande banalité, mais pour le reste « Aaltra » étonne et fait rire, surprend et nettoie le regard.

 

 

 


Au bout de la route des deux compères, on trouvera Aki Kaurismäki, plus impassible que jamais, qui balance ses trois répliques en français avec 
un aplomb enviable. Mais là, pour le coup, on n’est pas vraiment surpris de le voir ici, car, toutes proportions gardées, entre celui qui est aujourd’hui un des plus grands cinéastes au monde et les deux farceurs, il y a plus qu’une connivence de circonstance : aucun doute, tous trois appartiennent à la même famille.
Bien sûr, face à cet objet filmique mal identifié qu’est « Aaltra », le premier film d’Eléonore Faucher fait un peu ouvrage de dame, et pas seulement parce qu’il y est question de broderie, mais il serait malvenu de lui en faire le reproche. « Brodeuses » est en effet un joli film, à sa manière tout aussi inattendu, et presque aussi singulier. L’histoire simple d’une jeune fille de la campagne qui cache sa grossesse à son entourage et trouve un emploi auprès d’une brodeuse dont le fils vient de mourir accidentellement. Rencontre de deux actrices, la presque débutante Lola Naymark et l’expérimentée Ariane Ascaride, l’une et l’autre très à leur affaire. Double rencontre, Claire et Mme Melikian, Lola et Ariane, dont le film fait sa raison d’être, où il puise sa force insidieuse. 
Il est difficile, sans doute, d’imaginer deux films plus différents en apparence que « Aaltra » et « Brodeuses », pourtant l’un et l’autre parlent de gens ignorés, d’une vie oubliée, passée sous silence dans les journaux et, plus encore, à la télévision. Comme quoi le cinéma, contre vents et marées, s’obstine à répondre aux ambitions qui sont les siennes depuis qu’il existe. Voilà, « Aaltra » et « Brodeuses », chacun à sa manière, sont des films qui font plaisir. 


P. M.

 

Pascal Mérigeau
Le Nouvel Observateur

 

Brodeuses

Semaine critique - Films en sélection
France / sortie le 13.10.04

              Grand Prix de la Semaine de la critique Brodeuses s'est également distingué à Deauville, en septembre 2004, en recevant le Prix Michel D'Ornano.

Un titre décerné aux jeunes cinéastes/auteurs de long métrage, qui récompense leur travail scénaristique.
              Jeune réalisatrice, diplômée de l'Ecole Louis Lumière, Eléonore Faucher signe avec Brodeuses son tout premier long métrage. Dès 1993, la réalisatrice était reconnu par ses pairs avec son film de fin d'études, Les toilettes de Belleville, quatre fois primé (dont le Prix du Jury au Festival "Films de femmes" de Créteil), et près de vingt fois sélectionné au programme de différents festivals français et internationaux (Tel Aviv, Potsdam, Edinburgh, Sao Paulo, …). De quoi placer tout son art de la mise en scène précocement en avant. Son deuxième court, Ne prends pas le large, fut réalisé dans le cadre d'un concours de scénario, en 1998. Paradoxalement, Eléonore Faucher rencontra maintes difficultés pour monter ce second projet. De fait, elle décida ensuite de passer directement au format long.
              Trois années lui ont été nécessaires à pour écrire Brodeuses, inspirée par certains sujets d'actualité encore tabous (l'accouchement sous X), par son histoire familiale (les relais générationnels) et sa propre maternité à l'âge de 25 ans. Eléonore Faucher nous explique : "Mon but était de rendre concret le risque qu'on prend en faisant un enfant, quel que soit son âge ou sa condition, ainsi que la remise en question que provoque cette responsabilité, et la perte de liberté et d'insouciance qu'elle implique". Jeune comédienne de 18 ans, Lola Naymark, qui interprète ici le rôle de Claire, a été choisie sur casting. Brodeuses est son troisième long métrage cinéma après Riche, belle, etc (Bunny Spoliansky, 1997) et Monsieur Ibrahim et les fleurs du coran (François Dupeyron, 2002). On la retrouvera au printemps 2005 dans La maison de Nina de Richard Dembo, aux côtés d'Agnès Jaoui. Un film sur les "maisons d'enfants" orphelins en période d'après-guerre.
              La participation d'Ariane Ascaride, quant à elle, s'est quasiment imposée, suite à une lecture du scénario au Festival d'Angers. D'abord sceptique, fort d'un manque de concordance entre l'image de la comédienne et le rôle de Mme Mélikian, Eléonore Faucher est littéralement tombée sous charme, après avoir assister à la composition lue de la comédienne. La jeune cinéaste se souvient : "Beaucoup de lecteurs ajoutaient de la noirceur à l'histoire, ne sentaient pas certains points d'ironie. Elle si. Tout de suite. Et sans que je lui aie dit quoi que ce soit. Moi, à Angers, j'étais comme une membrane entre elle et le public, le cœur battant. C'était la première fois que mon travail sortait du cercle professionnel, vivait l'émotion.". Dix jours plus tard, Ariane Ascaride se voyait proposer le rôle. La comédienne sera prochainement à l'affiche de Qui a dit que nous étions morts ?, une comédie de Robin Renucci et Le thé d'Ania, de Said Ould Khelifa. Un film qui, sur fond de littérature, dépeint les violences et crises sociales qui détruisent l'Algérie.
              L'Algérie, justement : c'est aussi le sujet et décor du prochain film d'Eléonore Faucher, actuellement en cours d'écriture. Plus précisément la Kabylie. Un drame, se tenant en 1962, à l'hôpital de l'emblématique Tizi Ouzou. Au centre du film : un jeune appelé du contingent en proie à l'impossibilité d'alimenter la banque de sang dont il est nommé responsable, fort des conflits de l'époque. Une nouvelle histoire de vies transmises… Le regard sensible et l'ingéniosité d'Eléonore Faucher nous laissent sans mal deviner que la boucle est loin d'être bouclée.

Sabrina

L'outsider
De la belle ouvrage
Brodeuses
              Tel un fier ébéniste, sculptant sa noble matière avant de la polir puis de la vernir, voire de la bénir, Eléonore Faucher fait ses premiers pas dans le long métrage avec un joli film très écrit, très construit, très filmé, très joué…. Presque trop.
              Témoignant d’une sensibilité à fleur de peau, cette jeune réalisatrice tisse des liens salvateurs entre deux femmes tuméfiées. La première, une jeune fille solitaire, dénie sa grossesse. La seconde, une femme seule, pleure la mort de son fils unique.

 De l’art de la broderie à celui de la filiation, il n’y a qu’un pas que franchiront ces âmes en détresse pour panser leurs plaies.
              Attentive aux variations atmosphériques, à la gestuelle, aux pulsations cardiaques et poussées de fièvre de ses héros, Eléonore Faucher avance par mouvements concentriques, filme généreusement à l’ancienne à coups de plans fixes et de panoramiques distingués et se retrouve hélas au bord du mélo… à manquer d’air, coincée entre un script très convenu et les afféteries d’une image renvoyant sans détours à la peinture flamande.
              Plongées dans de tendres clairs obscurs et contre-jours, deux comédiennesassociées : Lola Naymark, fragile beauté vermeerienne, et Ariane Ascaride, ici d’humeur un tantinet théâtrale. Toutes deux prêtes – accordées à une mise en scène de caractère et à son vernis musical sophistiqué – à fondre d’amour pour cette belle ouvrage, digne du label meilleur ouvrier de France…
Ph.L.


Brodeuses

D'Eléonore Faucher avec Lola Naymark, Ariane Ascaride et Marie Félix.
              Caissière de dix-sept ans, Claire est passionnée par la broderie. Après une visite chez le gynécologue, elle apprend qu'elle est enceinte de cinq mois. Décidée à accoucher sous X, sans en

parler à sa famille, elle se réfugie discrètement chez madame Melikian, brodeuse pour la haute couture. Petit a petit, elle va y apprendre l'art de la broderie mais aussi celui de la filiation...
              Avec ce premier film, Eléonore Faucher n'a pas choisi de filmer la détresse d'une jeune femme mais simplement son apprentissage de la vie et l'épanouissement personnel. Un sujet abordé avec finesse et douceur tout comme se construit un ouvrage en n'oubliant pas de pendre soin des différents matériaux. Ici, ce sont le travail de l'image, les couleurs et les acteurs qui sont mis en avant: Lola Naymark et Ariane Ascaride sont merveilleuses, à la fois fortes et délicates.
À travers la grossesse, la mort, la passion d'un métier ou simplement les sentiments, Eléonore Faucher réalise un joli petit film d'auteur, portrait d'une jeune femme autonome.


Broderie cinématographique

              Le plus beau film vu à Namur jusqu'ici a pour titre Brodeuses. Il s'agit d'un film français signé Éléonore Faucher, une sorte de Jeune fille à la perle contemporaine.

 Claire (l'attachante Lola Naymark) est enceinte de cinq mois. Mais elle n'a que 17 ans. Elle a décidé qu'elle abandonnerait son enfant à sa naissance, ce qui s'appelle en France accoucher sous X. Claire est brodeuse et douée. Pour se faire oublier d'une famille dont elle veut prendre ses distances, elle frappe à la porte de Mme Melikian (Ariane Ascaride), brodeuse aussi de son métier. Entre les deux va naître une relation de maître et élève qui se transforme sous nos yeux en une belle amitié. Le talent de Lola Naymark qui se métamorphose en femme devant nous a de quoi fasciner, sans parler de ces travaux d'aiguille absolument fascinants. Le film est déjà acheté au Québec par Christal Films.

 

Article du mercredi 20 octobre 2004
«Brodeuses», un bijou fait main

            En partie tourné au Studio 24 de Villeurbanne, le bel ouvrage d'EléonoreFaucher évite les grosses ficelles du tissu social. Un sacré travail de confection

              Une jeune caissière de la campagne, qui tombe enceinte à seize ans, décide d'accoucher sous X et trouve une forme de rédemption auprès d'une brodeuse arménienne (suicidaire : elle vient de perdre son jeune fils !) qui confectionne de somptueux voiles pour Lesage et Lacroix Voilà de quoi tailler un manteau de larmes pour l'automne.
C'est compter sans la finesse du travail d'Eléonore Faucher, qui relègue le tissu social en toile de fond et n'abuse jamais des grosses ficelles de la rude vie de province.
Comme Ken Loach, elle cadre serré des personnages qui ont plus maille à partir avec le chômage et les heurts de la vie que le maniement des flûtes à champagne. Comme Alain Cavalier, elle met un point d'honneur à observer un métier d'autrefois.
Mais la réalisatrice a mieux à faire que copier ses modèles. Elle se forge, dès son premier long métrage, un style à elle : elle reprise les thèmes dépressifs avec ces formidables fils conducteurs que sont l'humilité, la sobriété, la simplicité et une rigueur d'écriture quasi bressonnienne.
Sûr qu'on rigole rarement aux entournures, mais son ouvrage, ô combien moins « prise de tête » que les sujets caressés, épingle cet agaçant cinéma réaliste et jeuniste peuplé d'ados rebelles et de Rosetta va-t-en-guerre : « Brodeuses», avec son titre impossible et son casting sans façon, a l'exigence, la lenteur, la connivence féminine du travail dont elle montre l'envers du décor, la broderie.
Les acteurs, de l'inconnu aux rôles titres, parviennent à donner un côté onirique et tactile à cette intériorité.
Les dialogues sont mesurés, cassants. Un beau travail de création, pas de la haute couture flamboyante.
Au coeur de ce jeu un tantinet plombant, Ariane Ascaride fait office de star. C'est dire si on surfe sur le luxueux et la mode ! Quant à Lola Naymark, 17 ans et rousse comme son personnage, elle est l'égale de la toute jeune Huppert dans « La dentellière » de Claude Goretta.
David S. Tran


Les deux orfèvres

              « Avant de réaliser, j'ai longtemps travaillé comme assistante de chefs opérateurs. Exécuter des gestes comme celui de charger des pellicules dans le noir m'a certainement sensibilisée au travail des mains ».
Eléonore Faucher n'est pourtant pas du genre à manier l'aiguille, ni à tricoter des layettes, bien que son joli ventre rond pourrait la convertir à la pelote. « Je ne connais rien à la broderie mais je voulais parler d'un métier de l'ombre. » Quand elle pénètre dans l'atelier de « Monsieur » Lesage, grand manitou en la matière, elle est néanmoins bluffée : « De gigantesques tiroirs en bois allant du sol au plafond, des fournitures partout , j'avais envie de glisser les doigts dans les paillettes. Et il y avait ces femmes, pudiques, sur la réserve, silencieuses Tout un univers de non dit. »
              Ce monde d'humilité, elle le recrée en partie au Studio 24 de Villeurbanne, qui abrite l'atelier et l'intérieur de la maison du personnage incarné par Ariane Ascaride. Les extérieurs empruntent leurs paysages à Millery, Theizé et Gleizé que sillonne Lola Naymark. Signe particulier de la comédienne de 17 ans, aperçue dans « Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran » : une chevelure rousse. A l'image de la tignasse des trois actrices qui occupent l'esprit d'Eléonore Faucher : Sissy Spacek dans « Bad lands » de Terrence Malik, Kerry Fox dans « An angel at my table » de Jane Campion et Stéphane Audran dans « Le festin de Babette » de Gabriel Axel. Pure coïncidence ?
D.S.T

Brodeuses

De : Eléonore Faucher
Avec : Lola Naymark et Ariane Ascaride
Sortie France le : mercredi 13 octobre 2004

France, 2003, 1h28.
Grand prix de la Semaine de la critique, Cannes 2004.
Prix Michel d’Ornano
 
              Un très beau film sur l’itinéraire d’une jeune fille déboussolée et d’une femme blessée, à travers l’ouvrage partagé de la broderie et de la relation établie. Un film apaisant et réconfortant.
              Travaux d’aiguilles. S’il faut de la minutie, de la patience et de l’intelligence pour broder une étole, un voile de mariée ou une simple serviette, que faut-il pour tisser des liens avec ceux qui nous entourent ? Peut-on réparer les accrocs d’une toile comme on répare ceux que le destin fait dans nos vies ? Avec Brodeuses, la très jeune réalisatrice française Eléonore Faucher tisse, pour son premier long métrage, un chef d’œuvre. Avec de la finesse, de la subtilité, un peu de mystère et beaucoup de talent. A travers la relation que nouent Claire, une très jeune future maman qui n’ose pas accepter son enfant, et madame Melikian, une femme mûre qui vient de perdre son fils dans un accident de moto, c’est le travail de deuil et de reconstruction de quelques personnages qui fait la trame du film. Habitant dans un petit village rural où tout le monde se connaît, il n’est pas plus facile d’être jeune que de vouloir quitter une vie devenue trop douloureuse. Encore moins d’ignorer ce dont tout le monde parle à la boulangerie. Sous prétexte de broderie et de commandes à honorer, les deux femmes vont découvrir qu’elles sont indispensables pour quelqu’un. Entre maladresse et non-dit, les personnages du film voguent dans la vie qui ressurgit toujours. Sur un sujet à la fois délicat et très ordinaire - les relations entre les gens -
              Eléonore Faucher trouve un ton juste et personnel. Dans les images dont les couleurs sont choisies avec soin, de la chevelure flamboyante de Claire aux tons doux et glacés de l’automne humide à la campagne. Mais aussi dans le jeu des personnages et le scénario très achevé. Brodeuses est un film qui à beaucoup à dire mais qui ne dit pas tout et laisse à penser au spectateur. Une très belle réussite, où l’élégance des images et des émotions se mêle intimement à l’écriture très personnelle de la réalisatrice.
Magali Van Reeth

 

De gauche à droite : Gaëlle Macé (co-scénariste), Francis Girod, 
Bertrand Van Effenterre et Alain Benguigui (producteurs du film).

 

L'avis de la rédaction 
 
              Ce premier long métrage d’Eleonore Faucher, qui a d’abord été assistante opérateur, étonne par la liberté de son imagination, assumée de bout en bout avec un entêtement salutaire.

 Mettre en scène deux brodeuses dans un village, et filmer la beauté des fils, des perles et des gestes qui seront à l’origine de leur rencontre et de leur renaissance a de quoi surprendre. Jongler entre scènes silencieuses, dialogues courants et plans oniriques, aussi. S’éprouver dans la lenteur et dans un tempo double, illustré de choix musicaux tantôt d’un autre temps et tantôt contemporains, ce serait avancer en funambule. Et c’est précisément sur un fil délicat que la réalisatrice nous entraîne, envoûtés par le rythme de sa narration, la chevelure flamboyante de la lumineuse Lola Naymark, et la dureté contenue d’Ariane Ascaride. Un duo très émouvant pour une histoire subtile où la rencontre de deux douleurs donne naissance à un chef-d’œuvre intime : l’acceptation du deuil pour l’une, l’accueil d’un nouvel être pour l’autre, et la vie qui reprend ses droits pour les deux. Un très beau film.
Isabelle Kersimon

 

Eléonore Faucher et Lola Naymark.

 

"Brodeuses": l'interview de Eleonore Faucher, la réalisatrice A l'occasion de la sortie de "Brodeuses" la semaine dernière, CineMovies s'est entretenu avec la réalisatrice Eleonore Faucher...

CineMovies : Combien de temps vous a-t-il fallu pour réaliser ce premier long métrage ?

Eleonore Faucher : C’était un peu en pointillé. Avec les systèmes d’aide financière, il y a des moments de pause où on attend de savoir si on va être aidé pour continuer ou pas. J’ai commencé à écrire en juin1999. A l’issue d’une première version en juin 2000, j’ai présenté le projet pour l’aide à la réécriture au CNC. J’ai aussi présenté le scénario pour d’autres aides. Le fait de constituer les dossiers et d’attendre les réponses prend du temps. Avant, j’étais assistante opérateur et je voulais savoir si je pouvais continuer à écrire. Donc les réponses étaient importantes pour moi. Ensuite, la réécriture a duré entre un an et demi et deux ans, je ne sais pas. Puis on a présenté l’avance sur recette du CNC, et là encore on a vraiment attendu la réponse longtemps, en réécrivant des petites choses. Donc, en fait, entre l’écriture et la réalisation de Brodeuses, j’ai quand même eu le temps de bien avancer sur un autre scénario que j’aimerais bien reprendre maintenant.

CineMovies : La lecture du scénario au festival Premiers Plans a-t-elle joué un rôle ?

Eleonore Faucher  : Oui, un rôle capital. J’étais très contente que le festival me demande le scénario parce que, étant originaire de Nantes, j’avais assisté à des lectures quinze ans auparavant, environ, et j’avais adoré ces lectures, faites par André Dussolier ou Dominique Blanc. J’avais vraiment trouvé ça génial, en tant que spectatrice. On retrouvait l’ambiance de l’enfance, quand on nous lit une histoire. Et ça, on ne le retrouve jamais plus nulle part ailleurs, sauf là. Ca faisait trois ans et demi que je travaillais sur ce projet, qu’il était lu par des professionnels ou des proches qui me donnaient des conseils sur l’écriture, mais là, il rencontrait un public. Il y avait trois ou quatre cents personnes dans la salle. C’était vraiment un test pour nous. Savoir si les gens allaient sortir au bout de cinq minutes ou être captivés par l’histoire… De plus, étant de la région, je connaissais des gens dans la salle et je m’exposais d’une manière plus personnelle…

CineMovies : C’est Ariane Ascaride qui l’avait lu…

Eleonore Faucher  : Oui. Pourtant, au départ, on avait pensé à quelqu’un de plus âgé qu’Ariane. Le rôle était écrit pour une femme plus âgée. C’est donc le festival qui m’a proposé Ariane. Mais elle était jeune ! J’étais quand même ravie de faire sa connaissance. Elle avait beaucoup aimé le scénario. On n’avait pas parlé de sa manière de le lire, mais on a déjeuné ensemble et on s’est bien plu, je crois. Et, surtout, elle l’a lu. Et vraiment, je ne savais pas comment elle allait le faire. Ca aurait pu être catastrophique ; j’aurais pu me sentir trahie… Elle était sur scène ; il y avait tous les gens derrière moi… Et toutes les émotions qu’elle transmettait me traversaient avant d’atteindre le public. Et toutes les émotions du public me traversaient avant d’aller jusqu’à Ariane. J’étais un peu comme une membrane entre elle et le public, à vibrer un peu trop fort… En fait, j’ai trouvé la manière dont elle le lisait très intéressante, très juste. D’instinct, elle a placé où il fallait les touches d’ironie du personnage de Madame Mélikian, deviner ce qui était entre les lignes, et voir le scénario d’une manière épanouie. Pour moi, ça a été très émouvant, très fort.

CineMovies : J’ai pensé à Jane Campion en voyant votre film…

Eleonore Faucher : Oui, je me réfère à Jane Campion (Un ange à ma table), Terence Malik (Bad Lance, Les Moissons du ciel) ; et pas du tout à un réalisme à la française, proche de Maurice Pialat. Ce n’est pas le style visuel et sonore auquel j’avais envie d’arriver.

CineMovies : C’est donc quand elle a lu publiquement le scénario que l’idée de prendre Ariane pour ce rôle vous est venue ?

Eleonore Faucher  : J’ai laissé du temps passer, pour digérer un peu tout ça, puis j’ai proposé le rôle à Ariane. J’étais très contente qu’elle accepte.

CineMovies : Pourtant, au départ, l’idée était celle d’un personnage plus âgé…

Eleonore Faucher : Justement. Lors de cette lecture, je me suis rendu compte que ce n’était pas l’âge qui comptait, mais la transmission. Le caractère de Madame Mélikian. Ce qui était important, c’est qu’elle ne puisse plus avoir d’enfant, par rapport à ce thème de la maternité, qui est récurrent.


CineMovies : Et Lola ?

Eleonore Faucher : C’était un casting assez classique, en fait. Or il se trouve que dans le scénario, le personnage de Claire était décrit physiquement comme est Lola, avec ses cheveux, etc. Et je n’arrivais pas à en démordre, ne me demandez pas pourquoi, je ne sais pas ! Quand ma directrice de casting a lu le scénario, c’est la première personne à qui elle ait pensé, évidemment. Moi, j’ai regardé une cassette d’un téléfilm dans lequel elle jouait très bien, très juste, qui s’appelle La Colère du diable, de Chris van der Stappen. Sa voix m’intéressait aussi et voilà ! Après, on a fait des essais où elle était très bien, où elle avait lu le scénario, compris le personnage. Mais le choix, c’est un peu comme une relation amoureuse, vous savez. On ne sait jamais vraiment pourquoi on tombe amoureux de quelqu’un. On se reconnaît. On se sent.

CineMovies : Vous avez beaucoup travaillé en amont, pendant les essais ?

Eleonore Faucher  : Oui. Faire les essais nous a aussi permis de cerner le personnage. En travaillant des scènes où il se passait beaucoup de choses, comme par exemple la scène de la voiture avec Guillaume, où il y a à la fois des dialogues et des silences à jouer. Car même si la scène est très claire, même si les didascalies précisent beaucoup de choses, il y en a plein à amener, à comprendre. On a beaucoup travaillé sur les changements d’émotions, en cours de scène, sur les articulations de ces changements, pour ne pas tout brouiller. Bergman dit que dans une scène, on peut faire passer toutes les émotions, mais jamais en même temps car on ne comprendrait rien. Il faut les faire passer les unes après les autres. Celle-ci, par exemple, est presque un modèle pour ça. Au départ, c’est Claire qui a le pouvoir. Elle est très coquine. Et tout à coup, dès que c’est lui qui prend la parole et qui l’entraîne sur ce jeu d’amour, d’amant, ça la bloque, une gêne s’installe et si elle pouvait disparaître, elle le ferait ! Ca montre aussi sa jeunesse. Tout à coup, elle se rend compte que ce n’est pas du tout un jeu… Après, il y a la deuxième articulation, quand Guillaume essaie de la rassurer fraternellement et qu’il découvre, en fait, qu’elle est une femme pleine de désir pour lui. C’était une scène très importante, où la comédienne est obligée de se dévoiler beaucoup dans ces trois aspects.

CineMovies : Si votre film n’est pas à proprement parler un hommage à ces femmes que l’on appelle « les petites mains » dans le monde de la couture, il leur offre pourtant tout un éclairage superbe.

Eleonore Faucher  : Je voulais qu’elles fassent un travail de l’ombre. Il fallait qu’il y ait une reconnaissance à la fin, et l’oubli d’elles. Sûrement de manière instinctive, la broderie était aussi pour moi une métaphore du cinéma, dans le sens où j’ai été technicienne, avant. Quand on voit un film, que le générique est très long, beaucoup de gens se lèvent avant de le lire, beaucoup ne savent pas qui a travaillé sur un film. Quand on voit une mannequin sur un podium, on voit une très belle femme et une très belle robe, un grand couturier, mais pas les petites mains qui ont travaillé derrière. Pour moi, c’était important qu’elles soient des femmes de l’ombre.

CineMovies : Et elles brodent le fil de leur vie…

Eleonore Faucher  : La couture permet à la fois de se concentrer sur ses mains et de laisser la pensée partir, s’envoler. Je pense que c’est une activité qui aide Claire par rapport à sa grossesse. Et ça permet à Madame Mélikian et à elle de s’enrichir et de comprendre leurs différences. Claire brode de manière très instinctive ; elle est très animale, au début. Madame Mélikian, de manière beaucoup plus sophistiquée, précieuse. La broderie leur permet de se transmettre des choses. Partager une même passion, sans que cela passe par des mots, par une analyse psychologique ou sociale… C’est en brodant avec Claire que Madame Mélikian va de nouveau se sentir utile, se sentir rattachée à la vie et sortir de sa solitude. Et Claire découvre un autre modèle féminin que celui de sa mère, pour qui un travail implique une certaine pénibilité.

CineMovies : Quels sont vos projets ?

Eleonore Faucher  : J’ai hâte de reprendre le scénario que j’avais commencé avant de tourner Brodeuses, qui se passe en 1962, au moment des accords d’Evian, en Algérie. Il raconte l’histoire d’un jeune appelé qui vient de terminer ses études de pharmacie, se retrouve là-bas alors qu’il n’est jamais sorti de chez lui, et est responsable d’un hôpital qui manque de donneurs de sang pour soigner les Algériens.

Interview réalisée par Isabelle Kersimon. 


lu dans cinetelerevue.be

 
Brodeuses
              Si « Brodeuses » était une musique de Vivaldi, ce serait, à coup sûr, L'automne des « Quatres saisons ». Cette plage de calme et de douceur, au parfum poivré de feuilles mortes et traversée de ciels lourds, entre la violence sourde de l'été et l'âpre morsure de l'hiver. Même naturalisme dans l'expression, même justesse à nous rendre la terre et la campagne dans ce qu'elles ont de charnel et d'odorant. Claire, 17 ans, habitante d'un village du Poitou-Charentes, a honte d'une grossesse de cinq mois qu'elle n'a pas

voulue et décide d'accoucher sous X. Lasse de sa famille comme de son emploi de caissière dans le supermarché local, elle trouve refuge chez Mme Mélikian, recluse depuis la mort de son fils, et qui partage avec Claire une même passion de la broderie et du travail bien fait. Entre ces deux femmes pareillement méfiantes à l'égard du monde extérieur, va se tisser une lente complicité, faite de regards obliques, de confidences arrachées, et d'entente muette, qui va les aider à se réconcilier avec elles-mêmes et les amener, l'une à faire le deuil de son enfant, l'autre à accepter sa maternité. Pour un premier film, Eléonore Faucher affiche une belle maturité dans le propos et, surtout, dans son traitement, nous donnant à aimer ces personnages de chair et de sang, qui ne manquent ni d'épaisseur psychologique ni d'authenticité dans leurs fêlures. Tout, d'ailleurs, dans « Brodeuses », invite au plaisir de l'esprit et des sens. Un bien-être auquel le choix d'un environnement rural pour planter le décor n'est pas étranger. Tant de films ont en effet la ville, sa violence et son aliénation pour cadre, que s'aligner, 80 minutes durant, sur le rythme paisible de la vie provinciale et se mettre au diapason de la patience et de la précision que requiert l'art de la broderie procure une jouissive détente. Plus d'une fois, « Brodeuses » fait songer à « La jeune fille à la perle », mais sans le côté figé et glacial de cette mise en scène excessivement fidèle à la démarche picturale de son héros, le peintre Johannes Vermeer.

 
9 - 17 octobre
9es Rencontres du cinéma francophone
en Beaujolais 


 Palmarès du jury de spectateurs :
Brodeuses et Le Clan récompensés

 

              Le jury de spectateurs des 9es Rencontres du cinéma francophone en Beaujolais, présidé par le directeur de la publication de la revue Positif, Michel Ciment, a dévoilé son palmarès le 17 octobre au

 cinéma Les 400 Coups de Villefranche S/S .
              Le premier et très remarqué long métrage d'Eléonore Faucher, Brodeuses a été doublement récompensé puisqu'il a remporté le Prix du public et le Prix d'interprétation féminine décerné à Lola Naymark. Le Prix d'interprétation masculine est revenu à Nicolas Cazalé pour son rôle dans Le Clan, troisième film de Gaël Morel. En l'absence d'Eléonore Faucher et de Lola Naymark, c'est Thomas Veraghe, producteur associé de Brodeuses (SombreroProductions), qui a reçu le prix des mains de Michel Ciment.
Cette cérémonie de remise des prix a précédé la projection du film de clôture, L'Equipier, présenté en avant première par son réalisateur, Philippe Lioret.
Avec une augmentation de la fréquentation de près de 20 %, cette édition des Rencontres du cinéma francophone en Beaujolais est un indéniable succès. Depuis le 9 octobre les spectateurs ont pu découvrir quatorze longs métrages en provenance des différents pays francophones, dont sept présentés en avant première par leurs réalisateurs. Parmi ceux-ci, Dogora de Patrice Leconte, Quand la mer monte de Yolande Moreau et Gilles Porte, et L'Oeil de l'autre de John Lvoff. Avant sa projection à Villefranche, ce film, co-produit par Rhône-Alpes Cinéma, n’avait été présenté au public qu’une seule fois, à la Mostra de Venise.

 

Lu dans Blogger           
 
           We were lucky to be turned away from the next screening at the Director's Fortnight, as we were rewarded by the best performance of the festival so far in the French feature Brodeuses by Eleonore

Faucher over at the Critic's Weekly. There was more emotional impact in a single quiver of the eye of the sensational 17 year old actress who played Claire than in all the mutterances and posturings of the Italians in their lust-fest. Claire is 4-and-a-half month’s pregnant, living on her own, working in a supermarket, and has told no one about her pregnancy. She's taunted by her co-workers for becoming fat. She's fiercely independent, but sullen and uncertain and virtually friendless, although she finally finds one in an initially cold woman she starts doing some embroidering for, something for which she is truly gifted at.

          Nous avons eu la chance de ne pas avoir assisté à la  projection suivante de la quinzaine des réalisateurs, étant donné que nous avons été récompensés par la meilleure projection du festival, jusqu’à présent, avec le film français : Brodeuses d’ Éléonore Faucher de la semaine de la Critique. Il y avait plus d’effets émotionnels en un seul battement de cils de la sensationnelle actrice de 17 ans, qui joue Claire, que dans toutes les expressions et poses extravagantes des Italiennes en quête de désir. Claire, enceinte de 4 mois et demi, vit seule, travaille dans un supermarché et n’a dit à personne qu’elle était enceinte. Elle est provoquée par ses collègues à cause de sa prise de poids. Elle est farouchement indépendante seulement maussade, indécise et presque sans amis bien qu’elle  s’en trouve une finalement auprès d’ une femme froide au premier abord et pour qui elle commence à faire de la broderie, ce pour quoi elle est vraiment douée.

Traduction: Dominique Saillard Professeur au lycée d'enseignement général et technologique de Châlons-en-Champagne

 
 
           "Brodeuses" d'Eléonore Faucher sera présenté au Festival International De Toronto, du 09 au 18 septembre 2004.
            
 
           Parmi les diverses manifestations cinématographiques qui ponctuent la rentrée, Toronto est celle qui bat tous les records, à commencer par celui des titres présentés, 329 cette année, dont 178 en première mondiale ou nord-américaine. À Cannes ou Venise, les programmateurs se livrent à une sélection impitoyable. À Toronto, festival sans compétition, l’équipe de Piers Handling accepte tout ce qui témoigne d’une exigence (52 films français par exemple, soit le tiers de la production nationale), laissant presse, professionnels et curieux faire le tri en fonction de leur goût, de leur désir et d’un bouche à oreille qui se propage à la vitesse de l’éclair. Et ça fonctionne 

 

Interview d'Annie Cicatelli : Cliquez ici pour y accéder

BRODEUSES
           Film de Eléonore Faucher, avec Lola Naymark (Claire) et Ariane Ascaride (Mme Mélikian). Sortie le 13 octobre. Grand Prix de la Semaine de la Critique Cannes 2004, Prix Michel d’Ornano (1h28 – 35mm – 2004). Scénario Eléonore Faucher et Gaëlle Macé.

La réalisatrice parle du film :
           Après avoir réalisé deux courts métrages, vous êtes venue au cinéma par l’image en étant assistante opérateur, décrivez-nous ce parcours…
           J’avais fait une prépa à Nantes, et c’est dans le cadre de mes deux années à Louis Lumière que j’ai réalisé mon premier court-métrage : « Les Toilettes de Belleville » ; en revanche le deuxième : « Ne prends pas le large » répondait à un concours de scénario de court-métrage et, paradoxalement Brodeuses, est né des difficultés que j’ai rencontrées pour monter ce second court métrage : quitte à se battre, il fallait que ce soit pour un projet de long métrage. Parallèlement à cela, j’ai été assistante opérateur sur des téléfilms et des longs métrages mais l’envie de réaliser ne m’a jamais quittée. J’ai mis presque trois ans à écrire Brodeuses.

Qu’est-ce qui a guidé votre écriture ?
           Dans un premier temps, j’ai écrit seule, jusqu’à ce que j’arrive à une première version que je considère comme à peu près lisible. Je l’ai présentée à l’Aide à la réécriture du CNC.
           J’étais soutenue par Bertrand Van Effenterre, il a suivi l’écriture du film du début jusqu’à la fin. Quand j’ai obtenu l’aide du CNC, Catherine Siriez m’a présenté Gaëlle Macé ; Gaëlle relisait ce que j’écrivais, me faisait des commentaires, et a eu auprès de moi le même rôle que ma monteuse, Joële Van Effenterre, par la suite : savoir doser les choses, savoir quand ce qu'on écrit devient lourd, ou quand on en dit trop peu pour que ça soit compréhensible.
Comment est née l’idée de Brodeuses ?
           Ce qui a d’abord dirigé l’écriture, c’est la relation entre une femme âgée et une jeune femme, ce qu’elles peuvent s’apporter sans la moindre douceur, presque malgré elles, et qui correspond assez à la relation que j’avais avec ma grand-mère. Un jour où j’étais en train de repriser un pull en me disant que je ferais mieux de le jeter, j’ai réalisé que je n’aurais jamais fait ce geste si je n’avais pas vu ma grand-mère repriser des vêtements qui se trouvaient parfois dans sa boîte à couture depuis des années .Nous n’étions pas particulièrement proches, mais je me suis rendue compte que j’étais faite de tous ces gestes-là, que ma grand-mère et mes autres grands-parents, que mes parents, existaient quelque part en moi et que même si je ne suis que moi-même, je ne suis rien sans eux. Outre ce geste du fil tiré, j’ai écrit ce film un an après avoir donné naissance à ma fille et dans le même temps ma grand-mère, à qui le film est dédié, partait en maison de retraite… Je vivais un renouvellement de génération : le fil et la filiation. Par ailleurs, le fait de devenir mère à 25 ans était une responsabilité dont j’avais extrêmement conscience, et qui me pesait, même si le bonheur que cela me procurait contre-balançait complètement cela.
L’un des thèmes du film est l’accouchement sous x ; qu’est-ce qui vous a incitée à l’aborder ?
           Ce n’est pas son aspect social qui m’intéressait, bien que je me sois renseignée auprès de l’association Moïse qui essaie d’aider les femmes dans cette situation. Mon but était de rendre concret le risque qu’on prend en faisant un enfant, quel que soit son âge ou sa condition, ainsi que la remise en question de soi-même que provoque cette responsabilité, et la perte de liberté et d’insouciance qu’elle implique. On prend le risque de ne pas l’élever aussi bien qu’on le voudrait, c’est cette inquiétude que j’ai voulu faire passer à travers ce thème et j’ai mis cela dans le personnage de Claire.
Comment avez-vous travaillé sur les personnages ?
           Je les ai tous écrits à partir de moi-même. Je peux d’ailleurs me reconnaître en chacun d’eux. Claire (Lola Naymark) a la force de caractère de ses 17 ans, une grande détermination, alliée à beaucoup de respect pour Mme Mélikian. Ce qui ne l’empêche pas d’être effrontée par moments avec elle. Elle a aussi un potentiel de vie incroyable. Mme Mélikian, qui est interprétée par Ariane Ascaride, était fondée sur le deuil de son fils, avec qui elle vivait seule, ainsi que sa pudeur, sa retenue, et son métier de brodeuse pour la haute couture.
À quel moment avez-vous choisi vos interprètes ?
           Avant que je ne commence le casting, Ariane Ascaride a lu le scénario dans le cadre du festival d'Angers. Je ne pensais pas à elle pour ce rôle car elle était trop jeune, mais j'étais contente de faire sa connaissance. L'expérience de sa lecture à Angers a été déterminante, parce qu'elle a aimé le scénario, et parce que j'ai aimé le scénario tel qu'elle le lisait. Beaucoup de lecteurs ajoutaient de la noirceur à l’histoire, ne sentaient pas certaines pointes d'ironie. Elle si. Tout de suite. Et sans que je ne lui aie dit quoi que ce soit. Moi, à Angers, j'étais comme une membrane entre elle et le public, le coeur battant. C'était la première fois que mon travail sortait du cercle professionnel, vivait d'émotion. J'ai attendu 10 jours avant de lui proposer le rôle, pour ne pas m'emballer. Elle a accepté de se vieillir, de se durcir, et elle est entrée dans le personnage comme dans un gant... Ariane est formidable, toujours à l'écoute. La seule chose que sa présence ait changé dans le scénario, c'est la nationalité de Mme Mélikian, qui à l'origine, était tchèque. Ariane est très impliquée dans la vie de la diaspora arménienne en France, et elle va régulièrement à Erevan. Ayant moi-même eu quelques contacts avec des Arméniens, ça ne m'a pas coûté de faire en sorte qu’elle soit d'Arménie. Pour le rôle de Claire, nous avons fait un casting classique. Et Lola Naymark est arrivée. Elle était la description exacte de Claire dans le scénario, avec ses cheveux roux flamboyants, et son air effronté. Lola était une évidence. C'est déjà une formidable comédienne, avec à la fois beaucoup de fraîcheur et beaucoup de métier. Elle a joué dans “Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran”, de François Dupeyron, avec Omar Sharif, et aussi, toute petite, dans "Riches, belles, etc", avec Claudia Cardinale. Entre les deux, elle a fait plusieurs téléfilms, dont les derniers de Roger Vadim.

Broder, c’est à la fois coudre et inventer. Qu’est-ce qui vous a attirée vers ce métier ?
           Je voulais parler d’un métier de l’ombre. La couture est vraiment une métaphore du cinéma. Quand on voit un film, on ne s’imagine pas le travail des techniciens. De même que quand on voit un mannequin qui défile sur un podium, on n’imagine pas les heures de travail des petites mains qui sont derrière. Quand j’ai visité l’atelier de Monsieur Lesage ou celui de Nadja Berruyer, qui a réalisé les broderies du film, j’ai complètement retrouvé l’atmosphère que je recherchais, c’est-à-dire cette espèce de connivence féminine et cet esprit de corps. Dans le film, la broderie joue comme un journal intime, elle exprime ce qui habite les personnages. Claire travaille à partir de matériaux de récupération, des peaux de lapin, des rondelles de plomberie, sans technique. Le côté tactile du film comptait beaucoup pour moi. Et quand elle regarde le travail de Mme Mélikian sous le métier, elle fait tout un voyage intérieur, assez sensuel. Il fallait que le métier à broder grandisse chez madame Mélikian au fur et à mesure que le bébé s’épanouit dans le ventre de Claire. L’atelier est à mes yeux une sorte de grotte où elle se cache, comme un ventre. Les tissus sont transparents pour qu’on puisse filmer au travers, voir les mains au travail, et le visage de la brodeuse, plus loin.
Comment s’est déroulé le montage ?
           C’est Joële van Effenterre qui a monté le film. Elle a commencé par faire un premier bout à bout en respectant le scénario à la lettre, pendant le tournage. Cela m’a permis de me rendre compte par moi-même qu’on pouvait aisément supprimer certaines scènes, et qu’il fallait revoir la structure du début et de la fin du film. Ensuite, tout a été dans la relation que nous avons eue toutes les deux. Joële a beaucoup d’expérience, mais surtout, elle a des convictions qu’elle sait défendre, comme moi, puisqu’elle sait aussi abandonner si je l’ai convaincue du contraire. Mais bien souvent, nos instincts allaient dans le même sens. Nous faisions régulièrement des projections du montage en cours pour garder le plus possible de recul sur notre travail.
Avez-vous déjà des projets ?
           J'écris un scénario qui se passe en 1962 à l'hôpital de Tizi Ouzou, en Kabylie. C'est l'histoire d'un appelé du contingent qui vient de finir ses études en pharmacie et qui est parachuté "responsable de la banque de sang" là-bas. Or les Algériens n'ont pas le droit de donner le leur par ordre du FLN. Les Pieds noirs pensent plus à regagner la métropole qu'à donner leur sang, et les appelés du contingent, qui constituaient la réserve principale de donneurs, arrivent de moins en moins nombreux à l'approche des accords d'Evian. La banque de sang est donc dure à alimenter. Mais les malades algériens ont pourtant besoin d'être transfusés...

 

 Site officiel du film "Brodeuses"

 Image

 
E-mails envoyés par des spectateurs de "Brodeuses"à Jamyshots

Bonjour,
             Après avoir vu "Brodeuses" hier soir, au cours de la scéance de clôture du Filmfest de Hambourg, j'ai souhaité en savoir plus et revoir aussi quelques photos d'un film qui m'a beaucoup ému.

Je viens de passer des instants de bonheur en lisant le dossier que vous avez réuni sur ce petit chef-d'oeuvre. J'ai pu ainsi assouvir ma curiosité sur la réalisatrice et l'actrice principale (toutes deux présentes au cours de la projection d'hier soir) et découvrir ainsi des personnalités attachantes dont je vais certainement suivre le parcours artistique avec intérêt. Merci donc de tout cela.
          Il est aussi une aussi une autre chose pour laquelle je voudrais vous remercier : ce sont les splendides photos de Lucéram où je suis passé plusieurs fois au cours du printemps et de l'été dernier (une fois avec des camarades cyclistes et la seconde avec ma petite famille) ; ces courts séjours, pour courts qu'ils fussent, furent toujours des moments de grand plaisir (pris à flâner dans les ruelles du village que je trouve l'un des plus beaux - si ce n'est le plus beau beau- de l'arrière-pays niçois, à savourer la bonne table de la "Méditerranée" ou encore à grimper les cols qui dominent le village..
Grand surfeur sur Internet, je n'ai jusqu'ici jamais eu le courage (le plaisir) de répondre à l'invitation des webmestres à leur écrire. Voilà qui est fait et avec une joie véritable ! J'ai pris note de votre adresse et je reviendrai voir votre site pour y découvrir (sûrement) d'autres beautés.
 
Avec mes amitiés
 
Christian Hinzelin
le 01 octobre 2004

              Que d'émotions , de sensations éprouvées pendant la diffusion de  Brodeuses ! C'est un ensemble d'images plus belles les unes que les autres.....
Les perles, les broderies sous l'angle de la caméra d'Eléonore, sont un enchantement. Les gestes sont si finement filmés que l'on frisonne d'émotion par l'image que l'on s'approprie, s'intériorise et que l'on revit ....Subtiles perceptions des sentiments transmis par cette réalisation... c'est superbe, prenant et on ne peut pas être indifférent.
 
              J'ai beaucoup aimé.
 
Dominique Saillard Professeur au lycée d'enseignement général et technologique de Châlons-en-Champagne

le 16 octobre 2004

Salut les amis.
Nous sommes allés voir "les brodeuses": félicitations à Eléonore pour son bijou de film.  Elle promet !!
Grosses bises à tous.
Agnès et Jean-Pierre Souron le 24 octobre 2004

 

PREMIERES CRITIQUES DE SPECTATEURS


yamic2003
- le 17/11/2004 
                Ce film est un petit bijou: l'image est sublime, le son est envoûtant, l'ambiance crée une très belle émotion qui vous attrape dès les premières images et ne vous lâchent plus. Ariane Ascaride et LolaNaymark sont de très belles actrices, qui se complètent à merveille dans ce scénario. On en ressort envahi de bon sentiments, ce film est un hymne à la vie, à l'amour. La réalisatrice Eleonore Faucher a du talent, c'est une évidence. J'espère, pour le cinéma français, qu'elle continuera à nous faire rêver avec des films aussi beaux que celui ci. 

Denis38 - le 13/11/2004
              Quel merveilleux film ! Quel bon moment passé au cinéma ! La jeune Lola Naymark est fabuleuse dans son rôle de jeune fille confrontée à une grossesse non désirée, et qui est toute perdue. Ariane Ascaride est extraordinaire, à mille lieux de Marseille et de l'Estaque. Elle nous démontre qu'elle sait tout jouer juste. On ressent un élan formidable d'espoir dans ce film. Quand tout va mal, le mieux n'est pas loin, il faut juste s'accrocher et continuer à croire.

Tomar - le 10/11/2004 
              Très très bon et beau film, pour un sujet pas spécialement accrocheur ou sexy (la broderie, le travail du deuil...). Très bien joué et réalisé (marrant le clin d'oeil des choux trimballés par une fille enceinte !). Encore une fois très beau, positif, on en ressort heureux... 

ClaireCh - le 04/11/2004 
              Ce film est formidable. Ariane Ascaride, comme d'habitude brillante, mais différente. L'ambiance intimiste est vraiment agréable. On se sent bien. Il faut absolument voir ce film qui traite tout simplement de la vie qui continue... Lola Naymark est un jeune talent du cinéma. j'aime beaucoup. Bravo à Eléonore FAUCHER
 
bozzo2 - le 23/10/2004
Joli film où resplendissent en femmes blessées Lola Naymark et Ariane Ascaride. Un film qui nous permet d'être fier de notre cinéma français.

vincent - le 23/10/2004
De la même veine que "La Jeune fille a la perle", interprété par des comédiens à l'intelligence qui crève l'écran, et merveilleusement dirigés par une grande dame qu'on aimerait rencontrer. Et l'argument... Pour que les plaies de l'âme se cicatrisent, quel meilleur baume que la crinière de feu de Lola Naymark, cette fleur acidulée et tendre à la fois, la grande beauté de Thomas Laroppe et celle d'Ariane Ascaride, de chatoyantes et somptueuses broderies, encore et toujours, mais dont on aimerait qu'il y en ait bien plus. Il est peu probable que la réalisatrice ait voulu faire passer un message, mais on retient tout de même cette belle leçon de vie : sois attentif à la douleur d'autrui et tu te guériras de latienne. Et ce clin d'oeil en filigrane, que les bébés naissent peut-être bien dans les choux. Merci beaucoup, Eléonore Faucher, et revenez-nous vite.

pognonlebowski - le 21/10/2004
Un bon film français comme on aimerait en voir plus souvent : scénario intéressant et surtout de jeunes acteurs en devenir qui ont un talent indéniable !!!

Francois432 - le 18/10/2004
Très beau film, poétique, touchant, âpre aussi, jamais complaisant. Ascaride et Naymark sont parfaites. Un beau travail sur la lumière et l'utilisation de la musique.

ailine - le 16/10/2004
Quel film, quels acteus, quelles images ! Ce film est un plaisir pour les yeux, un plaisir pour les oreilles (musique: louise attaque), un plaisir tout court en fait ! Extrêmement émouvant, il n'a pas besoin de longs dialogues, il parle de lui même et nous scotche dans notre fauteuil jusquà la fin. Les acteurs sont parfaits. Lola Naymark est décidément une excellente actrice.

BMR - le 15/10/2004
C'est un film très sympathique et émouvant. On suit avec beaucoup de plaisir et de tendresse ces personnages attachants et fragiles, interprétés par d'excellent(e)s comédien(ne)s. (Et on peut fort bien aimer à la fois Kill Bill, Matrix, et Brodeuses ; il serait vraiment dommage de s'arrêter à de tels préjugés)

Francois432 - le 15/10/2004
Magnifique film, touchant et poétique. Les 2 actrices portent le film, et Lola Naymark tient le choc face à Ariane Ascaride dans un rôle inattendu. Le mariage de l'image et de la musique est particulierement réussi. A voir absolument et au plus vite !!!

Francine75018 - le 14/10/2004
Un grand merci à E. Faucher, et à ses actrices et acteurs tout en finesse, pour le récit émouvant, simple (et pas simpliste !) et juste des ces vies brodées avec patience et passion; un grand merci pour ces images "impressionistes", pour l'humanité profonde des personnages, l'optimisme fondamental qui loin de tomber dans le "gnan-gnan tout positif" redonne leurs places aux vraies valeurs et envie d'avoir foi dans le fil ténu de la vie brodé tout au long du film. MERCI !

guaractus - le 14/10/2004
Du cinéma "à la française" juste comme on l'aime avec une mise en scène très maîtrisée, et deux actrices éblouissantes. Ne manquez pas ça ! NB: si vous goûts vous portent habituellement vers Matrix ou Kill Bill, euh ... n'y allez pas ...

arturo78 - le 14/10/2004
Formidable, un émouvant portrait de femmes, tout en retenue et sans clichés. Ariane Ascaride et Lola Naymark sont extremement touchantes, et savent allier rudesse et délicatesse dans des personnages justes, qui savent nous surprendre tout au cours du film.

Cyrilloux - le 13/10/2004 Un très beau film. L'image est somptueuse, la bande son adaptée, les dialogues et le jeu des acteurs impeccable. Peu de dialogues; mais tant de choses qui se disent autrement. J'ai adoré. Courez y

carowxc - le 13/10/2004 Enfin! Enfin un film plein de sens. Enfin de belles images et une histoire qui vous tient en haleine. Enfin un très bon film français à ne pas rater. Lola Naymark, la jeune comédienne est fantastique!

tom75010 - le 23/09/2004 La mise en scène est précise, l'image est tout bonnement magnifique et les deux comédiennes epoustouflantes. Un grand premier film plein de grace et de maitrise. Courrez le voir !

Bague - le 23/10/2004 Film très touchant, émouvant où deux femmes expriment fortement leur souffrance. Leur rencontre les aide à accepter la réalité de leur vie. Lola Naymark joue très bien, est très belle et c'est toujours très agréable de revoir Ariane Ascaride.

thewall - le 19/10/2004 Avec un titre peu accrocheur et une bande-annonce pas terrible, on pouvait craindre le pire de ce petit film. Mais dès les premières images, on sait que l'on s'est trompé sur toute la ligne et qu'une réalisatrice est née : avec un vrai sens du cadre et de l'atmosphère, Eleonore Faucher suit le parcours d'une jeune fille enceinte dans la campagne profonde française. La réalisatrice a soigné ses lumières (on notera la référence évidente à Vermeer) et sa bande-son (musique planante, mais aussi une attention toute particulière aux sons ambiants) de façon à faire entrer le spectateur dans un univers ouaté où tous les excès sont amortis. Ainsi, on ne trouve pas de grands cris ni d'apitoiements dans ce très joli film austère, mais qui dégage une sensualité étonnante. On finit par être touché par cette attention toute particulière envers les personnages. Dans la lignée de jeunes réalisatrices comme Sandrine Veysset, Hélène Angel ou Julie Bertucelli, Faucher signe un film remarquable.

ARTUS35 - le 17/10/2004 Un film sans complaisance où l'humain est au centre des préoccupations. A voir absolument, bonne photo.

Valerie56 - le 15/10/2004 Après un démarrage un peu lent à mon goût, je suis vraiment rentrée dans l'histoire dès l'apparition d'Ariane Ascaride... au point d'avoir été très déçue au moment du générique, ayant l'impression que le film ne faisait que commencer ! Un très beau film, avec des images somptueuses de broderie. A conseiller !

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Critiques lues dans Cinemanord.com

              Félicitations à la réalisatrice de ce film j'ai beaucoup aimé les effets de lumières j'ai apprécié la façon dont le cheminement des sentiments a été rendu, c'est-à-dire ce rapprochement progressif de deux êtres qui ont trouvé là de quoi démarrer une nouvelle vie j'espère que d'autres films de ce genre suivront !


Critique de andré (Internaute)
              Brodeuses!Tout un programme pour ce film d'Eléonore Faucher qui obtint le prix Michel d'Ornano à Deauville. Après quelques minutes un peu languissantes, s'installe de plus en plus efficacement cette saga vouée à l'art de la broderie, où alternent avec brio drames et tendresse dans une atmosphère du quotidien évoquée avec charme, sensibilité et lucidité. De très belles images chaleureuses et soignées poétisent ou dérangent à bon escient et rendent hommage au talent des acteurs, particulièrement remarquables telle la jolie et lumineuse Lola Naymark, et une Ariane Ascaride, étrangement impassible parfois et superbement douloureuse grâce à un jeu tout en nuances.

Critique de Pauline (Critique Nord-Cinema)

              Assurément le plus beau film que j'ai vu récemment! Au titre et à l'affiche, ce dernier ne me disait trop rien, pourtant l'histoire semblait intéressante et la présence d'Ariane Ascaride m'a convaincue. Quelle erreur aurais-je fait de ne pas y aller! Brodeuses est une réussite en tout point : scénario, jeu des actrices (et acteurs), cadrage, lumière, musique… Un film ancré dans son époque, profondément humain, attachant, sensible et original, voilà ce que nous offre Eleonore Faucher qui s'impose avec ce premier film comme talentueuse réalisatrice. Dès le début, le spectateur ne peut qu'être sensible à la pastel, à la lumière des images, puis à la présence de Lola Naymark (que j'espère revoir très vite), tout simplement magnifique, très belle, vibrante, solaire habitant cette Claire enceinte qui se pose de nombreuses questions, incertaine de son avenir, aux talents incontestables de brodeuse qui va justement trouver en l'une d'elle un substitut de mère, d'amie. Se tissent alors des liens intenses, subtiles et émouvants entre celle qui attend un enfant et l'autre qui vient de perdre son fils. L'histoire progresse ainsi en douceur mais sans lenteur, la relation entre les deux femmes se construit, le personnage de Claire s'étoffe, prend peu à peu de l'assurance et bouleverse le spectateur. Drôle, franche, parfois rentre-dedans à raison, Claire est sublime et si juste. A ses côtés Mme Mélikian fait son deuil et toutes deux semblent s'éveiller, s'illuminer au contact de l'autre, se transmettant un savoir, une amitié, un amour rempli de respect et de sincérité, au milieu de ces fils, tissus et boutons. Elles partagent l'amour d'une activité, un savoir faire et ont en commun une épreuve à affronter. Autour d'elles gravitent la famille, les amis, à la présence nécessaire et à l'interprétation magnifique. Et puis le film s'intéresse aux relations entre les êtres, aux interrogations de tous en matière de sexualité, d'amour, de famille, d'enfants, mais aussi de travail, d'avenir, d'existence et touche à la réalité, s'imposant dans un ton juste, profond, subtil, parfois ironique et drôle, touchant. Des questions embrassées à chaque moment par l'émotion, présente même lorsqu'on ne s'y attend pas, gonflant le cœur de joie ou de tristesse, mais ne le laissant à nul instant insensible. Ce film est une véritable surprise au scénario très bien ficelé, à l'interprétation parfaite, à l'humour, à la poésie et à l'émotion omniprésents, aux nombreuses métaphores et interrogations…Une seule envie lorsqu'il s'achève : y retourner, y retourner, y retourner! Un chef-d'œuvre lumineux, plein d'espoir et à la joie de vivre communicative! A ne pas rater!!!! Vraiment sous aucun prétexte si vous en avez la possibilité!!

Critique de BOBECHE (Internaute)
              Un film qui se démarque vraiment. Réussir à filmer de façon si brillante l intime au féminin , du corps mais aussi de la relation à l autre qu'elle soit amicale ou amoureuse mérite tous les éloges. Le jeu des actrices et acteurs est au diapason de la réalisatrice . le rythme lui même du film sucite des émotions je suis retourné le voir aprés un semaine , l 'émotion et la joie que suscite un grand film est toujours là. Des amis me disent que l on reste sur sa faim. je pense au contraire que l on peut soit même prolonger la reflexion que sucite ce film .

Critique de Claude (Internaute)
                Félicitations à la réalisatrice de ce film j'ai beaucoup aimé les effets de lumières j'ai apprécié la façon dont le cheminement des sentiments a été rendu, c'est-à-dire ce rapprochement progressif de deux êtres qui ont trouvé là de quoi démarrer une nouvelle vie j'espère que d'autres films de ce genre suivront !

 

Un joli film calme, pictural, plein d’émotion. (Film)
par Sandy
article déposé le 23/10/2004

            Et non, nous ne sommes toujours pas dans le box-office avec ce drame provincial qui nous plonge au cœur d’un hiver humide et froid, dans l’univers d’une fille-mère.
              Claire, caissière en supermarché, a une passion et un problème : sa passion, c’est la création haute-couture à base de broderies et d’incrustations, son problème, c’est qu’elle est tombée enceinte, et qu’à 17 ans, elle ne se sent pas du tout prête pour la maternité. Décidée à accoucher sous X, elle continue à vaquer à ses occupations en tachant d’ignorer son état. Or, à 5 mois, cela devient de plus en plus compliqué à cacher, tant à son travail qu’à sa famille…
              Comme le coucou, elle cherche alors un nid où elle serait prise en charge dans la discrétion, et c’est ainsi qu’elle jette son dévolu sur Mme Melikian, une mère éplorée, précisément brodeuse de son état.
              Se tisse alors difficilement une relation entre ces 2 femmes malmenées par la vie, qui va aboutir à une véritable renaissance de l’une et de l’autre.
              Un joli film, lent et triste, comme la campagne en hiver, éclairé par de petits rayons de soleil et de beaux éclats de rire, plein de sensibilité et très bien filmé.   
               A voir si vous en avez l’occasion, car il est malheureusement assez peu distribué



BRODEUSES

Éléonore FAUCHER
France 2004 1h28
Avec Lola Neymark, Ariane Ascaride, Jacky Berroyer, Thomas Laroppe, Marie Felix...

Scénario d’Éléonore Faucher et Gaëlle Macé.

Grand Prix de la Semaine de la Critique Festival de Cannes 2004

              Cette histoire-là, malgré le titre, ce n’est pas qu’une simple affaire de broderie ou de gonzesse. Elle évoque ce qui nous rassemble, ces passions qui nous unissent, les familles que l’on se crée de toutes pièces, plus solides parfois que celles que les liens du sang nous imposent… C’est un film pudique, tout en sensualité chaleureuse, en non-dits, plein de pistes suggérées, tendrement, presque amoureusement : à mettre dans les mains de tous, hommes comme femmes, paluches adroites ou maladroites.

              Avec ses airs de sauvageonne échevelée, Claire (Lola Naymark, belle découverte) cache sous ses taches de rousseur une nature pas facile à apprivoiser, méfiante jusqu’au bout des ongles… À peine sortie de l'oeuf, juste assez grande pour survivre, voilà pourtant son corps de 17 ans déjà investi par une autre vie. Car, à l’intérieur d’elle, ça bourgeonne déjà. Elle a beau faire, même si elle parvient à le dissimuler à son entourage, elle ne peut pas se mentir à elle-même. Sous ses fringues amples, son ventre s’étire, s’épanouit et ne demande qu’à déborder au grand jour, révélant pour Claire un avenir étouffant, coincé entre un gosse sans père et des boulots abêtissants de supermarché...
              La voie de la raison serait de jeter l’affaire aux oubliettes, d’avorter et de se donner le temps de devenir adulte, de construire un avenir professionnel en attendant (qui sait ?) le prince charmant. Seulement, ce gosse elle le sent déjà installé en elle et son choix c’est de lui donner la vie, puis de s’en séparer. Et comme elle ne veut négocier cela avec personne, elle garde le secret, l’assume toute seule. C’est une histoire entre elle et elle. La traversée d’un désert d’incertitudes, en solitaire. Ce qui la fait tenir bon, c’est sa passion. Et quelle passion ! Un véritable archaïsme : à l’époque de la musique techno, Claire ne prend pas son pied dans les rave-parties, mais dans la broderie. Ne lésinant ni sur son temps, ni sur les matières premières qu’il faut payer cher, quitte à rogner sur son budget bouffe… Pour broder, elle brode : pendant des heures...
              Ce truc, ça la tire vers le haut, ça la fait vibrer. Ça la fait sortir d’elle-même, ça guide même ses pas chez cette Madame Mélichian (Ariane Ascaride, sobre et belle), de noir vêtue, qui camoufle sous ses allures de rigidité digne un deuil encore à faire. Ce qui les rapproche dans un premier temps, c’est l’utilitaire. L’une a besoin d’un travail, l’autre en fournit. Toutes deux sont âpres, habituées qu’elles sont à se battre seules contre les événements, contre elles-mêmes. Toujours en tension constante, en maîtrise de soi absolue. Pour ne pas se laisser déborder par leur chair, leurs sentiments. Perfectionnistes, exigeantes à outrance, elles semblent vouloir maîtriser leur vie aussi bien que leur ouvrage. Une même patience anime chacun de leurs gestes, un même appétit illumine leur regard. Ces deux-là sont faites du même bois. Elles s’épient, se guettent, s’admirent secrètement. Tissent une complicité rare malgré les accrocs du parcours, même si parfois ça grigne un peu. Il y a comme une filiation évidente... Mais c’est loin de tout résoudre...

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Brodeuses. Lu dans Sunset Boulevard
              Claire, 17 ans, n’a qu’une idée : cacher le plus longtemps possible une grossesse non désirée et accoucher sous X, et une passion : la broderie. A la suite d’une rencontre avec une brodeuse talentueuse, elle se débarrasse petit à petit de sa carapace. Un premier long métrage délicat et tout en harmonie, Grand prix de la Semaine de la Critique au dernier Festival de Cannes.

              Claire, mal dans sa peau, renfermée, revêche, vit en

solitaire dans un petit studio ; elle entretient des rapports particulièrement distants avec ses parents. Seuls son petit frère et son amie Lucie trouvent grâce à ses yeux. Pour gagner sa vie, elle travaille comme caissière au supermarché du coin et rentre précipitamment s’enfermer avec ses travaux et ses rêves, une fois ses heures terminées. Un jour, elle est engagée par Mme Melikian, femme d’une cinquantaine d’années, qui porte le deuil de son fils décédé dans un accident de moto. Les deux femmes d’abord distantes et silencieuses, s’apprivoisent progressivement.

              Tout est contraste dans le film d’Eléonore Faucher. Claire, jolie jeune fille à la chevelure chatoyante sillonne une campagne triste sur sa mobylette, mène une existence peu amène et subit son entourage, notamment au supermarché. Elle camoufle ses rondeurs sous un empilement de pulls verts et bleus qui font ressortir la pâleur de son visage, le bleu de ses yeux et ses cheveux roux face à l’élégance sobre, à l’austérité de la petite femme arménienne toute menue, aux cheveux d’ébène. Chaque plan est quasiment une composition picturale ; Claire se fond dans les paysages automnaux. Et plus elle s’épanouit, plus le soleil éclaire ces mêmes paysages qui nous paraissaient lugubres jusque-là. De même, les deux femmes blessées, au départ très renfermées, n’échangent que des paroles rugueuses, sans aménité aucune, dans cette cave sombre, elles sont penchées sur leur ouvrage, chacune de leur côté.

              Au fil du temps, la grossesse de l’adolescente et son attachement quasi filial attendrissent la femme à laquelle la vie a arraché son enfant et son talent. Son passé dans les grandes maisons de couture suscite l’admiration de la jeune fille passionnée. Les têtes se rapprochent, les langues se délient et cette complicité explose dans un festival de couleurs sur le métier à broder. Tout ce cheminement progresse par petites touches, un regard, un geste, mais on ne ressent aucun ennui, comme si on assistait à l’élaboration d’un tableau. Eléonore Faucher tisse son film, et de fil en aiguille, aidée de ses deux actrices lumineuses et formidables de sobriété, elle dénoue pour nous le fil de la vie.

Brodeuses (2004) – France, d’Eléonore Faucher, avec Lola Naymark, Ariane Ascaride, Jackie Berroyer, Thomas Laroppe, Marie Félix.

Lola Naymark


Brodeuses 

 
              France – 2004 – 1h29 – Réalisé par Eléonore Faucher, avec Lola Naymark, Ariane Ascaride, Jacky Berroyer, Arthur Quehen
De Claire (Lola Naymark), on ne voit, d'abord, que les cheveux de feu. D'une beauté sidérante, fille de la terre, portant des bottes et coupant des choux, Claire respire la vie ; explose d'amour quand elle sourit, mais c'est rare… C'est que Claire déteste son boulot

à l'Intermarché d'Angoulême, elle déteste déjà tout ce que la vie lui jettera en pitance. Alors, elle brode, telle une résistante du silence, du geste sensuel, de la beauté et de la sophistication. Elle brode pour combattre cette terre, cette rustrerie, tous ces non-dits propres à la campagne. Et puis elle cache son ventre qui s’arrondit d’un petit, il accouchera sous X et elle, elle tentera de rester Claire….
              Quand elle se fait embaucher par Mme Melikian, brodeuse à façon pour la haute couture, elle cache ses cheveux et écrase son ventre sous un corset. Mais cette grande dame silencieuse est aussi une mère en deuil qui vient de perdre son fils, et ces deux-là vont se deviner sans mots, face à leurs broderies, déclinant les même gestes, concevant les mêmes formes, réfléchissant aux mêmes difficultés de s’arranger avec ce qui nous manque…

Affiche brodeuses

 

Lu sur le site du Cinéma l'Atalante de Bayonne
             Un premier long métrage qui renvoie à tout ce qui peut faire la magie du cinéma : une attention délicate aux êtres, une maîtrise impressionnante du rythme, de la lumière, une mise en scène tout en élégance de ce qui est palpable sans être visible. Et une émotion rare…
            On a placé l’ouverture de L’AUTRE CINEMA sous la protection de Brodeuses, dans le même espoir de toucher le public que cette jeune réalisatrice si délicate et sa jeune actrice qui irradie chaque plan. Nos convictions, nos angoisses et nos certitudes ne pouvaient rêver meilleures convergences…
L’Autre Cinéma >
         En avant-première du 2 au 5 octobre 2004


Brodeuses

Une belle allégorie, presque parfaite… Claire (Lola Naymark) a vécu dans la campagne nantaise avec ses parents. Elle vit seule depuis un bout de temps, dans une chambre à Angoulême. A 17 ans, elle se retrouve enceinte de cinq mois et demi sans l'avoir voulu. Elle décide d'accoucher sous X. C'est alors qu'elle rencontre Madame Melikian (Ariane Ascaride), brodeuse pour la haute couture, qui lui apporte un nouveau regard sur la vie. Jour après jour, point après

 point, à mesure que le ventre de Claire s’arrondit, une complicité apparaît entre les deux femmes.
              Le film d’Eléonore Faucher offre un autre regard sur l’étoffe. Sa manière de montrer le toucher des matières, les transparences, les couleurs est magnifique. Il y a une certaine naïveté et quelques maladresses dans ce premier long métrage, mais elles sont différentes de ce qu’on peut voir d’habitude dans les premiers films. Si les personnages manquent parfois de consistance, ils ont tellement de charme et de sensibilité que l’attirance vers eux fonctionne, sans connaître beaucoup de leur passé. On sent les états d’âmes de Claire et de Madame Melikian sans que ce ne soit cliché tellement c’est beau. Un film de femme, pour tous. Une belle allégorie, presque parfaite…
 
(Ann De Tobel)

MCinéma.com - Olivier Pélisson. Brodeuses est un premier film extrêmement fin et séduisant. Eléonore Faucher décrit avec talent un moment de vie d'une jeune femme, et tisse une précieuse toile à l'image du travail dont elle montre les ficelles : la broderie.

Positif - Dominique Martinez Eléonore Faucher réussit le déplacement des problématiques sociologiques et culturelles ordinaires dans un questionnement de la création, création biologique transposée dans le champ esthétique.

tom75010 La mise en scène est précise, l'image est tout bonnement magnifique et les deux comédiennes epoustouflantes. Un grand premier film plein de grace et de maitrise. Courrez le voir !

Réactions de spectateurs dans CINEMOVIES

Camille  Ecrit le: dimanche 26 septembre 2004, 10:54

Bonjour!
              moi aussi j'ai eu le bonheur de voir Brodeuses en avant première et de rencontrer Lola Neymark et Eleonore Faucher grâce à mon option cinéma.
Ce film est d'une proximité, une sensibilité et une finesse superbes.
Des personnages entiers et des acteurs remarquables.
Eleonore Faucher est une jeune réalisatrice pleine de talent et surtout d'humilité. Elle est simple et très intéressante à écouter, dommage que la rencontre ait été si courte...
Lola degage un charisme fou, et j'espère vraiment qu'elle percera dans ce métier.
Merci à ttes les 2, et bonne chance en espérant peut-etre vous retrouver plus tard si j'arrive moi aussi à entrer dans ce milieu merveilleux et dur du cinéma.  
 
 laurent  Ecrit le: mercredi 06 octobre 2004, 17:20

              Et bien écoutez, je vous rejoins totalement. Ce film en projection à Cabourg à été un franc succé. Mademoiselle Faucher signe là une belle entrée dans le milieu. J'espère que le public suivra, il aurait tort dans le sens inverse croyez moi. Quand à mademoiselle Lola Naymark, pas beaucoup de mots pour la décrire. Sa rousseur, ses yeux, son sourire et son talent vont rester dans l'esprit du public un bon moment. Bonne chance à ce merveilleux film, courez y...   
 
KHADIJA  Ecrit le: jeudi 28 octobre 2004, 14:11

              moi aussi j'ai eu la chance de voir "brodeuses" vendredi soir et par la même occasion de voir lola qui dans ce film je trouve incarne son rôle avec perfection. on ressent bien son mal être elle se dégoute presque elle essaye de faire comme si elle n'était pas enceinte et Ariane va l'aider a accepter sa grossesse et de changer d'avis par la même occasion a propos d'accoucher sous X. c'est magique de voir la complicité entre deux femmes très différentes par leur âge et pourtant elles partagent une seule et même passion la broderie, un domaine qu'elles pratiquent avec beaucoup de talents! mes félicitations un bon scénario donc une belle histoire un très bon jeu d' acteurs bonne continuation à tous et à bientôt j'espère!   

SIMON Véronique, LE MANS
UN MOMENT RARE

Quelle émotion dans ce film. Les acteurs formidables même je silence et le rythme du film nous bouleverse. J'ai beaucoup aimé, et le cinéma Art et Essai a encore beaucoup d'années devant lui avec des films de cette qulité. La bande sonore colle parfaitement au film!. En ce qui concerne la jeune actrice Lola Naymark, on espère la revoir très bientôt sur les écrans. Elle est magnifique de charme  et de vérité. Bravo!! (27/10/2004)

 
lucie Delagrange, Rennes
Super !

Ce film est d'une grande richesse. De plus les acteurs sont fabuleux. Allez le voir il est génial et très émouvant., (24/10/2004)


Extrait de l'article paru dans le Figaro du mardi 02 novembre 2004.

 
                      Pendant toute la semaine, le festival France Cinéma de

Florence accueille une bonne partie de la production Française. Une promotion des films qui n'exclut pas l'esprit critique et le goût cinéphilique. Parmi les temps forts de cette XIX édition soutenue par les sponsors privés (Gan, Dior, Citroën), figurent une sélection de six premiers films (notamment, "Brodeuses" d'Eléonore Faucher), un panorama de la saison 2004 (Des Choristes de Christophe Barratier à "pas sur la bouche !" d'Alain Resnais).
 
Jean-Luc Wachthausen.

 

France Cinéma 2004 Firenze (Italia). Retrospettiva François Truffaut

 

"Brodeuses" d'Eléonore Faucher, Grand Prix du festival France Cinéma de Florence

            ROME, 7 nov (AFP) - 07/11/2004 19h13 - Le film "Brodeuses" d'Eléonore Faucher a remporté le Grand Prix du festival France Cinéma de Florence (Italie) dont la 19è édition s'est achevée dimanche, ont annoncé les organisateurs.
              "Brodeuses", premier long métrage d'Eléonore Faucher, interprèté par Ariane Ascaride et Lola Naymark, avait déjà été obtenu le Grand Prix de la semaine de la critique au dernier festival de Cannes.
              Le jury a primé le portrait "tendre et émouvant de deux existences féminines". Ce film raconte l'histoire de Claire, une jeune fille enceinte de cinq mois, à qui Mme Melikian, qui fait de la broderie pour la haute couture à domicile, offre un travail, de toute beauté, et un refuge.
              Le Festival France Cinéma a également attribué une mention spéciale à Claude Rich "pour son interprétation admirable entre mélancolie et tendresse" d'un grand-père dans "Le cou de la girafe", premier film de Safy Nebbou, avec également Sandrine Bonnaire.
              Une autre mention spéciale a été décernée à "Vive Laldjérie" de la cinéaste franco-algérienne Nadir Moknèche tandis que "Retour à Kotelnitch" d'Emmanuel Carrère a reçu le Prix du festival pour une première oeuvre.
              Le Prix spécial du jury a été attribué à "Pas sur la bouche" d'Alain Resnais pour le style "rigoureusement français" de ce film-opérette que le jury a qualifié, avec un trait d'humour, de "Resnais-Demy qui n'est pourtant pas un demi-Resnais".
Enfin, le festival France Cinéma a attribué le prix Sergio Leone, créé en hommage au réalisateur italien qui avait présidé la 2ème édition du festival de Florence et est destiné à récompenser l'ensemble d'une carrière, à Philippe De Broca, présent en concours avec son dernier film "Vipère au poing".
              Le succès de "France cinéma", seul festival du film français en Italie, organisé par Françoise Pieri et Aldo Tassone, ne s'est pas démenti cette année avec environ 10.000 spectateurs qui ont pu découvrir, en une semaine, des films récents dont "Les choristes" de Christophe Barratier, sorti dans les salles de la péninsule fin octobre.
              Cette 19ème édition était très largement consacrée à François Truffaut, pour le 20ème anniversaire de sa mort.
Les cinéphiles florentins ont pu voir ou revoir l'ensemble de ses 21 films, de "Jules et Jim" à "La mariée était en noir" en passant par "La Sirène du Mississipi" ou "La chambre verte" et "L'homme qui aimait les femmes". Une table ronde a permis d'évoquer le travail du cinéaste, grâce au témoignage notamment de ses acteurs comme Claude Jade et Claude Rich, et du président du festival de Cannes, Gilles Jacob.

 

Cinéma français - Une première sélection pour le prix Louis-DellucAP
prix louis-delluc
              Paris -- Le jury du prix Louis-Delluc, le «Goncourt du cinéma», a rendu publique hier la première liste des films sélectionnés pour le prix 2004, qui sera décerné en décembre.


                Il s'agit de Clean, d'Olivier Assayas, de Comme une image, d'Agnès Jaoui, de 10e Chambre, instants d'audience, de Raymond Depardon, de L'Esquive, d'Abdellatif Kadiche, de Feux rouges, de Cédric Kahn, de S-21, la machine de mort khmère rouge, de Rithy Panh, de Triple Agent, d'Éric Rohmer et d'Un long dimanche de fiançailles, de Jean-Pierre Jeunet.

                Six films ont également été retenus pour le prix

Louis-Delluc du premier film : Brodeuses, d'Éléonore Faucher, Demi-tarif, d'Isild Le Besco, Illumination, de Pascale Breton, Quand la mer monte, de Yolande Moreau et Gilles Porte, Retour à Kotelnitch, d'Emmanuel Carrère, et Violences des échanges en milieu tempéré, de Jean-Marc Moutout.

              Créé en 1937, le prix Louis-Delluc est décerné par un jury de critiques et de personnalités du cinéma et distingue ce qu'ils jugent être «le meilleur film de l'année». Il tient son nom de l'un des premiers critiques de cinéma, qui a réalisé quelques films dans les années 20.


Box-office "Ecran total" : les meilleures entrées


Par Ange-Dominique BOUZET

mercredi 20 octobre 2004 (Liberation - 06:00)

 Les requins et leur gang détrônent les Corses, sans réaliser de carton fracassant : 848 de moyenne par écran pour le film d'animation aquatique en 3D contre 840 pour l'Enquête corse menée par Christian Clavier avec Jean Reno. Arsène Lupin redonne quand même une majorité française au classement, sans rafler le gros lot (641 de moyenne). Rien de bien brillant, donc.
              Mais des performances à mentionner chez les poids moyens ou légers : 55 159 entrées en 106 salles (520 de moyenne) pour les Brodeuses d'Eléonore Faucher, et 11 037 spectateurs en seulement 25 salles (429 de moyenne) pour Benoît Delepine et Gustave Kerven, les deux ennemis en fauteuil roulant d'Aaltra.

Lola Naymark

 

Neuf comédiens en lice pour le prix Michel-Simon décerné le 7 décembre

PARIS, 3 nov 2004 (AFP) - 03/11/2004 16h43 - Le Prix Michel-Simon 2004, consacré à la jeune génération des comédiens, sera décerné le 7 décembre à Saint-Denis à l'issue d'une semaine de projections et de rencontres avec les comédiens nominés et les réalisateurs, ont annoncé les organisateurs mercredi dans un communiqué.
                Les quatre comédiennes nominées sont Sarah Grappin ("Je t'aime, je t'adore" de Bruno Bontzolakis),

Eva Green ("The Dreamers" -Innocents- de Bernardo Bertolucci), Stéphanie Michelini ("Wild Side" de Sébastien Lifshitz) et Lola Naymark ("Brodeuses" d'Eléonore Faucher).
          Les cinq comédiens nominés sont Yasmine Belmadi ("Wild Side" de Sébastien Lifshitz), Clet Beyer ("Illumination" de Pascale Breton), Mathieu Genet ("Frères" de Xavier de Choudens), Edouard Nikitine ("Wild Side" de Sébastien Lifshitz) et Thomas Suire ("Pas de repos pour les braves" d'Alain Guiraudie).
Lors de la soirée d'ouverture mardi 30 novembre aura lieu la présentation du jury et des comédiens nominés, suivie de la projection en avant-première d'"A tout de suite" de Benoît Jacquot, en présence de l'équipe du film.
          La soirée de clôture, le mardi 7 décembre, débutera par la remise du Prix Michel-Simon 2004 aux deux lauréats, suivie de la projection en avant-première de "Le Silence" d'Orso Miret avec Mathieu Demy et Natacha Régnier, en présence de l'équipe du film.
Le prix Michel-Simon est organisé, pour sa seizième édition, par le cinéma L'Écran de Saint-Denis. Réalisé en partenariat avec la Ville de Saint-Denis et la Maison des acteurs, il est aussi soutenu par l'ADAMI.
          Le programme complet des rencontres organisées à l'occasion du prix Michel-Simon est disponible auprès du Cinéma L'Écran de Saint-Denis (Place du Caquet 93200 Saint-Denis - Tél : 01-49-33-66-88).

 

Prix Junior du Meilleur Scénario 
 
               La 8è édition du Prix Junior du Meilleur Scénario est lancée.

             Doté de 4500E, ce Prix est ouvert aux auteurs de moins de 28 ans ayant écrit un scénario de long-métrage destiné au cinéma (continuité dialoguée d'environ 80 pages dactylographiées).
Ce Prix sera décerné en avril 2005, par un Jury composé de professionnels du cinéma.

RÉCEPTION DES SCÉNARIOS DU 15 OCTOBRE AU 30 NOVEMBRE 2004.

Sur les 7 premières éditions, 6 des Lauréats ou Finalistes ont vu leur scénario porté à l’écran : « Furia » de Alexandre Aja - « Carnages » de Delphine Gleize - « Satin Rouge » de Raja Amari - « A la Folie pas du tout » de Laetitia Colombani – "1/2 Tarif " de Isild Le Besco - "Brodeuses" de Eleonore Faucher.

2004-10-27- MOUVIZ

           

           le premier film d’Eléonore Faucher fait un peu ouvrage de dame, et pas seulement parce qu’il y est question de broderie, mais il serait malvenu de lui en faire le reproche. « Brodeuses » est en effet un joli film, à sa manière tout aussi inattendu, et presque aussi singulier. L’histoire simple d’une jeune fille de la campagne qui cache sa grossesse à son entourage et trouve un emploi auprès d'une

 brodeuse dont le fils vient de mourir accidentellement. Rencontre de deux actrices, la presque débutante Lola Naymark et l’expérimentée Ariane Ascaride, l’une et l’autre très à leur affaire. Double rencontre, Claire et Mme Melikian, Lola et Ariane, dont le film fait sa raison d’être, où il puise sa force insidieuse.
              Il est difficile, sans doute, d’imaginer deux films plus différents en apparence que « Aaltra » et « Brodeuses », pourtant l’un et l’autre parlent de gens ignorés, d’une vie oubliée, passée sous silence dans les journaux et, plus encore, à la télévision. Comme quoi le cinéma, contre vents et marées, s’obstine à répondre aux ambitions qui sont les siennes depuis qu’il existe. Voilà, « Aaltra » et « Brodeuses », chacun à sa manière, sont des films qui font plaisir. 

Pascal Merigeau.

 

Donner dans la dentelle
              Parfois la nouveauté s'apparente en fait à de la fraîcheur, à

l'expression d'une voix jusque-là inconnue, celle par exemple de la jeune Éléonore Faucher. Elle signe avec Brodeuses un premier film inspiré. Une histoire toute simple au fond, celle de deux femmes de générations différentes. L'une a un métier, l'autre se cherche une place dans la société. L'une vit tant bien que mal le deuil de son fils, l'autre cache de plus en plus difficilement sa grossesse coupable. La rencontre n'en paraît que plus forte.

 

"Brodeuses": l'interview de la comédienne Lola Neymark publié le mercredi 20 octobre 2004

Après la réalisatrice de ce film qui a obtenu le Grand Prix lors de la semaine de la critique à Cannes, la comédienne principale, Lola Naymark, se livre au micro CineMovies...

CineMovies : Vous aimez raconter l’histoire de votre rencontre avec Ariane Ascaride

L.N. : Ariane a d’abord beaucoup aimé le scénario. Après, elle a rencontré Eleonore, et Ariane, Eleonore et moi, on est toutes les trois un peu pareil, très franches, directes. On se dit les choses simplement, comme elles sont. Normalement, on a un certain respect poli vis-à-vis des comédiennes, une sorte de distance, et quand Ariane a fini de lire le scénario à Premiers Plans, des gens du public ont demandé à Eleonore ce qu’elle avait pensé de la lecture. Eleonore a répondu que c’était bien, mais qu’elle n’avait pas imaginé comme ça le personnage de Claire. Je crois qu’Ariane a été très séduite par ce côté très franc.

CineMovies : Et vous, qu’est-ce qui vous a séduite ?

L. N. : Aussi un peu ça, parce que je m’y retrouvais. Et beaucoup le scénario. Il permet de jouer énormément de choses. C’est un rôle d’adolescente très joli et très profond. Il n’y en a pas beaucoup, au cinéma. J’ai fait beaucoup de castings et c’est toujours des caricatures d’adolescents. On joue toujours la même chose. On joue sur la colère et la rébellion. C’est intéressant une fois, mais pas dix.

CineMovies : De nombreuses scènes reposent sur l’expression de votre visage, changeante, et ce ne doit pas être facile à jouer…

L. N. : C’est ça qu’Eleonore a su trouver en moi, je pense… Mais il est vrai que, en général, je n’ai pas un jeu démonstratif.

CineMovies : Claire, comme Madame Mélikian, est un peu isolée dans le village…

L. N. : Oui. Je pense que ça vient de la non-reconnaissance des gens, et en premier lieu de ses parents. Si elle avait eu des parents géniaux, compréhensifs, elle se serait peut-être plus épanouie dans ce monde et faire cohabiter sa passion et la vie de village. Mais comme ce n’est pas le cas, elle s’est repliée sur elle-même. Et elle est un peu hors du temps, solitaire : elle ne suit pas la mode, elle n’a qu’une copine et c’est son amie d’enfance…

CineMovies : Et vous, Lola, quels sont vos projets ?

L. N. : J’ai tourné un film cet été, qui s’appelle La Maison de Nina, avec Agnès Jaoui. Ca se passe au tout début de la Libération.

Interview réalisée par Isabelle Kersimon.

Lola Naymark

 

"Brodeuses", d'Eléonore FaucherGrand Prix du Festival de la critique et du public de Zaragoza du 5 au 13 novembre 2004, avec "Les Choristes" de Christophe Barratier.            
 
              Los filmes "Brodeuses" y "Les Choristes" logran los premios de cr­itica y publico del festival "Cinefrancia" ZARAGOZA, 13 (EUROPA PRESS)              
              El festival cinematográfico franco-español de Zaragoza, "Cinefrancia", enfila durante la jornada de hoy su recta final. La concejala de Cultura del Ayuntamiento de Zaragoza, Rosa Borraz, informó esta mañana de que las pel­iculas "Brodeuses", de Eléonore Faucher, y "Los

 


GALA DE CLAUSURA. Article de Guia Servicios.com
- 13 DE NOVIEMBRE a las 20:00h.
Sala Mozart Auditorio de Zaragoza
              Todos los años Cinefrancia concluye con una espectacular gala en la que se hacen entrega de los distintos galardones que se entregan en cada edición de este festival. Como es lógico el desarrollo de la gala se centra en torno a la figura de Jean-Claude Carrière, el protagonista por excelencia de Cinefrancia 2004, con una proyección

de un documental realizado por el equipo de Festival.
              En esta ocasión la clausura de Cinefrancia cuenta con la actuación de Ana Salazar, la cantaora y bailaora gaditana que revisa desde el punto de vista del flamenco once canciones de la diosa de la ‘chanson’ francesa Edith Piaf.
 CINEFRANCIA Sección Oficial Panorama
              Panorama es la sección a concurso de Cinefrancia y acoge una selección de pel­culas del presente ano que optan al premio que concede el público mediante votación. Todas las pel­culas en la sala Paris de la CAI, Paseo de las Damas.
              La pelicula que obtendrá la más alta valoración por parte de los espectadores será galardonada con el Premio Ángel, verdadero instrumento de promoción de la pel­cula en el mercado espanol.
              La selección es variada en géneros, estilos y temática. Del drama a la comedia, del documental a la obra de animación, las pel­culas programadas suponen un revelador escaparate de la potencia cinematografica francesa.
Esa ambiciosa programación se construye cada vez más en la búsqueda de un certamen de alta calidad y asentado sobre unas bases sólidas.
              Para presentar estos trabajos, contaremos con la presencia de una gran parte de los directores y actores de esas pel­culas. Para cada peli­cula del ciclo, tendremos el honor de recibir un prestigioso representante de la pel­cula.
Entre otros :
··· Tony Gatlif : director de Vengo, Swing, Latcho Drom...y que presentará Exils.
··· Manuel Poirier : director de Caminos Cruzados y Western. Estará acompañado por el músico Bernardo Sandoval y encontrará en esta ocasión el escritor de Carreteras Secundarias, Ignacio Mart­nez de Pison.
··· Guillaume Nicloux : director de Cette femme-là, acompañado por la inmensa actriz Josiane Balasko.
··· Eleonor Faucher : directora de "Brodeuses", nuevo fenómeno del cine francés, acompañada por los actores principales de su pel­icula.

 

[7/11/04] Festival de cine Europeo de Sevilla

              La sección oficial del Festival estará compuesta por trece filmes de producción europea, que optarán al Giraldillo de Oro a la Mejor Pel­cula, dotado con 60.000 euros, y al Giraldillo de Plata y al Premio Especial del Jurado dotados con 30.000 euros cada uno. Las pel?­culas que optarán a los premios son: 'Exils' (Tony Gatlif, Francia); 'Brodeuses' (Eléonore Faucher, Francia); 'Folie privée' (Joachim Lafosse, Bélgica); 'Garçon stupide' (Lionel Baier, Suiza); 'Koktebel' (Aleksei Popogrebsky y Boris Klhebnikov, Rusia); 'Such mich nicht' (Tilman Zens, Alemania); 'Avanim' (Raphaël Nadjari, Israel-Francia);

'Dealer' (Benedek Filegauf, Hungr­a); 'Hotel' (Jessica Hausner, Austria-Alemania); 'The Edukators' (Hans Weingartner, Austria-Alemania); 'Tu' (Zrinko Ogresta, Croacia-Bosnia Herzegovina); 'Walk on Water' (Eytan Fox, Israel); y 'Le chiavi di casa' (Gianni Amelio, Italia-Francia-Alemania). En la gala de clausura del Festival se proyectara, fuera de concurso, 'Der neunte tag', el último filme del prestigioso director alemán Volker Schlöndorff. Por su parte, en 'Eurodoc', también de carácter competitivo, participan diez trabajos documentales de producción europea inéditos en nuestro pa­s en el ?mbito comercial. 'Looking for Fidel', de Oliver Stone, y 'Presos del silencio', de Marino Agudo y Eduardo Montero; '10e chambre. Instants d'audiences', de Raymond Depardon (Francia), 'Calling Hedy Lamarr', de George Misch (Alemania-Austria-Gran Bretaña) 'Ceský sen', de V­t Klusak y Filip Remunda (República Checa), 'Die souvenirs des Herrn X', de Arash T. Riahi (Austria), 'Garden', de Adi Barash y Ruthie Shatz (Israel), 'Música cubana', de German Kral (Alemania), 'Surplus' (Terrorized into being consumers), de Eric Gandini (Suecia), y 'Cinevardaphoto 1: Ydessa, les ours et etc...,' de Agnès Varda (Francia). Fuera de concurso se proyectarán otras dos partes de este último trabajo de Varda. El Giraldillo de Oro al Mejor Documental está dotado con 18.000 euros. El jurado del Festival lo conformarán profesionales europeos como Adriana Chiesa di Palma, Felipe Vega, Julia Solomonoff, Felipe Ben­tez Reyes, Ulrich Felsberg y Carlos Rosado.
El Festival tambien contará con multitud de actividades paralelas. Destaca particularmente el seminario "El cine europeo del siglo XXI", realizado del 8 al 12 de noviembre en colaboración con la Universidad de Sevilla, que será inaugurado con la presencia de Milos Forman, al que se le ha rendido homenaje en este festival, Saul Zaentz y Jean-Claude Carrière. Se organizará la exposición 'Fotógrafo en Siberia', compuesta por fotograf­as realizadas por el cineasta Giusseppe Tornatore en la localidad siberiana de Novij Urengoi, que podra ser vista hasta el 28 de noviembre en el Monasterio de San Clemente. También hay que citar a 'Cinemajoyce', una iniciativa realizada en colaboración con la Embajada de Irlanda en España. Se proyectarán dos largos de ficción y dos documentales en torno a James Joyce, su época y su obra. Como complemento, en la Biblioteca Pública Infanta Elena, habrá una exposición con fotograf­as y materiales audiovisuales que recorren la vida y obra del escritor.

 

Brodeuses

à Florence
Le festival France Cinéma de Florence a remis son grand prix

à Brodeuses, d’Eléonore Faucher. Prix spécial de la mise en scène, Alain Resnais pour Pas sur la bouche ! Prix de la première oeuvre, Emmanuel Carrère pour Retour à Kotelnitch. Mentions spéciales à Claude Rich pour son interprétation dans le Cou de la girafe, de Safy Nebbou, et au réalisateur Nadir Moknèche pour Viva Laldjérie !

Le journal l'humanité le 16 novembre 2004


 

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Effondrement du cinéma français en Italie, avec moins de 
1 % du marché


LE MONDE | 15.11.04 | 15h47

Rome de notre correspondant
              L'année 2004 a confirmé ce qu'Aldo Tassone, organisateur du Festival France Cinéma, appelle "la débâcle du cinéma français en Italie". La manifestation, qui présente chaque année une vitrine du septième art français à Florence et dont la 19e édition s'est achevée le 7 novembre, ressemble de plus en plus à une oasis rafraîchissante, alors que les films français ont déserté les écrans de la Péninsule. 
          Pour les neuf premiers mois de l'année, les 16 films français diffusés en Italie n'ont représenté que 0,4 % du marché, avec un total de moins de 300 000 entrées. Celui qui a eu le plus de succès, Le Coût de la vie, de Philippe Le Guay, n'a séduit que 54 000 spectateurs, ce qui le place au 103e rang du box-office. Depuis 2001, la part du cinéma français est tombée de 7 % à moins de 1 %, alors que le cinéma britannique, par exemple, se maintient autour de 9 %. L'unique exception est due à une coproduction franco-italienne, Les Rivières pourpres 2, d'Olivier Dahan, qui se classe 26e au box-office avec 657 000 entrées. Mais là encore le déclin semble inéluctable : seulement six films coproduits sont sortis en salles cette année.

AU PASSÉ
              "C'est le résultat d'une mésentente de moins en moins cordiale de part et d'autre des Alpes, déplore Aldo Tassone. Dans les années 1950-1960, les coproductions franco-italiennes marchaient tellement bien qu'elles représentaient le tiers des films produits par les deux pays. De 1947 à 1990, plus de 1 900 films ont été coproduits, dont 120 pour la seule année 1964. Producteurs, acteurs et réalisateurs se connaissaient, dînaient ensemble à Paris, Cannes ou Rome, parlaient la même langue. Aujourd'hui, le cinéma français est tombé aussi bas que le cinéma italien en France, dont la part est de 0,4 % depuis dix ans. Et personne ne réamorce les rapports entre les deux pays."
              A Florence, le film Brodeuses, d'Eléonore Faucher, a obtenu le Grand Prix du Festival France Cinéma. Le Prix spécial du jury a été attribué à Pas sur la bouche d'Alain Resnais. Claude Rich et Philippe de Broca ont aussi été récompensés.
              La rétrospective Truffaut présentée par France Cinéma sera montrée à Rome, Gênes, Parme et Milan. Elle est promise à un certain succès puisque les Italiens savourent désormais le cinéma français au passé. Les cinémas d'art et d'essai font leurs meilleures recettes avec des copies usagées de Godard, Rivette, Chabrol, et avec des cycles thématiques qui remettent régulièrement Quai des brumes et Les Diaboliques à l'affiche.
              Cet automne, la production française pourrait relever un peu la tête avec les sorties, bien accueillies par la critique, de Confidences trop intimes, de Patrice Leconte, de Cosi fan tutti (Comme une image), d'Agnès Jaoui, et des Choristes, de Christophe Barratier. "Ce dernier film a été acheté sur un coup de tête grâce à un producteur suisse, raconte Aldo Tassone. En Italie, personne n'en voulait."

Jean-Jacques Bozonnet
 ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU 16.11.04


 

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Mathieu Genet, Stéphanie Michelini et Lola Naymark lauréats du Prix Michel-Simon 2004

              PARIS (AP) - S'ils ne sont pas encore vraiment célèbres, cela ne devrait pas durer. Les trois jeunes acteurs que sont Mathieu Genet, Stéphanie Michelini et Lola Naymark sont les lauréats du prix Michel-Simon qui distingue de jeunes comédiens repérés dans un film français sorti dans l'année écoulée.
              Le jeune Mathieu Genet a été remarqué dans «Frères» de Xavier de Choudans, sorti en mai dernier. Désignées ex-aequo, Lola Naymark et Stéphanie Michelini ont respectivement été vues dans «Lesbrodeuses» d'Eléonore Faucher sorti cet automne et «Wild Side» de Sébastien Lifshitz, sorti au printemps.
Le Prix Michel-Simon, dont c'est la 16e édition, est un partenariat créé par le cinéma L'Ecran de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), la ville de Saint-Denis et la Maison des acteurs. Ce prix a été attribué par un jury présidé cette année par la comédienne Maryline Canto.

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YOKOHAMA 2004
          Au 12ème Festival du film Français de  Yokohama, au moment de la projection de « Brodeuses », l’émotion était palpable. Ce premier film, Grand Prix 2004 de la semaine de la critique, raconte la rencontre entre deux femmes (Lola Naymark et Ariane Ascaride) qui vont se redonner le goût de vivre en partageant l’art de la broderie. Quand le fil tisse l’histoire…

Du court au long
Rencontre avec Eléonore Faucher.

  Je suis entrée à l’Ecole Louis Lumière à 18 ans. Comme je ne venais pas du milieu du cinéma, je ne savais pas à quoi m’attendre. Je voulais en faire sans bien connaître les métiers, et je ne savais pas ce que c’était qu’être assistante opérateur. Au cours de ma deuxième année à Louis Lumière, j’ai été choisie pour réaliser un court-métrage. Les courts-métrages réalisés dans le cadre de l’école étaient rarement terminés faute de temps et de moyens. Mais j’ai eu de la chance. La monteuse du film m’a beaucoup aidée pour la post-production. Les élèves des Gobelins ont fait un dessin animé pour le film, que nous avons tourné chez Acmé. Il s’agissait d’une comédie musicale, et la musique a été enregistrée dans le studio de Louis Lumière. Kodak a tiré la copie du film. Tout s’est enchaîné et les toilettes de Belle-Ville a pu circuler dans les festivals. C’est à ce moment là que s’est dessinée  mon envie d’être réalisatrice.

              A 18 ans, je n’avais pas de culture cinématographique familiale. Pour les Toilettes de Belle-Ville, je n’avais aucune référence. Les seuls films qui m’avaient marqués, étaient les Walt Disney et peut-être « Chantons sous la pluie » que je ne suis même pas certaine d’avoir vu avant cette époque. Certains de mes amis m’ont dit que mon court-métrage leur faisait penser à Jacques Demy, qui est originaire, comme moi, de Nantes. Mais je ne connaissais de Jacques Demy que  « Le Sabotier du Val de Loire et Lola » qui sont loin des comédies musicales qu’on lui connaît.

              Je ne m’attendais pas à ce que ce court-métrage soit un jour terminé, donc imaginez ma surprise quand il a été acheté par la télévision ! Je me suis demandé si je n’avais pas fait un film commercial, un peu trop facile. J’ai décidé d’aller vers quelque chose de plus profond. Je ne voulais me prouver que je pouvais aborder un thème plus intérieur, plus basé sur la réflexion, moins rieur, et j’ai réalisé « Ne prends pas le large » qui a pour thème central le questionnement d’une jeune femme sur la relation entre son amour pour un homme et sa sexualité insatisfaite.

              Avec le recul, je m’aperçois que mon long-métrage est né des difficultés à monter mon deuxième court-métrage. Trouver des financements a été difficile, et il a fallu réduire le film à 5 minutes, avec une voix off pour pouvoir tourner avec une caméra non sonore. Du coup, ça m’a décidée à passer au long-métrage. Comme c’est délicat d’être sûre de soi sur son premier film, j’ai voulu savoir si le projet de Brodeuses pouvait intéresser d’autres que moi. J’ai écrit pendant six mois avant de présenter l’aide à réécriture du Centre National de la Cinématographie, les ateliers d’Emergence et le prix Junior du scénario pour voir si ce que j’avais décidé de raconter trouvait un écho. Comme j’ai tout obtenu, j’ai continué et Brodeuses a vu le jour. Je me suis longtemps demandée comment m’était venu l’idée d’un film. Aujourd’hui, j’arrive à mettre un moment dessus. J’étais en train de repriser un chandail, ma fille avait à peine un an, ma grand-mère partait en maison de retraite. Je me suis rendu compte que ce geste m’avait été enseigné par ma grand-mère. Malgré elle, elle m’a apporté plein de choses qui font ce que je suis maintenant. Le film lui est d’ailleurs dédié.

              La première idée qui a guidé l’écriture c’est la relation entre une femme âgée et une jeune fille et ce qu’elles peuvent s’apporter sans qu’il y ait forcément de la douceur entre elles. La pudeur fait partie des personnages, j’ai tenu à les dépouiller de tout artifice. Le personnage de Guillaume n’était pas facile à doser : son regard a beaucoup d’importance dans que Claire  (ndlr : interprétée par Lola Naymark) a d’elle-même. Mais en même temps, je ne voulais pas qu’on puisse croire qu’elle cherchait un père pour son enfant. Sous les yeux de Guillaume, elle passe du statut de « copine de la petite sœur » à celui de « femme potentiellement désirable ». C’est important dans l’épanouissement qu’elle vit au cours du film.

              Je ne voulais pas faire un film social, je ne voulais pas que le manque d’argent soit le cœur du problème, vis-à-vis de l’accouchement sous X. Ce qui m’intéressait, c’était plutôt le risque qu’on prends en faisant un enfant, toutes les remises en question que cela représente, quel que soit son âge et sa condition. On y perd beaucoup d’insouciance, pas mal de liberté, mais surtout, on ne sait pas si on sera à la hauteur de l’éducation qu’on aimerait donner à cet enfant. Il faut accepter une part d’inconnu, une part de risque.

              J’ai voulu aussi effacer l’époque, dans les décors, les costumes, gommer le coté « ado d’aujourd’hui » de Lola. Son intemporalité lui apporte une espèce de maturité, d’infériorité qui lui permet d’être au-delà des modes, et qu’elle n’a pas eu à chercher bien loin au fond d’elle-même.

              La broderie joue le rôle d’un journal intime. Claire brode avec des matériaux de récupération, de la peau de lapin, des rondelles de plomberie. Elle n’a pas de technique, elle travaille à l’instinct. Son intériorité s’exprime dans ses broderies, et elle n’aime pas que sa mère arrive à l’improviste et voie son travail. Madame Melikian (ndlr : interprétée par Ariane Ascaride) , elle brode pour la haute couture, et même si elle s’exprime aussi au travers de son art, elle réponds surtout à des commandes, avec un savoir-faire acquis au cours de longues années. Son atelier est comme dans une grotte où Claire de terre, et le métier à broder y prend de plus en plus de place au fur et à mesure du film, de leur relation à deux, et de l’épanouissement du bébé dans le ventre de Claire.

              Je ne me suis posé la question des comédiens qu’au moment du tournage. Je n’avais pas envisagé Ariane Ascaride dans le rôle de Madame Melikian parce qu’elle me semblait trop jeune. Au début de l’écriture, la femme qu’elle interprète était plus âgée. Au fil de l’histoire, elle perdait la vue et avait besoin de la jeune fille pour continuer à broder. C’était un « Dancer in the dark ». Mais j’ai abandonné cette idée. Il n’y avait pas besoin de cela pour qu’elles deviennent indispensables l’une pour l’autre. En fait, l’âge de Mme Mélikian n’est finalement pas très précis, ni tellement important. Ce qui compte, c’est sa solitude, son deuil, son impossibilité de demander ou d’accepter de l’aide. Pour le personnage de Claire, j’ai fait un casting classique. Dès la première photo, Lola Naymark m’a plu. Elle était la description exacte de Claire dans le scénario, et  puis son air effronté, avec son regard par en dessous, m’a séduite. J’ai aussi été très sensible à sa voix. J’avais en tête quelque chose de la sauvagerie de Sissy Spacek dans « Badlands » (ndlr : film réalisé par Terrence Malick en 1973 dans lequel Sissy Spacek incarne Holly, une jeune fille amoureuse d’un criminel joué par Martin Sheen). Mais Claire est beaucoup plus active face à son destin.

              Pour travailler la direction artistique, choisir nos couleurs de base, nous avons revu « Un ange à ma table » de Jane Campion avec Pierre Cottereau, le chef opérateur, et Philippe Van Herwijnen, le chef décorateur. Nous sommes partis de la couleur des cheveux de Lola. Ensuite, on est restés dans les rouilles et bleu indigo. Pierre Cottereau a travaillé la lumière sur la chevelure de Lola. Il y a une image du film que j’aime beaucoup pour cela, c’est quand Claire ouvre la lettre de Lucile, que la lumière passe dans ses cheveux, et que derrière elle, tout est flou, on n’a que le bleu canard de sa chambre.

              C’est Joële van Effenterre qui a monté le film. Elle a commencé par faire un premier bout à bout en respectant le scénario à la lettre, pendant le tournage. Cela m’a permis de me rendre compte par moi-même qu’on pouvait aisément supprimer certaines scènes, et qu’il fallait revoir la structure du début et de la fin du film. Ensuite, tout a été dans la relation que nous avons eue toutes les deux. Joële a beaucoup d’expérience, mais surtout, elle a des convictions qu’elle sait défendre, comme moi, puis qu’elle sait aussi abandonner si je l’ai convaincue du contraire. Mais bien souvent, nos instincts allaient dans le même sens. Nous faisions régulièrement des projections du montage en cours pour garder le plus possible de recul sur notre travail. Ensuite, elle a supervisé toute la post-production du point de vue artistique. Elle n’était pas que monteuse image, elle était chef monteuse. Elle est d’ailleurs beaucoup intervenue sur la musique, en l’arrangeant de manière à ce qu’elle colle le mieux possible à l’image.

             Je pense que c’est très intéressant de regarder ce qu’on fait les autres réalisateurs. Je ne veux surtout pas en faire abstraction. Je n’était pas cinéphile, je le suis devenue. Les deux plus grands, à mes yeux, restent Charlie Chaplin et Buster Keaton. Evidemment, c’est très réducteur de dire ça quand on voit le nombre de réalisateurs ayant fait des films formidables depuis, mais qui ont inventé le cinéma et leur génie demeure, pour moi, inégalé. Je les admire d’autant plus que chez eux, le génie est populaire et sans prétention. Je ne sais pas si je serais capable de faire une comédie, j’aimerais bien. Plus près de nous, j’ai vu « l’Esquive » et je pense sincèrement que c’est l’un des plus beaux films que j’ai vu depuis pas mal de temps. Je suis très admirative du travail d’Abdel Kechiche, c’est un film intelligent, brillant, malgré des moyens très simples. Il dit des choses importantes sur notre époque, sur des gens qu’il a l’air de bien connaître, et cela tout en légèreté, en rattachant deux cultures différentes, que certains auraient tendance à opposer….Je pourrais en parler longtemps.

              Dans un futur plus ou moins proche, j’aimerais beaucoup refaire une comédie musicale. J’ai une vague idée autour des histoires de la Table ronde. Je ne sais pas quand ça viendra, mais en revanche, je sais clairement ce que sera mon prochain film. L’écriture est déjà bien avancée. Ca ne passe en Kabylie en 1962. C’est l’histoire d’un appelé français qui vient de finir ses études de pharmacie. Il va faire son service là-bas au moment des accord d’Evian (ndlr : les accords d’Evian mettent fin à la guerre d’Algérie et entérinent l’indépendance de l’Algérie). Il se retrouve responsable de la banque du sang à Tizi Ouzou, et manque cruellement de donneurs. Je l’ai écrit seule dans le cadre de la formation continue dispensée à la Femis.
               Quand on voit un film, on ne s’imagine pas le travail du technicien. De la même façon, quand un mannequin défile sur un podium, on ne voit pas les heures de travail des petites mains qui sont dans les coulisses. Je pense vraiment que la broderie est vraiment une métaphore du cinéma.

Propos recueillis par Caroline Aymar, parus dans« La lettre N°38 » de septembre 2004

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ANALYSE

La résistance des salles obscures

LE MONDE | 11.01.05 | 15h18

 

Arrêtons pour une fois de dire que rien ne va et que le cinéma traverse une crise sans précédent. Les chiffres publiés mardi 4 janvier par la Fédération nationale des cinémas français (FNCF), puis par le Centre national de la cinématographie (CNC) ont de quoi déciller les plus pessimistes : les salles de cinéma hexagonales ont accueilli l'an dernier 196 millions de spectateurs, ce qui représente une hausse de 12 % par rapport à 2003.

Ces chiffres constituent le plus joli résultat depuis exactement vingt ans, en 1984. C'était pourtant l'année du lancement de Canal+, lorsque tous les Cassandres prédisaient que la télévision cryptée allait vider les salles et provoquer la mort prochaine du cinéma.

Ils ont eu tort. Pourquoi ?

Tout d'abord, l'appétit pour les films français ne se dément pas, puisqu'ils représentent, selon le CNC, 38,4 % des parts de marché. Un seuil assez stable depuis dix ans, puisqu'il oscille, selon les années, entre 27,6 % pour la pire année et 41,4 % pour la meilleure, en 2001. Hormis les Etats-Unis, où les majors n'ont de cesse d'innoculer le virus hollywoodien à toute la planète, seules l'Inde, la Corée du Sud et la France réussissent chaque année à conserver des parts de marché très importantes de leur cinéma national en salles.

Cette bonne résistance provient d'une politique patiemment mise en œuvre de rénovation du parc cinématographique français. Depuis vingt ans, 1,7 milliard d'euros ont ainsi été investis dans le secteur de l'exploitation ; 126 multiplexes ont été créés et des centaines de salles ont été rénovées, créées ou transformées. Si bien qu'aujourd'hui la France compte 5 300 écrans, répartis de façon assez harmonieuse, même dans les villes petites ou moyennes.

Cette politique d'investissement massive a été soutenue par les pouvoirs publics : ils redonnent aux salles bon an mal an l'équivalent de la moitié de la taxe spéciale additionnelle (TSA), qui est perçue sur chaque billet d'entrée et alimente le fonds de soutien du CNC.

L'une des spécificités de la fréquentation en salles tient aussi, comme le souligne Michel Gomez, délégué général de la société civile des Auteurs Réalisateurs Producteurs (ARP), à la grande variété des films et des genres. Chaque année, il se passe des petits miracles avec des films qui font des carrières que l'on n'attendait pas, comme Les Choristes, le premier film de Christophe Baratier, ou, dans une moindre mesure, Brodeuses, d'Eléonore Faucher, ou L'Esquive, d'Abdellatif Kechiche. "Si nous étions dans une économie purement libérale, ces deux derniers films n'existeraient pas", dit-il.

L'offre reste l'atout majeur de la bonne santé des salles. 2004 a été marquée par une fécondité rare du cinéma français, qu'il s'agisse des réalisateurs les plus connus, comme Godard, Rohmer, Resnais, Chabrol, Varda ou Marker, ou plus jeunes, comme Olivier Assayas, Arnaud des Pallières, Arnaud Desplechin, Benoît Jacquot ou André Téchiné. Les auteurs, même s'ils ont du mal à mettre en chantier un nouveau projet, réussissent, bon an mal an, à poursuivre leur création. Et ce malgré la crise traversée par Canal+, qui reste le plus important banquier du cinéma (la chaîne, en gagnant tout récemment, comme elle s'en targue, 100 000 abonnés supplémentaires grâce au football, reversera 3 millions d'euros supplémentaires à l'industrie cinématographique), et malgré le turnover de plus en rapide imposé par les exploitants de salles, qui laissent de moins en moins de temps aux films singuliers et parfois difficiles de trouver leur public.

Le gros des entrées est traditionnellement fourni, comme chaque année, par des comédies familiales préformatées pour être, à terme, diffusées en première partie de soirée sur les chaînes de télévision. Parmi les quarante-huit films qui ont franchi l'an dernier le cap du million de spectateurs dans l'Hexagone, seize sont français, et l'on retrouve notamment dans ce box-office Les Choristes, qui a réalisé 8,6 millions d'entrées, suivi par Un long dimanche de fiançailles - le film de Jean-Pierre Jeunet produit par une filiale de Warner -, Podium, Deux frères, Les 11 Commandements ou encore L'Enquête corse.

C'est ce type de films qui profite le plus du système des multiplexes, tandis que les films d'auteur préfèrent le circuit, très vivace en France, des salles d'art et d'essai. Tous ces longs-métrages, extrêmement différents dans leurs genres, leurs traitements ou leurs budgets, doivent se battre furieusement chaque semaine pour rester à l'affiche.

De façon paradoxale, les salles de cinéma conquièrent de nouveaux spectateurs, alors même que les nouvelles sources de diffusion des films s'accroissent. Là encore, bon nombre de pessimistes affirmaient que l'éclosion du DVD allait signer l'arrêt de mort de l'exploitation en salles. Il n'en est rien, pour l'instant.

Plus d'une centaine de millions de DVD ont été vendus en 2004, et le marché de la vidéo a crû de 10 %. Si le cinéma représente 75 à 80 % des ventes de DVD, en revanche la part du cinéma français sur ce marché reste assez faible (aux alentours de 20 %). Les salles de cinéma doivent également faire face à la concurrence frontale de la multiplication des chaînes thématiques de cinéma sur le câble et le satellite, ou encore du démarrage, pour l'heure timide, de la vidéo à la demande.

LA PIRATERIE

Mais un dernier concurrent des salles, peut-être le plus redoutable, prend de l'importance : la piraterie sur Internet. Selon une récente enquête du CNC, 19 % des internautes ont déjà utilisé Internet en France pour visionner des films sans payer.

L'industrie musicale française a été la première à sérieusement pâtir de ce nouvel engouement massif de consommation gratuite en ligne. Elle a vu ses ventes de disques reculer de 30 % en deux ans, entre l'automne 2002 et l'automne 2004. Pour éviter un tel sort, les professionnels du cinéma ont rencontré fin décembre les responsables des fournisseurs d'accès à Internet pour leur proposer de mettre en place une politique de surveillance.

"La répression ne peut pas être la seule réponse à ce phénomène de piraterie", affirme Jean-François Lepetit, président de la Chambre syndicale des producteurs et exportateurs de films français. "A condition d'obtenir des garanties sur la sécurisation des films, nous serions prêts à proposer de diffuser des films sur Internet entre neuf et douze mois après leur sortie en salles. Les délais varieraient selon le type de consommation - soit à l'unité, et donc au film, soit à l'abonnement sur Internet ; dans ce cas, le délai devrait être le même que celui imposé à Canal+ ou TPS", explique-t-il.

Vingt ans après Canal+, les salles de cinéma font face à un nouveau défi considérable. Rien ne dit qu'elles n'y réchapperont pas une seconde fois.

Nicole Vulser

 ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU 12.01.05

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Selon la presse, le meilleur film français de l'année est "Rois et reine"

 PARIS (AP) - Le film "Rois et reine" a été choisi hier "Etoile d'or de la presse" du meilleur film français 2004 après un vote auprès des journalistes et critiques de cinéma.

Le film d'Arnaud Desplechin est le grand vainqueur de ce vote puisqu'il remporte quatre des 11 trophées décernés: outre celui de meilleur film, celui de meilleur réalisateur, celui de meilleur acteur pour Mathieu Amalric, et celui de meilleure actrice pour Emmanuelle Devos.

"Rois et reine" a déjà reçu le mois dernier le Prix Louis-Delluc, surnommé "le Goncourt du cinéma", remis par un jury de journalistes.

Le champion du box-office 2004, "Les Choristes" de Christophe Barratier, a été distingué par deux "Etoiles d'or": meilleure musique pour Bruno Coulais, et meilleur producteur pour Jacques Perrin.

C'était la 6e édition de ces "Etoiles d'or de la presse", pour lesquelles sont invités à voter quelque 800 journalistes de cinéma et critiques français. Cette année la marraine de la soirée, qui a eu lieu à l'Espace Pierre-Cardin à Paris, était la comédienne Sylvie Testud, lauréate l'an dernier de "L'Etoile d'or" et du César de la meilleure actrice pour "Stupeur et tremblements". La comédienne, qui attend un bébé, fêtait ce lundi son 33e anniversaire.

Les "Etoiles d'or de la presse" ne préfigurent en rien le vote des professionnels du cinéma français pour les César, qui seront décernés le 26 février: depuis cinq ans, les 15 choix pour les "Etoiles d'or" des trois catégories principales (film, acteur, actrice) ont été identiques à ceux des César quatre fois et différents à 11 reprises.

Les "Etoiles d'or" décernées hier soir sont les suivantes:

-film: "Rois et reine", d'Arnaud Desplechin.

-réalisateur: Arnaud Desplechin, pour "Rois et reine".

-acteur: Mathieu Amalric, pour "Rois et reine".

-actrice: Emmanuelle Devos, pour "Rois et reine".

-scénario: Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri pour "Comme une image".

-premier film: "Brodeuses", d'Eléonore Faucher.

-révélation masculine: Julien Boisselier, pour "Clara et moi".

-révélation féminine: ex-aequo, Marilou Berry, pour "Comme une image", et Sara Forestier, pour "L'esquive".

-musique: Bruno Coulais, pour "Les choristes" et "Genesis".

-producteur: Jacques Perrin, pour la société Galatée Films.

-distributeur: Stéphane Celerier, pour la société Mars Distribution.

© La Presse Canadienne, 2005


Cineuropa

 

22 millions d'avances sur recettes 

Aider des premiers films ou des longs-métrages indépendants audacieux par rapport aux normes du marché, tel est l'objectif des avances sur recettes attribuées par les commissions du Centre National de la Cinématographie (CNC).

              En 2005, le montant global de ce soutien sélectif à la production s'élèvera à 22 millions d'euros contre 20,85 millions d'euros en 2004, un montant qui a permis l'an dernier de participer notamment au financement de 24 projets de premiers longs-métrages et de 14 seconds films. Il faut rappeler que le CNC redistribuera plus de 254 millions d'euros à destination de l'industrie cinématographique française en 2005, dont 160,5 millions via le soutien automatique et 93,88 millions par le biais du soutien sélectif.

              Par ailleurs, Catherine Colonna, directrice générale du CNC, a communiqué le nom des personnalités qui vont siéger pour un an dans les deux commissions de sélection présidées par Claude Durand. Les vice-présidences du 1er (premiers longs-métrages) et du 2e collège (pour les réalisateurs ayant déjà au moins un long à leur actif) ont été confiées aux producteurs Michel Saint-Jean (Diaphana) et Bruno Pesery (Arena Films). Le 1er collège comprend l'acteur Gilbert Melki, les cinéastes Laurent Bouhnik et Claire Simon, le producteur Grégoire Sorlat (Why Not Productions), la déléguée générale du festival du film de la Rochelle Prune Engler, l'écrivain Gonzague Saint-Bris et la journaliste Agnès Catherine Poirier. Quant au second collège, il inclut les réalisateurs Benoît Jacquot et Chantal Akerman, la productrice Caroline Benjo (Haut et Court), l'éditeur Manuel Carcassonne, les journalistes Claire Clouzot et Michel Crépu, ainsi que le comédien Sami Frey.
A signaler enfin que sur la liste des nominés aux César 2005 révélée lundi 24 janvier, 8 films ont bénéficié d'une avance sur recettes: L'esquive d'Abdellatif Kechiche, Rois et reines d'Arnaud Desplechin, Clean d'Olivier Assayas, Exils de Tony Gatlif, Brodeuses d'Eléonore Faucher, Quand la mer monte de Gilles Porte et Yolande Moreau, Violence des échanges en milieu tempéré de Jean-Marc Moutout et Mondovino de Jonathan Lassiter.

 Fabien Lemercier (26 Janvier 2005)

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Jeunet, Barratier et Desplechin en tête dans la course aux Césars

 LE MONDE | 25.01.05 | 16h21    MIS A JOUR LE 26.01.05 | 12h54

"Un long dimanche...", "Les Choristes" et "Rois et reine" accumulent les nominations.

Avec douze mentions, Un long dimanche de fiançailles de Jean-Pierre Jeunet arrive en tête des nominations aux Césars, qui seront décernés pour la trentième fois le 26 février. Viennent ensuite Les Choristes de Christophe Barratier et Rois et reine d'Arnaud Desplechin, avec respectivement huit et sept nominations. Dans la catégorie meilleur film, les trois déjà mentionnés concourront avec L'Esquive d'Abdellatif Kechiche et 36, quai des Orfèvres d'Olivier Marchal ; on retrouve les cinq cinéastes dans la catégorie meilleurs réalisateurs. Pour le meilleur scénario, les votants de l'Académie des arts et des techniques ont choisi Roi et reines, Comme une image d'Agnès Jaoui (scénario de la réalisatrice et de Jean-Pierre Bacri), Un long dimanche..., L'Esquive et 36, quai des Orfèvres.

Les films étrangers retenus sont 21 grammes d'Alejandro Inarritu, Carnets de voyage de Walter Salles, Eternal Sunshine of the Spotless Mind de Michel Gondry, Fahrenheit 9/11 de Michael Moore, et Lost in Translation de Sofia Coppola. Dans la catégorie meilleur film de l'Union européenne, on trouve Just a Kiss de Ken Loach, La Mauvaise Education de Pedro Almodovar, Mondovino de Jonathan Nossiter, Saraband d'Ingmar Bergman, et La vie est un miracle d'Emir Kusturica. Brodeuses d'Eléonore Faucher, Les Choristes de Christophe Barratier, Podium de Yann Moïx, Quand la mer monte de Yolande Moreau et Gilles Porte, et Violence des échanges en milieu tempéré de Jean-Marc Moutout concourent au titre de meilleur premier film.

Devant la caméra, Maggie Cheung (Clean d'Olivier Assayas), Emmanuelle Devos(Rois et Reine), Yolande Moreau(Quand la mer monte), Audrey Tautou (Un long dimanche...) et Karin Viard (Le Rôle de sa vie de François Favrat) ont été nommées dans la catégorie meilleure actrice, pendant qu'Ariane Ascaride (Les Brodeuses), Marion Cotillard (Un long dimanche...), Mylène Demongeot (36, quai des Orfèvres), Julie Depardieu (Podium) et Emilie Dequenne (L'Equipier de Philippe Lioret) sont retenues dans la catégorie meilleure actrice dans un second rôle. Leurs équivalents masculins sont - pour les premiers rôles - Mathieu Amalric (Rois et reine), Daniel Auteuil (36, quai des Orfèvres), Gérard Jugnot (Les Choristes), Benoît Poelvoorde (Podium) et Philippe Torreton (L'Equipier) ; et - pour les seconds rôles - François Berléand (Les Choristes), Clovis Cornillac (Mensonges et trahisons et plus, si affinités de Laurent Tirard), André Dussollier (36, quai des Orfèvres), Maurice Garrel (Rois et reine) et Jean-Paul Rouve (Podium).

Enfin, les espoirs de l'année sont, pour les femmes, Marilou Berry (Comme une image),Sara Forestier et Sabrina Ouazani (L'Esquive), Lola Naymark (Les Brodeuses) et Magali Woch (Rois et reine) ; et, pour les hommes, Osman Elkharraz (L'Esquive), Damien Jouillerot (Les Fautes d'orthographe de Jean-Jacques Zilbermann), Jérémie Rénier (Violence des échanges...), Gaspard Ulliel (Un long dimanche...) et Malik Zidi(Les temps qui changent d'André Téchiné).

La cérémonie du 26 février sera présidée par Isabelle Adjani, présentée par Gad Elmaleh et retransmise en direct sur Canal+.

 ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU 26.01.05

 

l’essentiel La France

à l’heure de Rio

            Lancement hier au ministère des Affaires étrangères de l’Année du Brésil en France.

Elle se déroulera de début mars à fin décembre.

        Le ministre et musicien Gilberto Gil, aux côtés de Michel Barnier et Renaud Dionnedieu de Vabres, a souligné son attachement à « renforcer les liens entre nos deux pays, tout en charmant le public français » en proposant une image significative de la variété et de l’intensité de la culture brésilienne. Le programme culturel présenté hier, aura pour la musique un parrain en la personne du chanteur Henri Salvador.

Rois et Reine étoilés

Les étoiles de la presse 2005, prix annuels décernés par les critiques du cinéma français, ont plébiscité Rois et Reine, le film réalisé par Arnaud Desplechin, en lui décernant, lundi soir, quatre prix : meilleur film, meilleur réalisateur, premiers rôles féminin et masculin (Emmanuelle Devos et Mathieu Amalric). Brodeuses, film d’Éléonore Faucher, avec Ariane Ascaride, est récompensé par l’étoile de la presse du premier film.Le prix récompensant le meilleur scénariste est allé à Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri pour Comme une image, sorti en septembre dernier.

                     Femmes et cinéma Ouverture vendredi de la douzième édition du Festival international 
de femmes et cinéma (FEMI) de la Guadeloupe, placé cette année sous le thème Europe et cinéma.
              Au programme de la section Europe et cinéma figurent Brodeuses d’Éléonore Faucher, prix de la Semaine internationale de la critique en 2004 à Cannes, et Exils de Tony Gatlif, prix de la mise en scène à Cannes l’an dernier.

Et aussi... Pouvoir. La Cité de la musique à Paris propose, du 21 au 27 janvier, un cycle de concerts et un forum sur le thème « Musique et pouvoir », autour de deux compositeurs, l’Allemand Beethoven et le Soviétique Chostakovitch.

Article paru dans l'édition du 19 janvier 2005.

 

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               La sortie du film “les Brodeuses” d'Éléonore Faucher, Grand prix 2004 de la semaine de la critique à Cannes ne laissera certainement pas insensible le public. Les plus curieux auront sans doute idée de découvrir de plus près l'univers de la broderie, de la fine couture ou des dentelles. Au coeur de la Normandie, “la route des dentelles” s'apparente au mini-périple idéal. Vous découvrirez 7 villes et villages héritiers de cette tradition. Particularité de la région : c'est la seule à réunir les trois techniques dentellières, l'aiguille, le fuseau et le filet.

À découvrir :le Point d'Alençon, le Point d'Argentan, la Dentelle de Bayeux, la Blonde de Caen, la Dentelle de Courseulles, le Filet de la Perrière, la Dentelle de Villedieu les Poêles

Renseignements : 02 33 26 1136 - fax : 02 33 32 10 53

 

ROIS ET REINE et LOST IN TRANSLATION récompensés par la critique française…

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              Le Syndicat français de la critique de cinéma a décerné hier soir ses prix annuels. Le Prix Méliès du meilleur film français est revenu au film d'Arnaud DesplechinROIS ET REINE, alors que LOST IN TRANSLATION de Sofia Coppola a été sacré Meilleur film étranger.
              Le prix du meilleur premier film a récompensé BRODEUSES d'Eléonore Faucher, un film déjà plusieurs fois primé (Grand Prix de la Semaine de la Critique à Cannes 2004 ; Prix Michel d'Ornano au 30e Festival du Cinema Americain de Deauville 2004).
Autres prix décernés hier, le prix Novaïs-Texeira du meilleur court métrage français est allé à SOUS MON LITde Johane Chouaib, et le prix Coup de cœur - attribué pour la première fois cette année - a été remis à RETOUR à KOTELNITCH d'Emmanuel Carrère.
Enfin, le Syndicat français de la critique de cinéma a distingué plusieurs livres relatifs au cinéma, dont "Hollywood et la difficulté d'aimer" de Laurent Jullier (ed Stock) sacré Meilleur livre français sur le cinéma paru en 2004. Deux autres ouvrages se partagent quant à eux le titre de Meilleur livre étranger sur le cinéma", "Ozu ou l'anti-cinéma de Kiju Yoshida" (ed. Institut Lumière / Actes Sud / Arte Editions) et "Le XXe siècle à l'écran" de Shlomo Sand (Ed. Seuil). Le prix du Meilleur album sur le cinéma récompense "Truffaut au travail", de Carole Le Berre (Ed. Cahiers du Cinéma).

A.C. (15 février 2005)


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Lola et Ariane

 

La jeune fille au turban
Manon Dumais 
 

Dans Brodeuses, son premier long métrage, Éléonore Faucher rend hommage aux artistes de l'ombre. Entretien avec la réalisatrice.

Avec ses scènes aux atmosphères feutrées où dominent les verts et les bleus caressants, offrant un contraste parfait avec la crinière rousse de la jeune artisane (Lola Naymark, naturelle), Brodeuses d'Éléonore Faucherressemble à une suite de tableaux vivants de Vermeer. D'expliquer la réalisatrice jointe à Paris par téléphone: "Je ne suis pas vraiment fascinée par ce peintre; je crois plutôt que c'est mon chef opérateur, Pierre Cottereau, qui l'est. C'est pourquoi il aime créer des clairs-obscurs comme ceux qui illustrent l'univers de madame Melikian. Moi, je suis plus sensible aux œuvres de Matisse; par exemple, la scène où Claire, dont on voit bien les cheveux orange, ouvre une lettre me rappelle Matisse qui peignait en à-plat. En fait, c'est surtout Un ange à ma table de Jane Campion qui m'a inspirée."

Grâce à sa sensibilité à la peinture, la cinéaste trentenaire démontre un sens évident du cadrage et de la lumière, lequel sert merveilleusement le récit intimiste ayant pour thème la filiation. Toutefois, dans Brodeuses, ce n'est pas aux grands maîtres de la peinture que Faucher veut rendre hommage, mais aux artisanes de l'ombre, une sorte de métaphore du cinéma pour celle qui a été longtemps technicienne de plateau. Dans l'histoire de la jeune Claire (Naymark), enceinte de cinq mois, qui souhaite donner son enfant en adoption, et de madame Melikian (admirable Ariane Ascaride), qui a perdu son fils dans un accident de moto, Eléonore Faucher et sa co-scénariste Gaëlle Macétissent le drame de deux femmes esseulées qui trouveront réconfort dans leur amour du métier.

Bien qu'elle illustre un métier traditionnellement réservé aux femmes, on sent chez la réalisatrice une volonté féministe de présenter deux personnages féminins qui se suffisent à eux-mêmes et dont les œuvres magnifiques seront choisies par Christian Lacroix: "Il y a une part féministe que j'assume, mais en même temps, ce n'est pas contre les hommes. Je pense que si ces femmes souffrent tant, c'est à cause de l'absence de ces hommes. Je dirais qu'elles sont autonomes du point de vue pratique, mais pas affectif."

Par l'attitude hostile des villageois et l'illustration respectueuse d'un métier ancestral, voire mythique (pensons à Pénélope devant son métier ou aux Parques tissant le temps), Brodeuses semble à la fois anachronique et intemporel: "Nous avons fait exprès pour que l'on ne devine pas l'époque où le film se déroule, car l'histoire qu'il raconte est à mon avis intemporelle. Je ne voulais pas traiter de l'avortement ni de l'accouchement anonyme, mais davantage de l'acceptation de soi, de la maturité que Claire acquiert au fil du récit, que ce soit sur le plan personnel ou professionnel; au contact de madame Melikian, qui ne devient pas une mère de substitution mais un autre modèle féminin, elle apprend à accepter la maternité et à parfaire son art." Et dans ce film enveloppant et sensuel où les émotions passent par un dialogue épuré et des silences éloquents, Éléonore Faucher démontre une belle maturité. Sans contredit, une réalisatrice à surveiller.

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Brodeuses vs Dentellières
              Je me souviens il y a plus de vingt ans d'un film d'art lent qui montrait une jeune artisane interprétée par Isabelle Huppert, c'était "La Dentellière", je m'étais fait à l'idée que "Brodeuses" me plongerait dans un univers similaire, je me suis trompé et j'en suis ravi, j'ai découvert une jeune actrice Lola Naymark remplie de talents et promise à une carrière très prometteuse, elle interprète une jeune fille solitaire de 17 ans enceinte qui se valorise en faisant de la broderie chez une femme mature, elles s'apprivoisent, j'ai pensé que la dame Melikian qui venait de perdre son fils dans un accident de moto couvait la jeune fille pour adopter le bébé, je me suis encore trompé, ce n'est pas une histoire à rebondissement, tout est perçu en douceur, créer un chef d'oeuvre et donner la vie sont des composantes harmonieuses. Ce film est un enchantement, un hommage à la création, à la vie. Et je ne peux passer sous silence la qualité radieuse et pleine de jeunesse des vêtements que portent la jeune actrice, félicitations à la costumière et son équipe, le choix des couleurs de ces vêtements, basés sur le vert, démontre l'espoir et la confiance en la vie, la prendre et la donner.
Robert Boulay le 12 mars 2005

Beauté européenne
              Quel beau film visuellement parlant. Une histoire sympathique et des comédiennes excellentes. Belle composition comme pour une peinture, par petites touches délicates, peu de dialogues, tout se passe dans les yeux des protagonistes. Et je dois parler des couleurs, vives, rousses, limettes, turquoises, roses. Un film minimaliste dans son propos, discret mais en même temps très flamboyant à causes des couleurs et de tout les non-dits. Un bonbon tout simple, frais, craquant et délicieux. Surtout son goût reste en nous.
 Lise Sirois le 18 mars 2005

Une merveille... au point piqué

               Moi aussi j'ai pensé à Vermeer en visionnant ce film (soit dit tout à fait par hasard puisque Voir s'était trompé en donnant les dates de la première de Tabous... et me trouvant devant le cinéma Beaubien), et evidemment à 'An angel at my table' où l'on voyait cette ecrivain néo-zélandaise au milieux des verts patûrages, il en résulte aussi dans le film 'Brodeuses' une photographie extraordinaire. C'est un film coloré et tout en nuances, qui est venu me chercher très profondement dans ma vision de la maturité, de la maternité, du deuil, et de la determination à faire de dont on a envie. Un immense coup de chapeau aux deux actrices, l'une avec sa chevelure rousse flamboyante, ses angoisses de fille bientôt mère, l'autre très noire, très surannée qui essaye de survivre à la mort de son fils. Les deux trouvent un exutoire à leur problème dans la broderie d'orfèvre (les pièces montrées sont absolument superbes) et vont sur ce chemin trouver non seulement une complicité mais aussi une émulation vers l'acceptation de leurs situations respectives.

Un magnifique film à ne pas manquer.Johanna Barthelemy le 17 mars 2005.

Savoir prendre le temps de vivre et de regarder la vie
              Je l'ai vu au FCNM en octobre, alors me basant sur mes souvenirs, je me rappel avoir apprécié le film. Ce fût belle pause non négligeable parmi la tonne de films trop rapides et remplis de discours vides. Ici, les mots et les silences sont utilisés pour nous rappeler que, comme une broderie, les relations humaines prennent du temps à se construire. Si prendre le temps de vivre et de regarder la vie peut sembler ennuyant, voir inutile pour certain, d'autres sauront apprécier un regard différent sur l'humanité.

Évidemment, ce n'est pas l'histoire de base qui compte (la grossesse) mais ce qu'il y a autour. Il y a la relation qui se tisse tranquillement entre les deux femmes. Ce qu'elles vivent en commun sans trop le savoir au départ et ce qu'elles peuvent s'apporter chacune l'une et l'autre. Plutôt que deux solitudes dans un monde auquel elles ne peuvent plus trouver leurs places, elles s'allient pour y faire face et surmonter ces petits drames personnels qui nous paraissent toujours si gros. L'une à des problèmes à accepter la mort et l'autre à accepter la vie. C'est un film idéal pour l'automne et l'hiver. Vous y allez avec vos petits soucis et vous en ressortez tout léger.

Donc, l'histoire est simple mais l'émotion est là. Et le visuel aussi. Je pense que je vais y retourner, en bonne compagnie, à la prochaine tempête.
 Martin Gauthier le 16 mars 2005


Brodeuses ,mère, enfant et amour
Un des meilleurs films de l'année, Lola est adorable. Un plaisir pour les yeux, un excellent film qui disparaîtra très rapidement du grand écran. Brodeuses, c'est l'histoire d'une passation. Transmission d'un travail, de la vie. Avec finesse, la cinéaste parvient à broder ce lien entre les deux femmes, sans dialogues exubérants, sans effusions. Les attitudes et les expressions des faces en disent plus long que tous les mots, à l'image de cette adorable séquence où Claire offre une étole à Mme Mélikian, fruit de longues heures de travail. 
Mohamed Amilari le 15 mars 2005.

Un point à l'endroit, un point à l'envers...
              Il pleuvait ce dimanche après-midi d'octobre, à Paris où l'on ne parlait que de ce film intimiste, que de la belle Lola aux cheveux roux. Je ne raffole pas particulièrement du cinéma français. J'y suis tout de même allé. J'ai la mauvaise habitude de comparer tout film un peu ennuyeux, sans trop d'histoire (jaser autour d'un ballon de rouge) à un film français. Je sais que cela fait stéréotype, mais cest plus fort que moi. Et ici, tout y est. Une jeune fille qui fait des efforts pour cacher sa grossesse. Une brodeuse qui fait des efforts pour cacher son deuil. Et leur rencontre autour d'un cours de broderie 101. Des dialogues (il faut être très attentif pour suivre la jeune Lola) qui ne semblent mener vers nulle part.

             En fait, j'ai trouvé ce film très ennuyant. Comme la pluie. À vouloir faire de la broderie ou du petit point...
Jean Turcotte le 14 mars 2005.


Un petit bijou artisanal.
              Quel beau film de la part de cette jeune réalisatrice,son premier long métrage,dénote déja d'une grande sensibilité,d'une maitrise des atmosphères qui font qu'un film peut nous plonger dans la béatitude,dans la joie et la comtemplation.

              Un sujet simple mais traité d'une main de maitre. Beaucoup de doigté dans l'émotion filmée,tout en retenue et en silences, Eleonore Faucher nous plonge dans un magnifique tableau qui fait penser au peintre Vermeer .....

              Un film d'art d'une belle sensibilité qui nous plonge dans l'univers de deux femmes:  l'une
jeune et incertaine et l'autre d'une sobriété étonnante.Tous les deux se rencontreront et retrouveront le plaisir a nouveau de vivre.
Yvan Beaulieu le 10 mars 2004.

Brodeuses: d'ombres et de lumières
              Avec "Brodeuses", la réalisatrice Éléonore Faucher se rapproche à mon avis du film "La jeune fille à la perle"; mêmes cadrages axés sur les visages, même recherche des ombres et des lumières. Et surtout, une fois de plus un film ou le peintre Vermeer sert d'exemple pour les plans. Cette fois-ci cependant, le film sert de trame pour montrer la solitude de deux femmes qui se suffisent à elles-mêmes. Un très beau film pour les amoureux de beaux visuels.
Marie Josée Archambault le 10 mars 2005.


Un film très touchant, doux et délicat !
              Brodeuses est un choix de film pas mal judicieux qui a été présenté au Festival du film de l'union Européenne à Ottawa, hier soir. Un film tout à fait sensible sur les sentiments humains qui m'a complètement séduit !

              Le parallèle qui est fait entre la broderie et cette nouvelle amitié que ces deux femmes tissent est tout à fait original et joliment interprété. Vous verrez souvent de magnifiques cadrages qui vous donneront chaud au cour et une histoire qui ne laissera personne d'indifférent.

              C'est très probable que certains spectateurs trouvent des scènes un peu longues et peut-être même manquant d'une certaine profondeur, mais une chose est sure et certaine c'est que le film est très touchant, doux et délicat !
Valérie Augier le 02 décembre 2004.

Touchant
              Cette histoire d`une jeune fille sait totalement nous toucher . Si ce n'est que la fin coupe très court cette histoire fascinante et si bien tournée. On a l'impression de ce faire enlever un bonbon qu'on a à peine entamé, mais on en garde malgré tout une saveur exquise et on voudrais bien avoir le reste un jour... Pourquoi pas une suite, il y aurait la matière pour.
Chantale Boivin le 17 mars 2005.


17 ,un enfant et sans aucune aide
              Ayant seulement 17 ans, Claire apprend qu'elle est enceinte de cinq mois. Elle décide malgré tout d'avoir le bébé .Dans la boutique de mode de madame Melikian une couturière de haute couture la jeune trouve un refuge. Les jours passent et les deux femmes vont apprendre à se connaître. Elles vont tisser des liens qui iront au delà de la couture, des liens d'amitiés. La jeune trouve dans cette femme ce qu'elle avait perdu : avec sa mère elle ne la voit que rarement et le père de l'enfant de Claire est marier donc il la laisse tomber. C'est intéressant de voir comment une personne qui n'est rien pour nous peut devenir peu a peu quelqu'un d'important.
Gerardo Serrano le 10 mars 2005.

Touchant.
Un drame touchant,

              L'histoire touchante d'une jeune fille de 17 ans qui se lie d'amitié avec une brodeuse à façon pour la haute couture.

              Cette histoire raconte bien plus que l'histoire d'une grossesse à cacher, nous verrons, dans cet oeuvre qui utilise le domaine de la haute couture, comment des liens peuvent être tissés entre deux personnes qui n'avaient, à première vue, rien en commun.

              Ce film hautement reconnu partout en Europe et dans plusieurs autres festivals dans le monde saura sans aucuns doute vous toucher.
François Crépeau le 02 mars 2005.

Avoir 17 ans.
              Quand on tombe enceinte à 17ans que doit on faire comment réagir et surtout comment le cacher à tous.

              Voici un peu le contenu du film et le reste comment elle va s'en sortir ou non, il ne reste plus que attendre le film pour avoir la conclusion et savoir pourquoi le film s'appelle la brodeuse, je ne vous le cacherez pas mais j'aime mieux attendre le film.

Un bon film francais avec une histoire très touchante.
Benoit Carrier le 05 mars 2005.

 


Article paru dans le magazine Canadien  N°122 "LE CLAP"
du 11 février au 7 avril 2005

Un Film d'Eléonore Faucher.

"Eléonore Faucher a fabriqué BRODEUSES comme un oiseau fait son nid, picorant des brins de banalité, des fétus de tristesse, des grains de rêverie" (M. Landrot, Télérama)

"Un premier film extrèmement fin et séduisant" (O.Pelisson, Mcinéma.com)

FRANCE
Générique : France. 2004. 88min. (V.O.F) Drame réalisé par Eléonore
Faucher. Scénario: Eléonore Faucher et Gaëlle Macé. Musique originale
Michael Galasso. Interprètes : Lola Naymark, Ariane Ascaride, Marie
Félix, Thomas Laroppe, Jacky Berroyer.


Synopsis :

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          Enceinte de cinq mois, Claire Moutiers, une jeune fille de 17 ans, accouchera loin d'Angoulême. Elle ne veut pas garder l'enfant. Cachant ses rondeurs sous d'amples vestes, l'adolescente ne trompe pas 
Mme Mélikian, une brodeuse professionnelle qui l'embauche après la mort de son fils qui l'assistait. Petite main talentueuse, Claire, qui gagne sa vie rudement en cueillant des choux et en travaillant comme caissière à l'épicerie, voit dans ce poste une planche de salut. Sa rencontre avec cette mère en deuil lui renvoie le reflet de sa maternité non désirée....

Notes : Déesse à la chevelure de feu, Lola Naymark, la jeune héroïne de ce premier long métrage d'Eléonore Faucher est l'incarnation de la femme enturbannée peinte par Gustav Klimt dans les Amies.
Partant d'un sujet qui n'évoque pas d'emblée l'esthétisme, hormis l'humilité de ces scènes de vie terrienne peintes par Jean-François Millet (Les glaneuses), BRODEUSES porte non seulement un regard sensible sur la maternité précoce, mais nous éblouit par les textures de ces images qui ressemblent à des étoffes piquées de fils de soie et de passementeries. Campant l'intrigue dans une campagne hostile comme l'avait fait Sandrine Veysset dans Y aura t-il de la neige à Noël? la diplômée de l'Ecole nationale supérieure Louis Lumière braque sa caméra <<naturaliste>> sur Claire qui travaille au potager, rappelant, avec son ventre lourd, l'histoire qui veut que les bébés naissent dans les choux. Frondeuse, cette femme enfant, proche des adolescents mis en scène dans le cinéma des frères Dardenne, ne vit pas moins isolée, loin de sa confidente, Lucille, qui est à Lyon pour étudier. Le retour de l'amie et de son frère Guillaume sortira Claire de son apathie, faisant basculer sa vie quotidienne vers son apprentissage auprès de madame Melikian.
Celle-ci lui fera envisager sa grossesse d'un point de vue adulte, tandis que Claire l'aidera à apprivoiser le deuil de son fils. Dans cette relation de mentor, la petite main et la brodeuse d'expérience se soutiendront
spirituellement dans une relation où il est question de transmission  de savoir et d'amour de la part d'une femme qui a perdu son enfant à une autre qui attend le sien. Interprète de madame Mélikian, Ariane
Ascaride
, venue du cinéma de Robert Guédiguian où elle joue plus souvent les amoureuses que la mater dolorosa, apparaît ici fragilisée et vieillie, mais elle libère une aura de maturité bienveillante, celle du giron maternel. A l'instar de la jeune fille à la perle, BRODEUSES puise dans ces silences qui laissent parler une musique aussi austère qu'épurée et des images texturées et sensuelles. Un bel ouvrage.
(S.B,-H)

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ENTREVUE
Les premières fois d'Eléonore
par serge Pallascio
Entrevue avec Eléonore Faucher  (BRODEUSES)

       Le cinéma est une lumière dans notre nuit. Cette année, la lumière se nomme Eléonore Faucher. Son premier long métrage, BRODEUSES, entraîne le spectateur de la lumière froide de l'hiver charentais à l'univers feutré d'un atelier de broderie, de la musique

 lyrique de Michael Galasso à celle, dionysiaque, de Louise Attaque, de l'harmonie lumineuse d'une toile de Vermeer à l'univers plus contrasté de Modigliani. BRODEUSES est un moment de bonheur que le Magazine Le Clap a voulu prolonger en donnant la parole à sa réalisatrice Eléonore Faucher. Naissance d'une cinéaste et d'un film.

Le premier coup de coeur cinématographique
          <<Le premier dont je me souvienne est Kes de Ken Loach (NDLR : film réalisé en 1969). Tout me plaisait dans ce film: la relation du jeune garçon avec son aigle, le noir et blanc. C'était une découverte! De fait, je viens d'une famille qui n'est pas du tout cinéphile. Enfant, j'allais très peu au cinéma, même jamais. C'est grâce à mon lycée que j'ai découvert le cinéma>>.

Le premier désir d'être cinéaste:
          (long silence) <<Déjà, je ne sais pas trop ce que veut dire le mot cinéaste. (autre silence) Comme tout le monde, j'ai découvert les caméras vidéo lorsque j'étais jeune et aussi mon image à travers ces caméras. Je me trouvais ridicule. Ensuite j'ai écrit un scénario avec des amis de lycée vers seize ans. C'était complètement nul! Mais le faire avait été un réel bonheur. Le vrai moment où j'ai découvert que réaliser c'était bien, qu'on pouvait être surpris par le film qu'on tournait, qu'il s'y passait des choses qu'on ne maîtrisait pas mais qui étaient pourtant bien à nous, c'est lorsque j'ai réalisé mon premier court métrage Les toilettes de Belle-ville. J'avais dix-neuf ans et j'étudiais à l'Ecole Louis-Lumière pour devenir opérateur au cinéma>>.

La première idée du scénario de BRODEUSES:
          <<Cela m'est arrivé un jour où j'étais en train de recoudre un vêtement. Je me trouvais obsolète.
Je me suis demandé pourquoi je faisais cela. Sûrement parce que j'avais vu ma mère et ma grand-mère le faire. J'ai pris conscience à ce moment-là que j'étais faite d'un tas de choses qui venaient des gens qui m'entouraient et que je ne m'en rendais pas compte parce que finalement tout cela était remodelé pour former ma personnalité. Par ailleurs, ma grand-mère partait en maison de retraite et moi j'avais une petite fille de un an. J'avais le sentiment assez fort du renouvellement des générations. J'ai eu envie de parler  de ce phénomène de transmission d'une génération à l'autre et d'une relation entre deux femmes d'âges très différents>>.

La première rencontre avec Lola Naymark:
          <<C'était au festival Premier Plan d'Angers, un festival où on fait devant public la lecture de premiers scénarios dans leur intégralité. On avait retenu mon scénario de BRODEUSES et on m'a proposé Ariane pour la lecture. Je la trouvais beaucoup trop jeune. J'aurais préféré une personne plus âgée. Mais en la voyant et en l'entendant, je me suis vite rendu compte qu'elle pouvait tenir le rôle de madame Mélikian. Au départ, ce personnage était d'origine tchèque, mais à l'instigation d'Ariane, on en a fait un personnage arménien. Cela pouvait être justifié par une certaine évidence physique, mais il faut aussi savoir qu'Ariane a depuis longtemps pris fait et cause pour le peuple arménien>>.

Le premier jour de tournage:
          <<Le premier jour de tournage, je tenais absolument à ce que l'on fasse la scène du champ de choux. Je savais que cette scène donnait son ton et son rythme au film. Par ailleurs, j'avais besoin qu'il fasse beau, car je n'avais que trois jours pour le tournage extérieur. On a eu une chance incroyable. La lumière était magnifique>>.

La première rencontre avec la musique de Michael Galasso:
          <<Michael Galasso a fait la musique du film In the mood of love. Mais j'avais aussi entendu la musique qu'il a composé pour un album intitulé Scenes. La première pièce était extrêmement lyrique. Quand j'ai rencontré Michael pour la première fois, je lui ai parlé de cette musique et je lui ai demandé s'il avait d'autres choses dans cet esprit. Effectivement, ce qu'il nous a proposé nous emporte avec beaucoup de force>>.

Le premier visionnement du film:
          <<C'était un ennui terrible! La responsable du montage, Joëlle Van Effenterre, avait commencé à le faire alors que j'étais encore en tournage. Elle a monté exactement comme c'était écrit. Or, le rythme de la lecture n'a rien à voir avec celui de la vision d'un film. J'avais passé tellement de temps à travailler le scénario que j'étais sûre qu'il n'y avait qu'à coller les plans comme il avait été prévu et que cela fonctionnerait. A l'évidence, cela n'était pas le cas. Du coup, on est reparti à zéro mais là je savais pourquoi j'allais en montage>>.

La première influence picturale:
          <<C'est compliqué! Je n'avais jamais parlé de peinture avec mon chef opérateur. On a plutôt parlé de cinéma et notre référence commune était le film de Jane Campion, An angel at my table. Mais je sais qu'il aime l'école flamande alors que je préfère Modigliani ou Vuillard. Tous ceux qui ont vu mon film ont parlé de Botticelli ou de Vermeer, particulièrement la jeune fille à la perle, pour la lumière dans l'atelier.
J'entends. Mais un des plans qui me plaît le plus, c'est le moment où Claire ouvre la lettre de sa copine. Elle est dans sa chambre et ses cheveux orange se détachent sur le bleu des murs. Cet aplat bleu, que mettent en évidence ses cheveux éclairés, apporte une sorte de douceur autour de son visage. Voila pourquoi je crois qu'il faut beaucoup plus penser à Modigliani ou Vuillard qu'à des oeuvres plus anciennes>>.

Eléonore Faucher termine notre conversation en rappelant que <<la couture est une métaphore du cinéma par la minutie, le long travail caché et la perfection à atteindre>>. Force est de constater que l'artisane qu'elle est, a bien su tisser sa toile et nous envoûter. On ne peut qu'en redemander!

 

Financial Times

Article paru dans le Financial Times du 29 mars 2005
Laura Winters

 Published: March 29 2005 03:00 | Last updated: March 29 2005 03:00
           

            The inspiration for Eléonore Faucher's debut film, Brodeuses, came from an old jumper. "I was darning a hole in a threadbare jumper of my mother's," the 32-year-old French director recalls. "This was something I had learned by watching my mother and grandmother. I realised that there must be so many other gestures I've inherited from the people I'm close to, and which I unconsciously carry within me."

        This idea of transmission through generations gave rise to Faucher's film, a delicate coming-of-age story that shared the Critics' Week Grand Prize at the Cannes Film Festival last year. The film, a surprise arthouse success in France last autumn, will open in the US and the UK in May and was screened last week, under the title Sequins, in the prestigious New Directors/New Films festival, an annual New York series presented by the Museum of Modern Art and the Film Society of Lincoln Center.

          Brodeuses ("embroiderers") is the story of Claire, a taciturn 17- year-old supermarket cashier living in the French provinces. When Claire finds herself pregnant, she decides to go into hiding until her unwanted child is born and then give the baby up for adoption. This slightly feral teenager has a secret talent for embroidery: in the seclusion of her tiny apartment, she painstakingly sews rabbit fur and found objects onto pieces of fabric.

          Needing employment, Claire approaches another outsider in her town: Madame Melikian, a professional embroiderer of Armenian background who is mourning her dead son; slowly the two wounded and fierce women come to understand and share much more than their subtle, otherworldly art.

         A striking woman with long brown hair and a watchful gaze, Faucher is as forceful as her characters but also has a surprising candour. "I didn't want to make a dark movie where my character only exists through her poverty," she explains. "I wanted this to be a sensuous film full of beauty. My idea was to show a rite of passage, where Claire is able to pass from being a wild child to accepting having a child herself."

            Faucher completed an initial draft of her screenplay in 2000 and then refined her script with the collaboration of Gaëlle Macé, another young writer. She chose ginger-haired Lola Naymark, already a seasoned actress at 16, to play the part of Claire. She was similarly lucky in enticing the celebrated actor Ariane Ascaride to play Madame Melikian. The sunny and extrovert Ascaride gave a public reading of Faucher's screenplay and was attracted by how different the role was from her usual characters. "Eléonore gave me the opportunity to play someone from the dark side of the moon," she says.

              By the end of 2003, with the help of her two producers, Bertrand van Effenterre and Alain Benguigui, Faucher was ready to shoot her movie. The finished film has passages of earthy realism but also has lyrical scenes like the one where Claire, admiring Madame Melikian's work, gazes through a diaphanous swathe of fabric as though looking at a starry sky.

              "I think the film reflects Eléonore's personality," says Naymark. "As a director, she is very brilliant and determined, but she also has a dreamy, childlike side which is surprising."

               The youngest of five children, Faucher grew up near Nantes, in western France. She attended the prestigious Ecole Louis Lumière near Paris, where she studied cinematography. Compared to the relative dearth in the US and the UK, women directors flourish in France. "I think that directors like Claire Denis and Nicole Garcia opened the doors for the rest of us," Faucher says. "That doesn't mean that there isn't still sexism at the level of technicians in the industry. But I feel the female sensibility is now accepted in France."

          She shrugs. "I can't really define it," she says. "But I think my film - without being 'feminist' - is very feminine, and this applies to how I like to work as well. It doesn't disturb me to have a family at the same time as I work, to be rigorous with my team while still being feminine. I don't like power struggles, and I don't want to shout at people. I want the people I work with to feel responsible and equal." She smiles. "Rare as that might be on a film set."

 Traduction de l'article  :     

            L'inspiration pour le début du film d' Eléonore Faucher, Brodeuses, est venue d'un vieux pull-over. "Je raccommodais un trou dans un pull-over usé de ma mère," se souvient la réalisatrice française de 32 ans. "C’était quelque chose que j'avais appris en observant ma mère et ma  grand-mère. Je me suis rendu compte qu'il devait y avoir ainsi beaucoup d'autres gestes que j'ai hérités des personnes qui me sont proches, et que j’ai inconsciemment intériorisés."

          Cette idée de transmission, au fil les générations, a suscité le film d’ Eléonore Faucher ; une histoire sensible, mature qu’ont partagé, l'année dernière, les critiques  au  Grand Prix de la Semaine de la  Critique au Festival de Cannes. Le film, un succès surprenant d’art et essai en France, l'automne dernier,  débutera aux USA et en Grande-Bretagne en mai et il a été projeté la semaine dernière, sous le titre Sequins, (Paillettes)  dans le prestigieux Festival de Nouveaux Réalisateurs/ de Nouveaux Films, une série annuelle  de New York  présentée par le musée d'art moderne et la société de film du centre de Lincoln.

          Brodeuses, c’est l’histoire de Claire, une caissière  de supermarché taciturne, âgée de 17 ans, qui vit en province. Quand Claire se retrouve enceinte, elle décide de partir se cacher jusqu’à la naissance, non désirée, de son enfant et ensuite d’abandonner l’enfant à l’adoption. Cette adolescente légèrement  farouche possède un talent caché pour la broderie ; dans la solitude de son minuscule appartement, elle coud avec minutie de la fourrure de lapin et des objets récupérés sur des morceaux de tissus.

            Ayant besoin de travailler, Claire contacte une autre exclue dans sa ville : Madame Melikian, brodeuse professionnelle d’origine Arménienne qui pleure son fils décédé ; lentement les deux femmes blessées et meurtries parviennent à comprendre et partager beaucoup plus que leur art subtil et d’un autre monde.

          Brune, aux cheveux longs,  surprenante et au regard attentif , Eléonore Faucher est aussi forte que ses personnages mais est aussi d’ une étonnante gentillesse    « Je n’ai pas voulu faire un film noir où mon personnage existe  uniquement par sa pauvreté », explique –t-elle. « J’ai voulu que ce soit un film sensuel plein de beauté. Mon idée était de montrer un rite de passage où Claire est capable de passer de l’enfant farouche  à la femme qui accepte d’enfanter.

 

            Eléonore Faucher a achevé le premier jet de son scénario en 2000 et a ensuite travaillé le script avec la collaboration de Gaëlle Macé, une autre jeune scénariste. Elle a choisi la rousse Lola Laymark, actrice déjà expérimentée de 16 ans, pour jouer le rôle de Claire. Elle a eu la même chance en séduisant la célèbre actrice Ariane Ascarine pour interpréter Madame Melikian. La rayonnante et extravertie Ariane Ascarine  a donné une lecture publique du scénario d’Eléonore Faucher et fut attirée par le rôle si différent  de ses personnages habituels. « Eléonore m’a donné l’occasion de jouer le rôle correspondant pour moi à la « face cachée de la lune ».

Vers la fin 2003, avec l’aide de ces deux producteurs, Bertrand Effenterre et Alain Benguigui, Eléonore Faucher était prête pour le tournage de son film. La version finale  a des passages d’un réalisme truculent mais aussi des scènes poétiques comme celle où Claire, admirant le travail de Madame Melikian, regarde à travers un maillage diaphane de tissu comme si elle regardait un ciel étoilé.

« Je pense que le film reflète la personnalité d’Eléonore » dit Lola Naymark. En tant que réalisatrice, elle est excellente et déterminée mais elle a aussi un côté enfantin rêveur qui est surprenant. »

La plus jeune de cinq enfants, Eléonore Faucher a grandi près de Nantes, à l’ouest de la France. Elle  a fréquenté la prestigieuse école Louis Lumière près de Paris où elle a étudié le cinéma. Comparé à une relative pénurie aux Etats-Unis et en Grande –Bretagne, les femmes réalisatrices fleurissent en France. « Je pense que les réalisatrices comme Claire Denis et Nicole Garcia  nous ont ouvert les portes », dit Eléonore Faucher. « Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas encore du sexisme au niveau des techniciens de l’industrie du cinéma. Mais je sens que la sensibilité féminine est désormais acceptée en France. »

Elle hausse les épaules. « Je ne peux pas vraiment le définir, » dit-elle. « Mais je pense que mon film –sans être ‘féministe’ – est très féminin, et cela s’applique également  à la façon que j’ai de travailler. Cela ne me dérange pas d’avoir une famille en même temps que je travaille, d’être rigoureuse avec mon équipe tout en étant encore très féminine. Je n’aime pas les rapports de force, et je ne veux pas de confrontation. Je veux que les gens avec lesquels je travaille se sentent responsables et égaux ». Elle sourit. «Il est rare que cela puisse être ainsi sur un tournage »

Traduction: Dominique Saillard Professeur au lycée d'enseignement général et technologique de Châlons-en-Champagne


 

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Article de Marc André Lussier du 12 mars 2005

 

ELÉONORE FAUCHER

Hymne à la beauté du geste

Marc-André Lussier

La Presse

Au départ, il n'y avait que la simple beauté d'un geste, celui que répétait un jour l'auteur cinéaste Eléonore Faucher en reprisant un vieux chandail. À l'arrivée, il y a Brodeuses, ce très beau film dans lequel deux femmes de générations différentes, qui exercent l'art de la broderie, prennent leur destin en main.

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        Entre les deux points, trois ans d'écriture, de réflexion, de doute, trois ans à peaufiner le scénario ce premier long métrage qui, lancé l'an dernier au Festival de Cannes (dans le cadre de la Semaine de la critique), a non seulement obtenu de nombreux prix (dont le Louis-Delluc -le Goncourt du cinéma- section «premiers films»), mais aussi un véritable succès public.

        «Je crois que l'affection des gens tient peut-être au fait qu'il émane du film un optimisme qui n'est pas teinté de bons sentiments», analyse la réalisatrice au cours d'une conversation téléphonique. Il est clair, en tout cas, qu'Eléonore Faucher ne s'attendait jamais à ce que son film, élaboré de façon artisanale (comme pour faire écho au métier qu'exercent les deux protagonistes), ait une telle résonance.

«J'en suis la première étonnée!» dit-elle.

            On trouve en effet dans Brodeusesune telle évidence, une telle assurance aussi dans les choix esthétiques qu'il serait aisé de conclure que ce premier long métrage s'est fabriqué dans un climat de certitude.

            «Rien n'est pourtant arrivé d'emblée», explique Eléonore Faucher. «La toute première version du scénario était même très mauvaise! Je tiens toutefois à travailler toute seule au moment de l'écriture afin d'aller au bout de mon expression, même si c'est parfois difficile. Cela dit, je fais aussi appel à des lecteurs en qui j'ai confiance. Il est essentiel pour moi d'avoir leur avis.»

            On dit toujours que la vie influence forcément l'art mais dans ce cas-ci, le cliché prend ses assises dans un vrai terreau. La nouvelle maternité de la réalisatrice a carrément inspiré le projet de Brodeuses, un film dont tout le fil narratif est parcouru par les thèmes de la filiation, de la transmission. D'ailleurs, à peu près au même moment où Eléonore Faucher donnait naissance à sa fille, sa grand-mère, qui a reprisé des vêtements toute sa vie, partait pour la maison de retraite.

            Ainsi, l'auteur cinéaste a imaginé l'histoire de Claire, une jeune femme de 17 ans, qui, après une aventure d'un soir, se retrouve enceinte. Peu préparée à la maternité, Claire décide d'accoucher «sous X», c'est-à-dire, de mettre son bébé en adoption. Pendant sa grossesse, la jeune femme se réfugie chez Madame Melikian, une modeste brodeuse (à qui les grands couturiers font appel) vivant dans le deuil de la récente mort accidentelle de son fils.

            S'installent alors des rapports privilégiés entre les deux femmes, mais ceux-ci sont toujours exprimés de manière implicite.

            «Je ne voulais surtout pas de grand déballage de sentiments, note la réalisatrice. Il n'y a jamais de rapports mielleux entre Claire et madame Melikian. Tout passe par le geste plutôt que par la douceur des mots. C'est la mise en scène qui, ici, sert de contrepoint à la rudesse derrière laquelle ces femmes se protègent.»

            Évoquant notamment le cinéma de Terence Malick (époque Badlands et Days of Heaven), Eléonore Faucher a aussi voulu camper son histoire à la campagne afin d'être plus près de la nature, de pouvoir en utiliser l'aspect sauvage.

            «Je ne crois pas que la vie y soit plus dure qu'à la ville,mais il est indéniable que les gens y entretiennent un rapport plus direct avec la nature. J'avais aussi envie d'évoquer cela.»
Sans tabousSi la réussite du film doit beaucoup à la vision de la réalisatrice, on ne peut passer sous silence les deux interprètes principales. Claire est interprétée par Lola Naymark, une jeune actrice (vue dans Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran); madame Melikian par Ariane Ascaride, l'égérie de Robert Guédiguian (Marius et Jeanette).

            Cette dernière ne figurait d'ailleurs pas dans les plans au départ parce qu'elle était trop jeune pour le personnage. Or, il se trouve que l'actrice a fait une lecture publique du scénario au cours du Festival d'Angers. De part et d'autre, l'expérience fut enthousiasmante. L'actrice a ainsi accepté de se vieillir, de durcir ses traits. Très impliquée dans la vie de la diaspora arménienne en France, elle a aussi tenu à changer la nationalité de madame Melikian (qui était tchèque à l'origine).

            Lola Naymark fut de son côté choisie à l'issue d'un casting classique. La réalisatrice dit notamment avoir développé avec elle une complicité qui pourrait bien avoir une résonance dans les prochains films.

«Ce qu'il y avait de formidable, tant avec l'une qu'avec l'autre, c'est que l'état d'esprit des personnages colorait forcément les rapports sur le plateau», fait valoir Eléonore Faucher. «Nous n'avions pas besoin d'en dire beaucoup. En fait, il n'y avait pas de tabous entre nous.»

            Travailleuses de l'ombre de fil en aiguille, Brodeusesse révèle aussi être une magnifique métaphore du cinéma. Par ces deux femmes qui travaillent dans l'ombre pour servir les plus grands créateurs, l'auteur réalisatrice évoque aussi l'aspect technique du septième art. On ne s'étonnera d'ailleurs pas d'apprendre qu'Eléonore Faucher a déjà fréquenté les plateaux de cinéma à titre d'assistante du chef opérateur. Très vite, elle a ainsi pu nourrir son sens de l'image, mais aussi développer un rapport concret avec la matière en passant des heures dans des chambres noires.

            «La métaphore entre la broderie et le cinéma ne m'est pas apparue tout de suite», note pourtant la réalisatrice. «Celle-ci s'est plutôt imposée au fur et à mesure de la construction du film. De la même manière que le travail de ces deux brodeuses n'est pas vraiment reconnu, celui de la technique est plutôt anonyme au cinéma.»

            Si elle sent peser sur elle la «pression» du deuxième film, Eléonore Faucher tient à bien prendre son temps, à peaufiner son travail. Même siBrodeuses a obtenu beaucoup de succès, la jeune femme ne veut visiblement pas précipiter les choses.

            «Mais je sens bien que les gens qui m'entourent sont un peu plus pressés que moi, reconnaît-elle. Je tiens pourtant à garder la tête bien froide. Il ne faut pas que je me laisse griser par tout ça!»

 

 

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Brodeuses 

Petites mains, grand talent

Luc Perreault

La Presse

On ne peut pas désespérer du cinéma français quand on est mis en présence d'autant de talent, de grâce et de beauté comme c'est le cas pour ce premier film d'Éléonore Faucher, Brodeuses.

          Fraîchement diplômée d'une école de cinéma, cette jeune réalisatrice a su dès ce coup d'envoi imposer sa vision avec brio. Il se mêle dans son film, comme dans les pièces du riche tissu qu'on y découvre à la fin, une trame très simple que viennent étoffer des motifs d'une évidente originalité.

Tout le film gravite autour de la personne de Claire Moutiers (Lola Naymark), une adolescente de 17 ans qui vient de se découvrir enceinte. Comme si elle était atteinte d'une maladie honteuse, elle conçoit le projet de cacher ce secret à son entourage et même, ultimement, «d'accoucher sous X» en donnant son futur bébé à l'adoption.

Brodeuses décrit le trouble de ces ados qui ne connaissent encore rien de la vie et qui défendent pourtant jalousement leur intimité et leur indépendance, quitte parfois, comme c'est le cas ici, à vouloir jeter le bébé avec l'eau du bain. 

              Ce qui sauve Claire, c'est sa passion, la broderie. Toute la seconde partie du film raconte une rédemption. D'une manière plutôt inconsciente, Claire va trouver refuge chez la seule personne en mesure de lui prêter secours, madame Mélikian. Devenue son apprentie puis son amie, elle découvre qu'il suffit parfois d'un petit coup de pouce pour voir la vie sous un autre angle, qu'une présence neutre mais accueillante peut parfois aider à s'épanouir et à donner sa pleine mesure.

              Le film raconte comment la naissance d'un enfant peut atténuer la perte d'un autre, comment une adolescente peut trouver chez une adulte une main secourable, comment au milieu de tout ça, l'art peut parfois donner une raison de vivre.

              La jeune Lola Neymark, comme Audrey Tautou dans Amélie Poulain, semble avoir été mise au monde pour incarner ce très beau personnage de rousse aux doigts de fée. Elle a beau dissimuler sous plusieurs couches de chandail et un épais manteau un ventre d'ado enceinte de plus de six mois, son air de madone trahit sa véritable nature.

              Quant à Ariane Ascaride, privée ici de son accent marseillais, elle incarne une Mme Mélikian complexe, poussée à des gestes extrêmes à la suite de la mort de son fils, et qui trouve elle aussi le salut au contact d'une inconnue. Les plus beaux moments du film nous les montrent toutes deux en pleine création.

              Après trois visionnements de ce film, toujours la même émotion me submerge, signe qui ne trompe pas. On ne peut que saluer ce nouveau talent et attendre la suite avec impatience.

 


Brodeuses

Drame d'Éléonore Faucher. Avec Lola Naymark, Ariane Ascaride. 1h30.

Une adolescente enceinte trouve refuge chez une brodeuse professionnelle où son talent pourra s'épanouir et sa vie prendre un autre cours.

Ce premier long métrage d'Éléonore Faucher s'impose comme une réussite incontestable.



 

Morocco Times

 

Ouverture du 12e festival international cinéma méditerranéen de Tétouan :
 un espace d'échange et de promotion de la culture du dialogue

 

                     Le coup d'envoi de la 12e édition du festival international cinéma méditerranéen de Tétouan a été donné, vendredi soir, en présence de plusieurs personnalités du monde de la politique, des arts et de la culture.

Ce grand rendez-vous cinématographique, qui célèbre cette année son 20-ème anniversaire, réunit de grands noms du cinéma national, arabe et international, faisant de la ville de Tétouan la capitale du cinéma méditerranéen et un espace d'échanges, de promotion de la culture du dialogue et de la tolérance.

Intervenant lors de la cérémonie d'ouverture, en sa qualité de président du conseil d'administration du festival, le ministre de la Communication, porte parole du gouvernement, M. Nabil Benabdallah, a réaffirmé l'engagement de tous les partenaires de cette manifestation, initiée sous le Haut patronage de SM le Roi Mohammed VI, d'oeuvrer sans relâche pour faire du festival l'un des événements culturels et artistiques phares sur le plan national, régional et international.

En réalisant cet objectif, a poursuivi le ministre, cet événement, qui représente une véritable valeur ajoutée à la scène culturelle nationale, s'inscrit dans la dynamique que connaît le cinéma marocain, «un secteur qui reflète incontestablement le Maroc de la liberté, du modernisme et de l'ouverture».

Pour sa part, le ministre chargé des affaires économiques et générales, M. Rachid Talbi Alami, qui intervenait en sa qualité de président du conseil municipal de Tétouan, a rappelé l'importance des efforts déployés pour assurer la pérennité de ce rendez-vous.

Le festival acquiert une maturité au fil des années et deviendra indubitablement l'un des événements les plus importants de la Méditerranée, a estimé le ministre, appelant les médias locaux, nationaux et étrangers à contribuer à la promotion et à la réussite de cette manifestation.

Le président de l'association «les amis du cinéma» et directeur du festival, M. Ahmed Housni, a, de son côté, rappelé la foi inébranlable et la conviction profonde qui a animé, depuis 1985, date de création du festival, les membres de l'association, de participer avec les autres forces vives du Royaume au rayonnement culturel de la ville de Tétouan.

Il a affirmé que cette édition marquera la fin de parcours de l'association en tant que partie initiatrice du festival et son remplacement par un conseil d'administration où les «amis du cinéma» siègeront précisément au secrétariat permanent du festival.

La cérémonie d'ouverture s'est déroulée en présence de MM. Mohamed Kabbaj, conseiller de S.M. le Roi, Saâd El Alami, ministre des relations avec le parlement et Mohamed Mbarki, Wali de Tétouan ainsi que de plusieurs autres personnalités.
Le jury de la compétition longs métrages a été présenté au public lors de cette cérémonie d'ouverture. Présidé par le réalisateur marocain Ahmed Maanouni, il est composé de l'actrice Boussy a Escribano (Espagne), du critique de cinéma Ali Sekkaki (Maroc) et du musicien-compositeur Nassir Chamma (Irak).

Le festival décernera, entre autres, le grand prix de la ville de Tétouan du long métrage (70.000 DH), (le prix Mohamed Reggab-prix spécial du jury (40.000 DH) et le grand prix de la ville de Tétouan du court métrage (35.000 DH).
Concernant les longs métrages, les lauréats se verront attribuer le prix de la mise en scène, le prix Azzedine Meddour pour la première oeuvre, le prix d'interprétation masculine, le prix d'interprétation féminine, le prix de la critique et le prix de la jeunesse.

Pour les courts métrages, quatre distinctions sont prévues à savoir le prix du jury, le prix de l'innovation, le prix de la jeunesse et le prix de la presse.
La compétition officielle comprend dix longs métrages en l'occurrence «Tarfaya» de Daoud Aouladseyad (Maroc-France), «Mémoire en détention» de Jilali Ferhati (Maroc), «Ici» de Zrinko Ogresta (Croatie), «Caterine va en ville» de Paolo Virzi (Italie), «Astronautas» de Santi Amédeo (Espagne), «le prince» de Mohamed Zran (Tunisie), «Dans les champs de bataille»de Danielle Arbid (France-Belgique-Liban), «J'aime le cinéma» d'Oussama Faouzi (Egypte), «Brodeuses» d'Eléonore Faucher (France) et "Nuit sans lune" d'Artan Minarolli (Albanie-France).

Cette 12e édition rendra hommage aux réalisateurs marocain Abdelkader Lagtaâ et égyptien Mohamed Khane. Un hommage posthume sera rendu au producteur français Humbert Balsan. Un colloque international sur le thème «le cinéma à l'école», organisé en marge du festival, sera présidé par le ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur, de la formation des cadres et de la recherche scientifique, M. Habib El Malki. L'objectif de ce colloque de deux jours est de mener une réflexion pluridisciplinaire sur l'enseignement du cinéma, de l'audiovisuel, de l'artistique à l'école méditerranéenne.


Malika-Bouchra Basrhir |

ATT.Africa.com

 

Le palmarès de Tétouan
le jour d'après : du compromis et beaucoup d'interrogations

 

Libération (Casablanca)

 

4 Avril 2005
Publié sur le web le 4 Avril 2005

Rafik Mahmoud

              "Heureusement que la qualité des films a sauvé cette édition», ce commentaire d'un grand habitué des rencontres cinématographiques de Tétouan résume le sentiment désabusé de ceux qui ont assisté à la 12ème édition dont la cérémonie de clôture a atteint le pic paroxystique dans l'improvisation et les aléas organisationnels.

              Une cérémonie qui a été le concentré de ce que le festival a vécu comme retournement, désorganisation. Aléas illustrés éloquemment par ce chauffeur de bus, transportant des invités de marque, égaré dans les méandres des collines du Capo Negro, livré à lui-même, incapable de se retrouver dans l'obscurité pour atteindre le lieu du rendez-vous.

              Vingt ans après, les héros, les cinéphiles d'antan, semblent fatigués, annonçant eux-mêmes qu'il est temps de passer à une autre étape, voire à une autre formule. Cette édition a été en quelque sorte leur dernier baroud d'honneur ; mais à quel prix ? Fallait-il en arriver là pour tirer ces conclusions ?

              Le palmarès de cette douzième édition n'a reflété que partiellement les tendances qui se dessinaient au niveau de l'opinion publique du festival. Mais ce n'est pas une spécificité tétouanaise, chaque festival obéit à sa propre logique et subit ses propres pesanteurs. «Nous aurions aimé qu'une partie du palmarès reflète une certaine audace au lieu de se livrer à un pur calcul d'équilibriste ; finalement même le prix de la critique a cautionné cette dimension du jeu d'équilibre», a commenté à chaud un journaliste arabophone.

               C'est le film marocain, Mémoire en détention de Jilali Ferhati qui a décroché le Grand Prix de la ville de Tétouan (70.000 dirhams). Un film de 2005, il vient de sortir sur les écrans du pays. C'est une nouvelle consécration pour le cinéma marocain qui vient prolonger cet élan et cette dynamique qui la portent depuis quelques années déjà. Le film de Ferhati est une variation sur le thème en vogue de la mémoire avec cependant un travail original au niveau du traitement scénarique et esthétique. Le Prix Spécial du jury (une sorte de compensation pour le film qui aurait mérité le Grand Prix) est allé au film italien Catarina est allée en ville de Paolo Virzi; incontestablement le meilleur film de cette édition. Le Prix de la Première oeuvre est allé à un film déjà consacré ailleurs, Dans les champs de bataille de Danielle Arbid (Liban). Le Prix d'interprétation masculine a été décerné à Mahmud Hmida pour son rôle dans le film J'aime le cinéma de Ousama Faouzi, grand bruit pour rien, le film créant un effet d'annonce autour de sa thématique relativement inédite, dans la filmographie égyptienne, la question de la religion ; mais le sujet d'un film est d'abord le cinéma. Or le film de Faouzi même s'il dit dans son titre «J'aime le cinéma», on n'y voit pas beaucoup de cinéma ; il y a surtout de la télévision dans son écriture. Pour l'interprétation féminine, le prix est allé à la française Lola Naymark pour Brodeuse de Eléonore Faucher.

 

Lola Naymark brodeuse

Prix de l'interprétation Féminine pour Lola Naymark au festival international 
Méditerranéen de Tétouan

 

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Un héros à New York

 

Le festival Festival New Directors/New Films débute demain 23 mars à New York avec la projection du long-métrage O Herói, une coproduction entre le Portugal, la France et l’Angola qui a déjà reçu le Prix du Jury au dernier Festival du film de Sundance.
Le réalisateur de ce film, produit par la société portugaise de Fernando Vendrell, David&Golias, est Zézé Gamboa, qui a jusqu’à présent surtout travaillé sur des documentaires. O Herói est donc une première oeuvre de fiction mettant en scène Vitório, ancien-combattant angolais qui cherche à refaire sa vie après 30 ans d’une guerre civile destructrice pour son pays.
Après Sundance et New-York, le film sera présenté au Festival international du film de San Francisco, puis au festival danois Natfilm.

C’est la première fois qu’une production non-américaine fait l’ouverture du festival New Directors/New Films, un évènement majeur qui, non content de donner au public américain l’occasion de découvrir les nouvelles tendances de la cinématographie internationale, attire nombre de distributeurs. O Herói ne sera pas seul à représenter le cinéma européen; puisque le programme inclut d’autres titres comme Brodeuses d’Eléonore Faucher (France), Le Grand Voyage d’Ismaël Ferroukhi (France/Maroc), They Came Back de Robin Campillo (France), Le cauchemar de Darwin d’Hubert Sauper (Autriche/France/Belgique), Certi bambini d’Andrea et Antonio Frazzi (Italie), The Welts de Magdalena Piekorz (Pologne), Clorox, Ammonia, and Coffee de Mona J. Hoel (Norvège),Private de Saverio Costanzo (Italie),Kontroll de Nimród Antal (Hongrie), L'Esquive d’Abdellatif Kechiche (France),Starlit High Noon de Jan Verbeek (Allemagne) et Primo Amore de Matteo Garrone (Italie). 
 

 

Critiques des spectateurs de Worldcinemag.com
 le : 03/01/2005 à 20:08:28 

              Claire, 17 ans, vit dans une petite ville et travaille comme caissière à l'Intermarché du coin. Ses rapports avec ses parents, agriculteurs sont difficiles. Aussi, elle se réfugie dans la broderie pour s'évader. Lorsqu'elle tombe enceinte, elle décide de se taire pour accoucher sous x et se réfugie chez madame Melikian, brodeuse professionnelle marquée par le décès récent de son fils. Entre les deux femmes, une relation d'abord silencieuse et professionnelle puis de plus de plus expansive et intime s'installe au fil de l'aiguille piquant la soie jusqu'à atteindre les cimes de la filiation et la transmission.

              Brodeuses est le premier film d'Eléonore Faucher, diplômée de l'école de cinéma Louis Lumière. Loin d'un traitement noyé dans une sensiblerie redondante que le sujet d'une grossesse non souhaitée aurait pu entraîner, la réalisatrice a choisi de capter les instants ténus du quotidien, la richesse d'un regard, la minutie d'un geste. Un soin particulier est également apporté à l'image, à la bande son (où l'on retrouve Louise Attaque) et surtout à un casting efficace. Si Ariane Ascaride est comme d'habitude épatante dans la peau d'une mère de famille solitaire et brisée, la vraie révélation du film s'appelle Lola Naymark, jeune comédienne à la chevelure de braise et au regard intense. Elle passe d'une seconde à l'autre d'un sourire encore enfantin timide et craintif à une moue frondeuse et volontaire d'adulte prête à soulever des montagnes et à défier le monde entier. Son personnage grandit au rythme de ce cœur qui bat en elle. Les portes de son avenir s'ouvrent avec tendresse et émotion. Une comédienne naît alors à son tour !

              Elèonore Faucher réussit le pari de nous offrir une première œuvre attendrissante, à la simplicité réconfortante, aux couleurs de l'automne qui se regarde comme on enfile un pull alors que crépite un bon feu de cheminée !

le : 26/12/2004 à 22:11:09   par "Volodim"
              Quel film, quels acteus, quelles images ! Ce film est un plaisir pour les yeux, un plaisir pour les oreilles (musique: louise attaque), un plaisir tout court en fait ! Extrêmement émouvant, il n'a pas besoin de longs dialogues, il parle de lui même et nous scotche dans notre fauteuil jusquà la fin. Les acteurs sont parfaits. Lola Naymark est décidément une excellente actrice

le : 22/12/2004 à 19:00:32 par Cantanna

                 Eléonore Faucher a fabriqué Brodeuses comme un oiseau fait son nid, picorant des brins de banalité, des fétus de tristesse, des grains de rêverie. Sensible aux matières, elle a tourné son film en brodeuse, mêlant le rêche au duveteux, l'âpreté à la tendresse. 


le : 15/12/2004 à 11:03:16   Par : lololyon69

              Un très beau film, magnifiquement interpreté. On se laisse emporter par les sentiments et c'est un film parfaitement maitrisé pour un 1er long métrage. C'est prometteur !

le : 14/12/2004 à 21:24:10  par Vinceol.
 
              Actrice la plus sexy de l'année j'ai nommé Lola Naymark. Quel jeu et quelle sensualité se dégage de l'actrice principale ! Ariane Ascaride la seconde tout en grâce et en finesse dans un scénario simple et efficace qui n'est ni extraordinaire ni banal mais terriblement poignant et émouvant.

 le : 14/12/2004 à 13:12:21 par Secretdenfance.

             C’est un art, un passe-temps mélodieux, c’est une passion et un savoir-faire…
La broderie est définitivement un Art…
              Il s’agit du premier long-métrage d’Eléonore Faucher, film dont on se souvient après être sorti de la salle, un film aux couleurs sensibles et maternelles.
              Deux femmes, deux destins, des affects, des peurs, des ratages et des illuminations. Solennité, résignation muette, chacune lit dans le regard de l’autre, s’apprécie dans leur art commun qu’est la broderie…
Arrière plan sur des machine à broder, et superposition d’existences à broder, pour le bien-être, ou plutôt le mieux-être de chacune….L’atmosphère respire la lourdeur, et se juxtapose à une légéreté plus tendre, plus chaleureuse, où le temps paraît s’arrêter, lui aussi stoppé par le raffiné de l’instant des deux femmes…
              La réalisation elle-aussi part dans le cœur des personnages….

le : 14/12/2004 à 13:05:29 par Fonceur.
              
              Une belle histoire, bien racontée toute en pudeur.
              Rien d'extravagant, juste une façon de filmer qui rend l'ambiance palpable, une actrice attendrissante et naturelle.
Un film qui n'a pas besoin de trop de "chichi" pour plaire, mais dont une fois de plus on n'a pas assez entendu parler....
Dommage.

 

Article de Clara Féquant (Canada)

              Au vu de son pitch, Brodeuses laissait craindre un énième petit film français, spécialement destiné aux soirées thématiques d’Arte – « Accouchement sous X » et « Les métiers de l’artisanat ».

Lola Naymark et Thomas Larrope

              Et pourtant, le premier long métrage d’Éléonore Faucher mérite bel et bien sa sortie en salles et son grand prix de la semaine de la critique au festival de Cannes 2004

             Car la réalisatrice traite son sujet avec brio et finesse, livrant le portrait d’une jeune fille (subtile et touchante Lola Naymak prise dans des vents contraires) en plein bouleversement existentiel, qui, grâce à une passion et à un talent, la broderie, va se révéler et s’accomplir, autant professionnellement que personnellement. Mais au-delà de cette activité manuelle minutieuse et créative – finalement prétexte symbolique plus que véritable sujet –, c’est sa rencontre avec Mme Mélikian (magnifique Ariane Ascaride, elle aussi dans une lutte intérieure où la dignité doit triompher de la souffrance) qui va épanouir Claire. Et par le biais de leurs métiers à broder, les deux femmes vont s’aider tour à tour, s’accompagnant sur le chemin le plus juste mais aussi le plus courageux. Car l’intelligence du scénario est d’avoir réuni deux femmes, une jeune, apprentie, et son aînée, mentor et mère de substitution, toutes deux confrontées à deux évènements opposés : la mort récente et la vie à naître, qui leur sont inacceptables.

              Brodeuses est un morceau de vie, quelques mois décisifs dans l’existence de Claire et de Mme Mélikian, dont la réalisatrice prend le temps de montrer les moindres détails – les relations humaines, maternelles, mais aussi la solitude, le rejet, l’introversion, la rébellion… La « magie » et la tendresse de ce film résident justement dans cette multitude de thèmes, tous évoqués avec justesse et émotion. La mise en scène, lente et soignée, participe à installer l’histoire (les histoires) et les personnages, et à créer une véritable ambiance.

              Ambiances contraires, à l’image de la dualité du film, qui oscille entre poésie et noirceur. Les plans silencieux et contemplatifs (les errances de Claire dans la campagne automnale, les gros plans sur son visage…), ainsi que l’esthétisme étudié des couleurs (la campagne, les vêtements et la chevelure de Claire, digne fille de cette nature, les tissus et matières travaillées par les deux femmes…) subliment le film. Les « tableaux » psychanalytiques illustrant les rêves de Claire, et le thème musical récurrent aussi fort qu’inquiétant, eux, l’assombrissent.

Tissé avec soin et patience, Brodeuses nous permet de découvrir une réalisatrice authentique qui nous invite ici à assister à un miracle : le deuil d’un enfant et l’acceptation de la maternité.

 

Article de Richard Gervais du 10 mars 2005

Brodeuses : un fascinant duo d’actrices France;

Réalisé par Éléonore Faucher;

Interprété par Lola Naymark, Ariane Ascaride, Jackie Berroyer et Thomas Laroppe.

Eléonore à Cannes

 

The Japan Times Printer Friendly Articles 

Beautiful stitches in time
 

It's not often that the work we do also heals and empowers us, but in the case of two women in "Brodeuses (Common Thread)" (titled "Claire no Shishu" in Japan) their work becomes their salvation. 
 

As the title shows, they're embroiderers, which means they have trained their hands to do incredible things -- with each stitch, they seem to get closer to a life truth as complex and mysterious as their chosen craft. At the same time, you can't help wondering what led them to take up the profession in the first place. For all the painstaking hard work it entails and the breathtaking beauty of the finished product, the efforts of embroiderers goes largely unrewarded, and the film makes no attempt to conceal that. Clearly, for these women, embroidery has a meaning that goes beyond fame and glamour and income; through it, they are able to arm themselves to face life's difficulties and the way they communicate with and nurture each other.

        At the center of this fabric is a 17-year-old girl called Claire (Lola Naymark), who works the cash register at her local supermarket in the South of France and who also happens to be five months pregnant. Her coworkers make snide remarks about her increasing middle ("Aren't you getting a little too fat?") but Claire refrains from confiding in anyone except her best friend Lucille, to whom she writes: "It's OK, I'll survive because I have my embroidery." Interestingly, she makes no mention of the father of her child -- Claire has an air of heavy, mature resignation that's quite arresting in someone so young. Silently, she goes about her daily work and secretly, she makes preparations to give her baby up for adoption. At night, in her tiny one-room apartment, Claire embroiders with fierce concentration.

        One weekend, Lucille's mother introduces Claire to Madame Melikian (Ariane Ascaride), a skilled embroiderer who lives next door. Madame has just lost her only son in a motorbike accident, but the work must go on and she agrees to hire Claire temporarily, until they complete a project for a Parisian designer.

           Side by side, Claire and Madame stitch tiny beads onto a cloth so delicate it appears to be made from strands plucked from clouds, and silently they move their needles up and down the vast expanse of material. Neither are very communicative, but Claire can feel how sad and pained Madame is, and, in turn, Madame guesses Claire's predicament. They don't console each other with words, and Madame retains her stiff and frosty manner, but as the days go by a quiet and enduring camaraderie develops between them. Claire, who had been so ready to give the baby up once it was born, begins to feel that perhaps she can raise her child and keep at her craft.

            In this film, Eleonore Faucher's first feature, the director says she had wanted to tell the story of a profession "that stays in the shadows" and hit upon embroidery. "Sewing/embroidering and filmmaking is quite similar. People see a movie, but they don't think about the incredible amount of work that goes into making it. It's the same with haute couture fashion -- models wear beautiful clothes and walk on the runway, but no one gives a thought to the many different hands that went into making those clothes."

Faucher herself likes to sew and says it's second nature for her to mend old clothing, or stitch a pattern onto a shirt. "I grew up watching my grandmother sew things. . . . She never threw things out, she fixed them with a needle and thread. She and I weren't close, but now that I've reached adulthood and have a child of my own, I find myself doing the same things she used to do. This was fascinating for me and I guess it's part of why I decided to make this film."

Faucher also wrote the screenplay and asked Ascaride, one of France's most treasured actresses, to play the part of Madame Melikian. "Brodeuses" has won several awards, including the Critics' Week Grand Prix at Cannes, and has put her name on the map of French filmmaking -- but Faucher takes it all in stride. "I was never a film buff, and I can't even think of very many film I really love. I trained for filmmaking because it attracted me as a profession and I knew it was something I could keep doing for a long time."

         Her coolness and distance is reflected in the personalities of both Madame Melikian and Claire, and she describes them as "amalgams of my own self." She asked the sunny Ascaride to mute her usual screen persona to play a woman "who was like moonlight; dark and mysteriously luminous." And then she went about looking for a young actress with Claire's reticence and maturity and chose Naymark. "It was also that hair of hers," says Faucher. "Onscreen, it has a quality like nothing else." 
 
       The contrast between Claire's thick, bouncing curls of flaming red and her alabaster skin is what defines the ambience of "Brodeuses." Because Claire's coloring has such visual impact, it's enough to just to keep looking at her, bent over her needle. Watching the two seamstresses work, the viewer might get an idea of what painters like Vermeer (who also had a penchant for capturing women doing handwork on his canvases) must have felt as he sketched his models working in their chairs -- how the light from the window created halos on their heads and highlighted their nimble fingers.

     Indeed, there's an other-worldliness to "Brodeuses," enhanced by the fact that the two women do nothing much else besides embroider. "I wanted to create a timeless space," says Faucher. "I didn't want a period piece because embroidering is definitely not an art of the past, at least not yet. I suppose the story could be set anywhere between the 1960s and the present . . . but I did want to make sure no one used cell phones or worked on computers because that would ruin the sensual atmosphere."

       Actually, it's hard to think of a recent film that can match the deep sensuality of "Brodeuses." For a long time, young women have been taught that acts like sewing and cooking will undermine their dignity and deprive them of charm but here, the assumption is turned on its head. It seems only natural that Claire doesn't confide in her mother (oblivious of her daughter's plight) whose hands are dormant and insensitive, and turns instead to Madame, who can decipher Claire's thoughts from the movement of her needle and the pattern on the cloth, and who herself has hands so attuned to her craft that when she works the threads and beads seem to take on a life of their own. The effect can only be described as magical.

The Japan Times: Aug. 31, 2005

Eléonore Faucher
Eléonore Faucher

Le temps fort du film
Le temps fort du film

             Ce n’est pas souvent que le travail que nous effectuons nous apaise et nous empoigne  mais dans le cas des deux femmes de Brodeuses (intitulé « Claire no Shishu » en Japonais) leur travail devient leur salut.
             Comme le titre l’indique, elles sont brodeuses, ce qui signifie qu’elles ont entraîné leurs mains à réaliser des choses incroyables- à chaque point, elles semblent se rapprocher d’une vérité de la vie aussi complexe et mystérieuse que leur art. En même temps, vous ne pouvez pas  vous empêcher de vous demander ce qui les a conduites à choisir cette profession en premier lieu. Pour tout le travail difficile et minutieux que cela implique, et, la beauté à couper le souffle du produit achevé, les efforts des brodeuses ne sont pas  grandement récompensés, et le film ne se prive pas de le montrer. Il est clair pour ces femmes que la broderie a une véritable signification qui va au-delà de la gloire, du prestige, et de l’argent que l’on peut en tirer, par ce biais,  elles peuvent s’armer pour affronter les difficultés de la vie dont elles se font part et se nourrissent mutuellement.
              Au centre de cette structure sociale, il y a une jeune fille de 17 ans appelée Claire (Lola Naymark) qui est caissière au supermarché local dans le sud de la France et qui s’avère être aussi enceinte de 5 mois. Ses collègues lui font des remarques acerbes sur son  incroyable état (tu n’es pas en train de grossir ?) mais Claire se retient de se confier à quiconque sauf à sa meilleure amie Lucille à qui elle écrit : ça va, je survivrai car j’ai la broderie. A bon escient, elle ne fait aucun état du père de l’enfant- Claire présente un air de résignation mature et pesant qui est assez déroutant chez quelqu’un de si jeune. En silence, elle vaque à ses occupations quotidiennes et secrètement elle se prépare à abandonner son enfant à l’adoption. Le soir, dans la minuscule pièce de son appartement, Claire brode avec abnégation.
              Un week-end, la mère de Lucille présente Mme Mélikian (Ariane Ascarine) à Claire, une brodeuse de talent qui vit à côté. Mme Mélikian vient juste de perdre son fils unique dans un accident de moto mais le travail doit continuer et elle accepte d’employer Claire temporairement jusqu’à ce qu’elles aient terminé une commande d’un couturier parisien.

               Côte à côte, Claire et Mme Mélikian cousent de minuscules perles sur un tissu si fragile qu’il apparaît  avoir été fabriqué à partir de morceaux de nuages et, en silence, elles montent et descendent leur aiguille sur la vaste étendue de tissu. Ni l’une ni l’autre ne communiquent mais Claire peut ressentir la tristesse et la douleur de Mme Mélikian qui à son tour devine l’état de Claire. Elles ne se consolent pas avec des mots et Mme Mélikian retient son chagrin avec une certaine froideur mais au fur et à mesure que les jours s’écoulent, une complicité sereine et forte se tisse. Claire qui avait été prête à abandonner son bébé une fois né, commence à sentir que peut-être elle peut élever son enfant et garder son métier.

           Dans ce film, le premier long métrage d’ Éléonore Faucher, la réalisatrice déclare qu’elle avait voulu raconter l’histoire d’une profession « qui reste dans l’ombre » et concerne la broderie. « Broder et réaliser un film sont assez similaires. Les gens voient un film mais ils ne pensent pas à l’incroyable quantité de travail que cela implique. C’est la même chose avec la mode de la haute couture. Les mannequins portent des vêtements magnifiques et défilent sur la piste mais personne n’a une pensée pour les différentes petites mains qui ont fabriqué ces habits ».

           Éléonore Faucher, elle-même, aime coudre et dit que c’est une seconde nature chez elle de repriser de vieux habits ou de rapiécer un tissu sur une chemise. « J’ai grandi en regardant ma grand-mère coudre des choses. Elle ne jetait jamais rien, elle les réparait avec du fil et une aiguille. Elle et moi n’étions pas proches mais maintenant que je suis devenue adulte et que j’ai moi-même un enfant, je me retrouve à faire les mêmes choses qu’elle avait l’habitude de faire. C’était fascinant pour moi, et je pense que c’est en partie ce qui m’a décidé à faire le film »

           Éléonore. Faucher a aussi écrit le scénario et demandé à Ariane Ascaride, l’une des actrices françaises les plus prisées, de jouer le rôle de Mme Mélikian. « Brodeuses » a remporté plusieurs prix y compris le grand prix de la semaine de la critique à Cannes et a ajouté son nom à la liste des réalisateurs français mais Éléonore Faucher ne se démonte pas. « Je n’ai jamais été une mordue du cinéma et je ne me souviens même  pas de beaucoup de films qui m’ont réellement plus. Je me suis formée pour réaliser des films car cela m’attirait en tant que profession et je savais que c’était que c’était quelque chose que je pourrais continuer à faire longtemps. »

           Sa fraîcheur et sa distance se reflètent dans les personnalités à la fois de  Mme Mélikian et de Claire et elle les décrit comme étant « un amalgame d’elle-même ». Elle a demandé à la rayonnante Ascaride d’atténuer sa personnalité  habituelle à l’écran pour jouer une femme qui était  « comme la lune, sombre et mystérieusement  lumineuse ». Et puis elle a cherché une jeune actrice avec la retenue et la maturité de Claire et elle a choisi Lola Naymark.  « C’était aussi sa chevelure » dit Éléonore Faucher. « A l’écran, elle possède une qualité comme nul autre pareil ».

            Le contraste entre les boucles épaisses d’un roux flamboyant et son teint albâtre définit l’ambiance de  « Bordeuses », parce que la couleur de Claire a un tel impact visuel qu’il suffit simplement de la regarder, penchée sur son aiguille.  En regardant les deux couturières travailler, le spectateur pourrait avoir une idée de ce que les peintres  comme Vermeer (qui avait aussi un penchant pour capter les femmes travaillant manuellement, dans ses toiles) a dû ressentir alors qu’il esquissait ses modèles travaillant sur leurs chaises  -  comment la lumière de la fenêtre créait des halos sur leur tête  et illuminait leurs minuscules doigts.

           En effet il y a un autre attachement aux biens  de ce monde dans « Bodeuses » mis en valeur par le fait que les deux femmes ne font rien d’autre en dehors de la broderie. « Je voulais créer un espace atemporel » déclare Éléonore Faucher. « Je ne voulais pas de curiosité car la broderie n’est décidemment pas un art du passé du moins pas encore.  Je suppose que l’histoire pourrait se dérouler n’importe quand entre 1960 et actuellement… mais je voulais m’assurer que personne n’utiliserait de téléphone portable  ou travaillerait sur un ordinateur parce que cela aurait détruit l’atmosphère sensuelle. »

          En réalité c’est difficile de penser à un film récent qui allierait une profonde sensualité de « Brodeuses ». Pendant longtemps  on a enseigné aux  jeunes femmes que les activités comme la couture et la cuisine amoindriraient leur dignité et les priveraient de tout charme, mais ici, l’hypothèse est inverse. Cela semble seulement naturel que Claire ne se confie pas à sa mère, (inconsciente de la situation de sa fille) dont les mains sont engourdies et insensibles, et, se tourne à la place vers Mme Mélikian qui peut détourner les pensées de Claire du mouvement de l’aiguille et du morceau de tissu et qui, elle-même, a des mains si habituées à son métier que lorsqu’elle travaille, les fils et les perles semblent prendre vie à leur tour. L’effet peut seulement être décrit comme magique.

 The Japan Times: Aug. 31, 2005
 Traduction: Dominique Saillard Professeur au lycée d'enseignement général et technologique de Châlons-en-Champagne

 

Article de Richard Gervais du 10 mars 2005

Brodeuses : un fascinant duo d’actrices France;

Réalisé par Éléonore Faucher;

Interprété par Lola Naymark, Ariane Ascaride, Jackie Berroyer et Thomas Laroppe.

 

              Claire (Lola Naymark), 17 ans, se retrouve enceinte et décide rapidement qu’elle ne veut pas cet enfant. Préférant l’adoption à l’avortement, la jeune fille garde néanmoins secrète sa grossesse. En ayant ras le bol de son commerce clandestin de choux, Claire trouve un emploi de brodeuse chez Madame Mélikian (Ariane Ascaride). Au contact de cette dernière, la jeune fille s’épanouira dans ce nouveau métier pour lequel elle s’avère très douée. Malgré la froideur et les idées suicidaires de sa nouvelle patronne, l’adolescente trouvera chez cette femme une bienveillance que sa propre famille lui a toujours refusée.

              Le thème de la grossesse chez les adolescentes n’est pas neuf, mais la cinéaste Éléonore Faucher y insuffle une vision inhabituelle. Les sautes d’humeur de Claire ne nous empêchent à aucun moment d’éprouver une réelle affection pour cette délicieuse enfant à l’avenir incertain. De plus, la métaphore entre son travail de brodeuse et sa période de gestation est très réussie.

              Si les dialogues de Brodeuses ne tombent jamais dans un pathétique niais, le jeu des deux actrices principales y est pour beaucoup. Campant avec un talent saisissant l’adorable Claire, la rousse Lola Naymark n’est pas sans rappeler la jeune Isabelle Huppert de La Dentellière. Quant à Ariane Ascaride, enfin libérée des mimiques et de l’accent agaçant des films de son mari Robert Guédiguian (Marius et Jeannette), elle atteint l’excellence.

En cet hiver qui n’en finit plus de finir, Brodeuses agit comme un pur rayon de soleil.

Par Richard Gervais

 

Brodeuses d'Eléonore Faucher

Article de Charlotte Garson

Lola Naymark

 

              La broderie, activité à la fois exigeante et désuète, modeste et miraculeuse (la patience y fait merveille) : la métaphore qui fait de cet ouvrage de dames le terrain d’une transmission entre générations fonctionne plutôt bien dans le premier film d’Eléonore Faucher. Claire (Lola Neymark), jeune fille habitée par la peur d’une grossesse qu’elle n’a pas désirée, devient l’assistante d’une cinquantenaire (Ariane Ascaride) hantée, elle, par le fils qu’elle a perdu. Au début, les allers-retours entre la vie « hors-broderie » de Claire, fille de cultivateurs, et le havre de concentration que lui offre la grande maison bourgeoise de sa patronne donnent lieu à une réjouissante circulation. Les choux volés dans le champ des parents permettent par exemple d’acquérir des peaux de lapin. Mais le soin méticuleux apporté au cadre et aux couleurs épouse avec une adéquation un peu trop parfaite l’évolution du lien tissé de plan en plan entre les deux femmes. Leur évolution en miroir (l’une a perdu un fils, l’autre en attend un sans l’avoir désiré) multiplie les échos, aboutissant à une surscénarisation dommageable ; même chose pour la photographie, un peu trop friande de coordination parfaite des couleurs (les cheveux roux de la jeune fille, le vert ou le bleu de ses tenues) sur le fond grisâtre d’Angoulême la blême. Cousu main, Brodeuses prône tant la rédemption par l’artisanat d’une vie provinciale forcément blafarde qu’il est rattrapé par l’innocuité de sa « belle ouvrage ».

Charlotte Garson

 

Il était une fois "Brodeuses" sur le web

 

Allocine.com1

Allociné.com

telerama.com

Page Web d'Allociné.com

Page Web d'Allociné.com

Page Web de Télérama

 

Festival de Cannes 2004

Cinemovies.com

Cyberpresse.com

Page Web du festival de Cannes

Page Web de Cinemovies.com

Page Web de Cyberpresse.com

 

Ecranlarge.com

Festival de Toronto

figaroscope.com

Page Web d'écranlarge.com

Page Web du festival de Toronto

Page Web du fogaroscope.com

 

Filmaffinity.com

Filmdeculte.com

Flashpyramide.com

Page Web de filmaffinity.com

Page Web de Filmdeculte.com

Page Web de Flashpyramide.com

 

Fr5.com

Franceculture.com

LeClap.com

Page Web de filmaffinity.com

Page Web de France Culture

Page Web du Clap.com

 

Le quotidiendu cinema.com

Page Web de Biostars.com

Ledevoir.com

Page Web du Quotidienducinema.

Page Web de Biostars.com

Page Web du devoir.com

 

 Page Web de Cinesnap.com

Page Web de cinema en beaujolais

Page Web de Club-internet

Page Web de Cinesnap.com

Page Web de cinema en beaujolais

Page Web de Club-internet

 

 Festival de San Francisco 2005

Page Web du festival Européen

Page Web du Festival de Salonique

Festival de San Francico 2005

Page Web du festival Européen

Page Web du Festival de Salonique

 

Page Web de Kosmorama.com 

 

Page Web de Filmat

Page Web d'Internaute.com

Page Web de Kosmorama.com

Page Web de Filmat

Page Web d'Internaute.com

 

Page Web de France - Mexico

Festival de Philadelphie 2005

Festival de Miami 2005

Page Web de France - Mexico

Festival de Philadelphie 2005

Festival de Miami 2005

 

 Cinéma le Douron

Culture Club

Festival de Cannes 2004

Cinema "Le Douron"

Culture Club.com

Festival de Cannes 2004

 

Le Soleil Cyberpresse

Le quotidien du Cinéma

Movies guide

Le soleil Cyberpresse

Le quotidien du ciméma

Movies guide

 

 Pantalla Argentine

Image

European films.com

Pantalla - Argentina

Le cinema français.com

European films.com

 

Mexico stars 

Ecran large.com

Festival de Cannes

Mexico stars

Ecran Large.com

Festival de Cannes

 

The Guardian 

La Femi de Guadeloupe

Univers Ciné

The Guardian

La Femi de Guadeloupe

Univers Ciné

 

  Première présentation en public à Paris:
       
         J'ai eu le bonheur d'assister à la première projection du film d'Eléonore Faucher,"Brodeuses" le 29 mai avenue de Clichy. Cette scéance était dédiée à l'équipe du tournage.
        Si dans son synopsis, la réalisatrice nous parle de Claire <<du haut de ses
 17 ans>>, Eléonore,<<du bas de ses trente ans>>nous offre une oeuvre superbe qui nous enchante, et dont l'émotion va crescendo

tout au long du film. Elle nous transmet par acteurs interposés, et par l'oeil de sa camera un immense réconfort et espoir.
         Lola Naymark, (Claire) y est flamboyante et attachante. Ariane Ascaride, (Mme Melikian) nous fascine par la sobriété, la pureté et la force de son interprétation.
         Toutes les deux sont à la dérive, et cette rencontre va leur redonner goût de la vie. MAGNIFIQUE, et maintenant le chemin est ouvert. La réussite de "Brodeuses" nous fait déjà rêver aux prochaines oeuvres de la Réalisatrice.
 
          J'offre à Eléonore cette palme du fond de mon coeur!!.
 
                                                   Jean-Melchior Delpias

 

 

 Image

Eléonore Faucher reçoit le grand prix de la semaine de la critique au Miramar.

  

 
Jean-Melchior Delpias s'engage à retirer de "Jamyshots", 
    toute illustration ou tout article de presse non désiré.

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      If someone complains, I'll remove them until I get permission. 
     Obviously I'm not putting this page together for profit, nor to deny 
     anyone their due. I urge everyone to go out and buy the originals 
      whenever possible.

 

Scène de Brodeuses. Ariane et Lola

Lola et Ariane brodent



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